Des acrobates québécois débridés qui chantent et qui dansent dans un décor d’Église : c’est le Cirque Alfonse qui inaugure avec le show « TABARNAK », les trois semaines du TRI-P, festival des visions sonores d’ici et d’ailleurs. Du 12 au 17 juin à la Triennale, à Milan.
Avec poésie et un humour parfois irrévérencieux le « happening musical » Tabarnak réveille des mémoires profondément enracinées chez les québécois autour de l'église « où tous auparavant s'unissaient pour prier, au cœur d'une société dévote, lieu magique dans lequel baigne notre imaginaire collectif ; lieu négligé, parfois désacralisé, maintenant ressuscité, revigoré [sur scène] ! », nous explique Antoine Carabinier à la tête du clan familial Carabinier-Lépine et de leurs amis artistes qui forment le Cirque Alfonse.
Née en 2005 dans la région de Lanaudière au Québec, à Saint-Alphonse-Rodriguez, la compagnie crée un premier spectacle en 2006. Avec la collaboration d’Alain Francoeur, metteur en scène, les numéros de cirque prennent vie en danse et en jeu, « dans l’idée de faire revivre les veillées de musique traditionnelle en cuillers, gigue et claquette où toute la bastringue s’en donne à cœur joie ». Le spectacle Timber! De 2011, qui revisite l’univers des camps de bûcherons, - qui jonglent avec des haches !, - compte plus de 411 représentations dans 14 pays.
De la grange de famille à Milan
C’est toujours dans la grange de famille que les membres du cirque itinérant préparent leurs spectacles. Ils s’y sont enfermés pendant trois mois pour produire Tabarnak leur messe à gogo dans un décor d’église : « Du sous-sol à la nef, de l'autel au chœur, des chants liturgiques aux grandes orgues, on y célèbre la messe comme espace de naissance, de communion, de mariage, de mort ».
Milan constitue une des étapes de leur tournée européenne. Ils arrivent directement du Théâtre Bobino de Paris, puis Barcelone et Edimbourg les attend. Leur œuvre multidisciplinaire est en ligne avec celle du Festival international TRI-P à la recherche de sonorités envoûtantes qui fusionnent racines et modernité des artistes du monde. 16 pays représentés, de l’Amérique à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient, L’Europe, l’Islande…. Au Teatro dell’Arte de la Triennale de Milan à partir du 12 juin.
Bienvenue au voyage !
De l’origine de TABARNAK! Le mot Tabarnak! est un juron né en réaction à l’emprise catholique encore très forte au Québec dans les années 60. Mark Twain déclarait en 1888 que Montréal était une ville où on ne pouvait « lancer une brique sans fracasser un vitrail d'église ». C’est toutefois grâce aux préceptes de l’Eglise qui encourageaient les naissances que la communauté Québécoise a survécu dans le milieu hostile et anglophone de l’Amérique du Nord, depuis son abandon définitif de la part de la France à l’Empire Britannique en 1763. Une revanche des berceaux pour combattre l’assimilation au peuple conquérant. Mais le pouvoir ecclésiastique dans tous les domaines de la communauté en a lassé plusieurs qui, du jour au lendemain, ont déserté les églises : c’était la révolution tranquille de 1960. Ainsi on ne se surprend pas si au Mexique on appelle les touristes Québécois « los tabarnacos » car le mot tabarnak reste un de leurs jurons favoris. Il provient du mot, « tabernacle » armoire d’église qui conserve le ciboire à hosties. D’ailleurs « Ciboair » et « asties » font aussi partie de la collection. |
Informations :
www.triennale.org
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