Déjà très investi sur le territoire métropolitain et ultramarin, le Muséum National d’Histoire Naturelle consacre une part importante de ses activités hors des frontières et sur tous les continents. En collaboration avec des institutions du monde entier, le MNHN oeuvre pour la conservation et la durabilité de la biodiversité.
Puisque la recherche scientifique ne s’arrête pas aux frontières, le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) s’inscrit logiquement dans une perspective de coopération internationale. Tout en s’appuyant sur cinq grandes missions, le MNHN entretient des rapports concrets avec d’autres muséums ou centres de recherche du monde entier, afin d’entretenir et de développer le rayonnement de son savoir-faire français à l’échelle internationale.
Cinq missions pour évoluer
Pour atteindre ses objectifs, la politique du Muséum est claire et englobe cinq principaux axes de travail. Une sorte de marche à suivre pour l’ensemble des membres du MNHN. Denis Duclos, directeur des relations européennes, internationales et ultramarines souligne l’importance de ce processus, « cela nous permet de garder une certaine cohérence dans nos actions établies à l’international. » Véritable cheval de bataille, ce procédé comprend statutairement : de la recherche, de la conservation et de l’enrichissement des différentes collections, de la diffusion du savoir grâce aux expositions permanentes et temporaires, de l’expertise avec de la production de données sur la biodiversité et enfin de l’enseignement.
Une ambition qui porte ses fruits
Le travail et le sérieux mis en vigueur par le Muséum National d’Histoire Naturelle lui ont octroyé une crédibilité aux yeux de la communauté internationale. L’institution est membre éminent du G12, plate-forme informelle des 12 plus grands muséums du monde se réunissant régulièrement pour traiter des problématiques du moment. Fort de près de quatre siècles de savoir-faire, le MNHN se veut moteur de ces initiatives mondiales. En quelques chiffres, ce sont environ 100 accords de coopération signés annuellement ainsi que 40 délégations de la terre entière accueillies sur ses différents sites. Sur la seule année 2018, le muséum a entrepris pas moins de 1100 missions.
« Émerveiller pour instruire »
La dimension planétaire est donc ancrée dans l’ADN du muséum. Pour la renforcer, le MNHN propose entre autres un projet d’envergure internationale, « La planète revisitée ». « C’estun programme d’exploration qui mobilise 40 à 60 chercheurs issus de tous horizons ayant pour but d’acquérir des nouvelles connaissances sur les endroits du globe les plus riches en faune et en flore, détaille Denis Duclos, le MNHN participe également aux Saisons croisées que met en œuvre l’Institut français et qui sont consacrées aux collaborations scientifiques entre la France et un pays étranger. » La prochaine édition de ces saisons croisées verra justement la France mise à l’honneur au Japon. Des actions qui reflètent parfaitement la devise du muséum, prônée par David Bruno, président du MNHN : « émerveiller pour instruire ».
On cherche à structurer davantage notre stratégie internationale tout en laissant une liberté maximale à nos chercheurs
Madagascar, la Chine, le Chili ou encore l’Allemagne, autant d’étroites collaborations entretenues par un réseau interne dépendant du MNHN et composé de correspondants européens et internationaux. Si la coopération scientifique est de mise, ces rapports peuvent engranger des intérêts diplomatiques. « On veut structurer davantage notre stratégie internationale tout en laissant une liberté maximale à nos chercheurs », confie Denis Duclos.
Vers une influence scientifico-diplomatique renforcée
L’objectif est clair et surtout à la hauteur des ambitions portées par le muséum. Par ce biais, les responsables entendent faire du muséum un acteur majeur de la diplomatie scientifique du pays, un statut qui le rapprocherait encore davantage du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Le MNHN - soutenu par le ministère de la Transition écologique - entend également peser dans la balance concernant la construction des positions françaises dans les négociations des accords relatifs à l’environnement. Des ambitions publiques qui s’inscrivent dans la lignée historique de l’institut : lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, le MNHN était déjà présent lors de la signature de la Convention sur la diversité biologique. Dans la continuité de cet accord, le muséum applique avec vigueur le Protocole de Nagoya, entré en vigueur en 2014 et qui concerne les ressources génétiques et des connaissances traditionnelles qui y sont associées. Un investissement longue durée qui fait du Muséum National d’Histoire Naturelle, une référence de l’excellence française à l’international.