Pour les superstitieux espagnols, mardi 13 ne présage rien de bon. Un jour de mauvaise augure qui, en Espagne, ne tombe pas un vendredi 13 comme en France. Pourquoi la date de ce jour censé être malchanceux n'est pas la même de l'autre côté des Pyrénées ? Retour sur l'origine du mardi 13.
En Espagne, pas de vendredi 13, c'est le mardi 13!
Peut-être connaissez-vous ce dicton populaire "en martes 13 ni te cases ni te embarques, ni de tu casa te apartes" ("le mardi 13 ne te marie pas, n'embarque pas, et ne sors pas de chez toi")? Alors vous l'aurez compris, si dans les sociétés anglo-saxonnes et françaises la date porte-malheur revient au vendredi 13, en Espagne, en Grèce mais aussi en Amérique latine, les superstitieux redoutent le mardi 13.
Certaines personnes ont une telle peur de ce "jour noir" qu'elles sont atteintes de "Trezidavomartifobia", l'équivalent de la "paraskevidékatriaphobie" française (phobie du vendredi 13), et refusent donc -comme l'indique le dicton- d'entreprendre quoique ce soit d'important un mardi 13. Au point même que certains prétendent qu'il ne faudrait pas se couper les ongles ni les cheveux.
Aux origines de la paraskevidékatriaphobie
En bref il y a ceux qui n'y croient pas et ceux qui feront tout pour ne pas sortir de chez eux aujourd'hui. Mais qu'on y croit ou non, remonter à ses origines c'est un peu comme réviser ses classiques mythologiques. En réalité, il est difficile de connaitre le vrai du faux ni le véritable point de départ de la superstition du mardi 13, tant les explications sont nombreuses et différentes. Il y a d'un côté les mythes qui se cachent derrière le chiffre 13 comme nombre maudit, et de l'autre les histoires qui veulent que ce chiffre coïncide avec le mardi.
La malédiction du chiffre 13
Le point de départ de la malédiction du chiffre 13 remonte à l'histoire du christianisme. Treize, c'est le nombre de convives autour de la table, lors du dernier repas de Jésus Christ. Selon le quotidien chilien La Tercera, Judas -le douzième apôtre de Jésus connu pour l'avoir trahi- serait la 13e personne autour de la table, d'où la mauvaise réputation du chiffre 13. Origine du même genre, l'équivalent scandinave de la Cène veut que le dieu Odin, qui réuni 11 de ses amis à table, oublie le Dieu Loki. Ce dernier, décide alors de faire son apparition et tue Balder, dieu de l'amour. Décidément, il ne fait pas bon être 13 à table !
C'est au chapitre 13 de l'Apocalypse par Saint Jean que l'antéchrist fait son entrée
Mais ce n'est pas tout. C'est au chapitre 13 de l'Apocalypse par Saint Jean que l'antéchrist fait son entrée. Dans ce chapitre figure également le nombre de la "Bête" connut sous le nombre du diable, le 666. La Cabale juive compte quant à elle -vous aurez deviné- 13 esprits maléfiques. L'élimination de l'ordre des templiers suite à l'arrestation par Philippe le Bel de Jacques de Molay, dernier maître de l'ordre des Templiers et de ses fidèles, s'est aussi produite un 13, le 13 octobre 1307. Dans l'histoire espagnole, le 13 fait également référence au 13 juin 1276, jour où Játiva, dans la communauté de Valence, est tombée aux mains des Musulmans.
Et pourquoi le mardi 13?
Quant au choix du mardi, d'après le quotidien espagnol ABC, il remontrait aux origines étymologiques du mot. Mardi vient en effet du mot "mars" qui dans la mythologie grecque n'est autre que le dieu de la guerre. Depuis, le mardi serait assimilé au dieu et à la planète rouge surnommé "la petite maléfique" et par conséquent au sang, à la violence et la destruction. Rien de bien heureux donc. Le mardi fait également référence à la chute de Constantinople le mardi 29 mai 1453 considéré comme un "profond traumatisme pour les puissances chrétiennes". Tous ces mythes concourent à faire du mardi 13 un jour maudit. Selon la Génèse, c'est d'ailleurs un mardi 13 que se produisit la confusion des langues dans la Tour de Babel -symbole du déluge- en guise de châtiment divin contre la désobéissance des hommes.
Laura LAVENNE