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Stéphanie Adelaïde: "La pandémie nous a fait prendre 3 ans de retard"

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Publié le 7 septembre 2020, mis à jour le 1 mars 2024

La fondatrice à Madrid de l'association de FLAM La France Ô Si ! analyse les effets de la crise du Covid sur le développement de la structure dans la péninsule Ibérique.

 

Dans un contexte incertain, ce sont non seulement les séjours d'été  qu'il a fallu assurer, mais c'est aussi l'organisation de l'accueil en septembre, dans des conditions sanitaires sûres, qui a été gérée, avec une rentrée réalisée samedi 5 septembre. Face à l'adversité qui touche de plein fouet le secteur, La France ô Si ! fait preuve d'inventivité et de tenacité, avec l'ouverture de nouvelles antennes dans le pays, et la déploiement d'une méthodologie adaptée à la situation.

Si depuis mars dernier la pandémie a bouleversé les plans des familles en matière de scolarité, elle a aussi largement affecté tout un éventail d'activités extra, para ou périscolaires. En coordination avec les écoles, au sein des académies, en dilettante ou au sein de structures privées, associatives ou municipales, elles font le bonheur des enfants, complètent leur apprentissage... et assurent souvent la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle pour les parents. Ceux-là même qui ont dû pendant le confinement assurer une permanence 24 sur 24 et 7 sur 7 ont dû à cet égard à partir de mai, puis avec l'arrivée des mois d'été, faire un choix cornélien. Et tandis que les adultes s'interrogeaient sur le quand et le comment du déconfinement de leur progéniture, les structures dédiées à leur accueil ont dû mettre en place des protocoles permettant d'assurer leurs fonctions dans les meilleures conditions. Pas toujours facile, notamment quand l'information n'a pas forcément été fluide en la matière. "Nous avons passé tout l'été à jongler avec les recommandations qui nous arrivaient de France et d'Espagne", révèle Stéphanie Adelaïde, présidente de La France ô Si !

 

la france o si

 

En pleine rentrée, les incertitudes de la seconde vague

Ce centre d'animation, né du besoin d'approcher la culture et la langue française vers les jeunes publics -notamment ceux n'étant pas scolarisés au sein des lycées français- a depuis 2017 vécu un processus de professionalisation essentiel, notamment concernant l'enseignement FLAM (Français Langue Maternelle) et la boîte à outils d'apprentissage créée par le corps pédagogique. "La pandémie nous a fait prendre 3 ans de retard", déplore la fondatrice de l'association. Un retour en arrière en nombre d'inscrits notamment, puisque sur Madrid, des 118 familles recensées avant le confinement, une bonne partie s'est érodée, en dépit des efforts réalisés et des ouvertures de nouvelles antennes. "Pourtant nous avions plus de 130 souhaits d'inscription en août", commente encore Stéphanie Adelaïde. "Mais avec les incertitudes de la seconde vague, elles ne se sont traduites à ce jour que par 79 inscriptions effectives. Il va falloir que nous contactions les familles une par une, pour savoir les raisons de ce revirement et agir en conséquence". La crise du Coronavirus a aussi paralysé le large éventail d'initiatives que l'association avait dans les cartons. "Nous avions prévu de développer et de mettre à jour toute une série d'activités dont nous avons le savoir-faire", explique la fondatrice de l'association, "mais aussi de mettre à profit les compétences acquises, les contacts et les réseaux que nous avons développé, notamment avec les écoles, où il était par exemple prévu que nous développions des colonies cette année. Tout est à ce jour bloqué et devra être repensé le moment venu". 

 

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Apprendre le français avec un masque cachant les lèvres

Samedi 5 septembre, à l'occasion d'une kermesse de rentrée organisée dans le Parque Atenas à proximité du siège de La France ô Si!, les parents ont été informés des changements de protocole pour ce nouveau cycle. Ainsi, les locaux de la calle Segovia ont été repensés pour créer des espaces au sein desquels les élèves puissent, par groupe de 8 à 10 apprenants maximum, s'épanouir tout en maintenant la distance de 1,5 mètre entre enfants. En parallèle, 50% de l'activité devrait se dérouler en extérieur en septembre, puis 30% en octobre, avant un retour à la normalité prévu en novembre. Au sein des autres antennes madrilènes de l'association, c'est généralement le protocole des structures hôtes qui prévaudra, même si là encore il a fallu s'adapter, notamment en déménageant dans un certain nombre de cas. À Alcobendas, l'accueil se fera désormais au dein de l'école "Little arcons", à Torrejon de Ardoz dans la crèche "Bambú", à Mostoles dans l'académie de robotique Bits & Books, à Rivas chez une maman membre de l'association... A Majadahonda enfin, l'association est encore en attente des réponses de diverses structures susceptibles de l'accueillir. Dans tous les centres, le masque sera obligatoire pour les enfants dès 6 ans. Les éducateurs eux porteront en outre une visière, "elle permettra, toujours dans les conditions de sécurité, de rabaisser ponctuellement le masque pour que les élèves puissent voir le mouvement des lèvres, essentiel pour l'apprentissage d'une langue", éclaire Stéphanie Adelaïde. A noter encore, parmi les différentes mesures adoptées par La France ô Si ! la désinfection des locaux entre chaque groupe, ou encore l'obligation pour chaque famille de venir avec son matériel individuel. "On ne partage plus le matériel", confirme la présidente, qui explique s'être inspirée, en attendant le protocole officiel tombé il y a quelques jours seulement, des recommandations établies par le Collectif national des Campamentos de verano, "particulièrement bien fait". 

 

Ouverture d'antennes en banlieur madrilène et à Séville


Si dès le mois de mars les cours en ligne ont été de rigueur, avec les sessions Zoom, les aléas de la connexion Internet et le corollaire parfois frustrant de l'enseignement à distance, c'est là-encore un véritable savoir-faire qui a été acquis par l'association. Trois formules sont proposées en cette rentrée : présentiel, semi-présentiel et distanciel, initialement prévu à partir de 6 ans, mais finalement habilité à partir de 3 ans, face à l'inquiétude des parents. "Les campamentos de verano, qui viennent de se terminer, ont permis d'apporter une solution aux familles, avec dans 95% des cas un accueil assuré en présentiel, et 5% en ligne", analyse la présidente. "Pour beaucoup de familles qui ont dû retourner au travail, cela a constitué un véritable soulagement de pouvoir nous confier leurs enfants". En attendant de savoir comment cet automne se présente, la nouvelle équipe a tenu à passer un message de proximité et de professionalisme ce samedi. Quant au modèle de La France Ô Si !, il continue à séduire au sud des Pyrénnées. Après les ouvertures en banlieur, c'est désormais Séville qui acueille la première antenne hors capitale, avec l'appui du Consul honoraire, mais aussi des institutions culturelles françaises, à l'instar du Lycée français, qui accueillera d'ailleurs une partie des activités. "C'est le début d'un déploiement plus important en Andalousie, où nous avons observé un besoin criant en la matière", éclaire Stéphanie Adelaïde. Le 19 septembre sera d'ailleurs organisée une journée de rencontre avec les publics concernés, pour expliquer la logique FLAM et le fonctionnement de la structure. 

 

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