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HYGIENE - Déjections canines : la nouvelle pollution urbaine du XXI°siècle ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 6 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

En 2005, 40 millions de crottes de chiens ont étéoubliées sur la voie publique de la capitale ibérique, mais seuls trois maîtres négligents se sont vu obliger de payer une amende. Une situation alarmante qui pourrait bien tourner au problème de santépublique

Et crotte...

Les trottoirs parisiens n'ont malheureusement plus le monopole de l'accueil des excréments canins. Selon une estimation du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), 79% des maîtres de chiens ne ramasseraient pas les excréments de leurs chers toutous. En 2005, sur 70 millions de déjections canines, seulement 15 millions ont étéramassées par trop peu de propriétaires de chiens précautionneux, tandis que 15 autres millions ont étérécoltées par les services de nettoyage de la ville.
Le bilan est donc accablant. Selon les mêmes sources, les trottoirs de la capitale sontt littéralement minés par ces petits monticules malodorants. Et en moyenne, un passant madrilène en rencontre tous les 50 mètres. De quoi avoir des hauts-le-c?ur. Plus inquiétant encore, cette tendance àla négligence augmente de 10% tous les ans !
Pourtant, depuis 5 années, la mairie de Madrid a sérieusement flairéle problème. En 2005, 37 millions de sacs àcrottes ont étémis àdisposition des maîtres dans des sanes canins (poubelles spéciales chiens). Mais la campagne d'affichage de sensibilisation pour plus de civisme et la menace de 300 euros d'amende en cas de flagrant délit n'ont pas eu raison de la menace canine.
Insensibilitéet ignorance civique
Si la plupart des maîtres laissent faire leurs chiens dans la plus grande indifférence sur les trottoirs, beaucoup semblent ignorer que les espaces verts, les caniveaux, les contours des arbres, les zones sablonneuses et les aires de jeux ne sont pas des camisettes (lieux réservés aux déjections canines).
A défaut des chiens, faudrait-il rééduquer les gens ? L'action des services publics pour tenter d'enrayer ce problème reste semble-t-il concentrée sur la prévention, au détriment de la répression, qui serait une solution plus efficace. Tout le problème est là: du côtéde la mairie de Madrid, la répression est quasi inexistante, comme en témoignent les trois malheureuses amendes infligées en 2005. Que faut-il faire ? Interdire les chiens en ville ? Créer des emplois d'éducateurs canins, pour sensibiliser les maîtres trop laxistes ? Ou réprimander davantage les négligents ? Une chose est sure, àce rythme-là, si la mairie de Madrid (et c'est valable pour nombre d'autres capitales) n'applique pas de mesures draconiennes, le citadin risque de se retrouver confrontéàun inquiétant problème de santépublique. Car les déjections canines ne sont pas que malodorantes et inesthétiques : elles infestent l'air de germes qui prolifèrent via nos chaussures, les pigeons, les roues de poussettes, etc. Les déjections canines ne sont pas qu'un problème anecdotique qui fait sourire. Et les sacs àcrottes utilisés systématiquement peuvent éviter aux citadins de réels problèmes de santé.
Camille DE LA ROCHERE. (LPJ) 6 avril 2006

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Publié le 6 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018