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Un mois après la première vaccination, où en est-on dans la campagne ?

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Nick Hillier - Unsplash
Écrit par Corentin Mittet-Magnan
Publié le 8 janvier 2021, mis à jour le 8 janvier 2021

Le 8 décembre dernier, la britannique Margaret Keenan, 90 ans, devenait la première personne au monde à recevoir le vaccin de Pfizer et BioNTech hors du cadre des essais cliniques.

 

Depuis l’injection de cette première dose, de l’eau a coulé sous les ponts. Un deuxième vaccin a été approuvé et le rythme des vaccinations fut très soutenu dans les premières semaines de la campagne. Certaines décisions font pour autant polémique, notamment le non-respect du protocole prévu par les laboratoires.

 

 Premier pays d’Europe en nombre de vaccinations

L’autorisation précoce du vaccin de Pfizer et BioNTech a permis au Royaume-Uni de prendre une avance précieuse sur ses voisins européens. Selon les chiffres du NHS, un peu plus d’un million de personnes ont pu se faire administrer la première dose du vaccin entre le 8 décembre et le 3 janvier. Le total atteindrait 1,3 millions aujourd’hui. Loin devant ses voisins européens, notamment en France où, bien que le rythme s’accélère ces derniers jours, seulement 45 000 personnes ont été vaccinées.

Lors de son allocution télévisée du 4 janvier dernier, Boris Johnson a fixé l’objectif de parvenir à un total de 13 millions de vaccinations d’ici le 15 février, soit la majeure partie des personnes jugées prioritaires ; résidents et aides-soignant des maisons de retraite, travailleurs du secteur médical, personnes vulnérables et personnes âgées de plus de 70 ans. L’ouverture de sept centres de vaccination à grande échelle dès la semaine prochaine et l’arrivée du vaccin d’Oxford, plus facile à conserver et donc à distribuer, doit permettre à la campagne de gagner encore plus de terrain.

 

Des inquiétudes sur le protocole

Mais, la polémique n’est jamais loin. Malgré le nombre important de vaccinations, le Royaume-Uni reste un peu en retard sur ce qui avait été prévu initialement. L’ouverture des centres permettra probablement une nette accélération mais gare au moindre accroc qui pourrait compromettre l’objectif fixé par le Premier ministre. Le vaccin d’Oxford et AstraZeneca est déjà au cœur de la polémique puisque seulement 530 000 doses avaient été livrées en début de semaine alors que 4 millions étaient prévues. Le recrutement des soignants à la retraite pour participer à la campagne de vaccination est lui retardé par des critères de sélection très strictes.

Le sujet le plus préoccupant demeure celui de la méthode de distribution préconisée par les autorités sanitaires. Alors que Pfizer et BioNTech prévoient la distribution de deux doses à trois semaines d’intervalle, le Royaume-Uni a décidé de tolérer jusqu’à douze semaines entre les deux injections. Cette méthode doit permettre d’offrir au plus grand nombre le niveau de protection acquis par l’injection d’une dose. Problème : les protocoles prévus par les laboratoires et les études effectués sur les vaccins n’apportent pas de garantie quant à l’efficacité de l’immunité lorsque les deux injections sont distantes à ce point. De plus, les services sanitaires ont annoncé que les deux injections pourraient être faites avec deux vaccins différents.

Les laboratoires pharmaceutiques et l’OMS ont réagi très négativement à ces décisions qui corroborent cette fâcheuse impression que les autorités improvisent. Tout ce qu’il faut nous souhaiter, sincèrement, c’est qu’elles nous donnent tort.

 

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