Le vaccin américain, dont les premières doses sont arrivées sur le sol français lundi dernier, est le quatrième vaccin à être autorisé en Europe depuis le début de la campagne de vaccination.
Au Royaume-Uni, le nouveau sérum aussi dénommé Janssen n’a pas encore été approuvé par la MHRA (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency), bien que 30 millions de doses aient d’ores et déjà été commandées. En Europe, 400 millions d’injections ont été achetées pour les 27 pays membres. Voici ce qu’il faut savoir sur ce nouveau sérum d’immunité.
Avantages logistiques du vaccin Johnson & Johnson
Ce sérum anti-Covid se distingue de ses pairs par un argument de taille : il ne vous faudra qu’une seule piqûre pour bénéficier d’une efficacité maximale, contrairement aux produits des laboratoires Moderna, Pfizer ou AstraZeneca. Premier sérum d’immunité à offrir cet avantage, le vaccin Johnson & Johnson constituerait donc un allié considérable pour une accélération de la campagne de vaccination mondiale. Cependant, les spécialistes se penchent actuellement sur l’hypothèse d’une deuxième injection, qui pourrait accroître encore davantage l’immunisation procurée.
Enfin, ses conditions de conservation peuvent permettre un stockage dans des réfrigérateurs classiques à des températures comprises entre 2 et 8 degrés pendant trois mois, ou bien jusqu’à six heures par delà son ouverture.
Quelle efficacité pour ce vaccin Janssen ?
Selon le laboratoire, le vaccin présente une efficacité de 66% contre le virus en général, un taux qui augmente jusqu’à 85% de protection contre les formes graves de la pathologie. Il semblerait pourtant que ce taux diffère en fonction des zones géographiques : en Afrique du Sud, pays dans lequel le variant local circule activement, la protection contre l’infection respiratoire serait inférieure à celle annoncée par le géant pharmaceutique américain.
Pour quel public ?
En France, le liquide immunitaire est réservé au plus de 55 ans, « par cohérence et souci d’efficacité » annonçait Olivier Véran, ministre de la Santé. Aux Etats-Unis, terre mère du vaccin, les doses étaient attribuées aux plus de 18 ans sans réglementation de tranches d’âge. En Grande Bretagne en revanche, il n’a pour l’heure pas encore été convenu d’une segmentation.
ARN messager ?
Non, le nouveau sérum américain produit par la filiale Johnson & Johnson n’utilise pas le principe d’ARN messager au contraire de ceux fabriqués par les laboratoires Pfizer et Moderna. Il s’agit ici d’une technique vaccinale basée sur le vecteur viral, utilisée également pour le vaccin d’AstraZeneca. Seule différence : l’adénovirus injecté pour ce dernier est celui d’un chimpanzé, tandis que pour Janssen, les scientifiques ont eu recours à un adénovirus humain. Le coronavirus vous est donc injecté dans le corps en une dose inoffensive, afin d’habituer votre système immunitaire à le reconnaître et à s’en protéger grâce à la production d’anticorps.
Suspendu aux Etats-Unis, retardé en Europe
L’Agence américaine des médicaments (FDA) a recommandé une « pause » dans l’avancement de sa vaccination à l’aide du produit Janssen, en raison de certains cas « graves » de thromboses-emboliques concernant six femmes de 18 à 48 ans. Parmi les victimes, l’une est décédée et une autre se trouve aujourd’hui dans un état critique, alors que 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid ont déjà été administrées sur le sol américain. En Europe, le sérum se voit, quant à lui, sous le coup d’une enquête de l’EMA (agence européenne du médicament) pour investiguer de possibles liens entre l’injection et des cas de caillots sanguins.
La décision des autorités de santé américaines pourrait entraîner des conséquences sur le déploiement du vaccin en Europe, retard compensé par quelque 50 millions de doses du sérum Pfizer/BioNTech devant arriver au cours du mois d’avril.
Alors que la Belgique suspend les injections de Janssen, en France, les doses sont « en train d’être acheminées » vers la médecine de ville et vers les pharmacies, selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Elles devraient commencer à être administrées à partir du 22 avril.
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