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Séries : le meilleur du pire de l’humour british sur Arte.tv

Séries Arte humour britishSéries Arte humour british
Brian Lundquist - Unsplash
Écrit par Stéphane Germain
Publié le 3 février 2021, mis à jour le 5 février 2021

La plateforme Arte.tv a mis en ligne une sélection de séries à l’humour so british comme on l’aime. Éclectique, tordu, le corpus de la chaîne franco-allemande regroupe des bijoux d’humour noir.

 

Stag, Jim Field Smith

Plongée au cœur des lugubres forêts écossaises avec cette mini-série du réalisateur britannique. “Stag” en anglais signifie aussi bien “cerf” que “soirée entre mecs”. Le titre n’a pas été choisi au hasard, puisque le scénario de la série repose sur un enterrement de vie de garçon qui va virer au cauchemar. Au programme : une bande de potes tous (ou presque) détestables, arrogants et lourdauds célèbre le mariage de l’un d’eux en organisant une chasse au cerf en forêt. Seulement voilà, l’aventure va rapidement basculer en chasse à l’homme. Dans une ambiance hybride mi-macabre, mi-loufoque, l’intrigue s’épaissit sans cesse et tient le spectateur en haleine.

La série titille les sommets dans l’humour absurde et pince-sans-rire. Attendez-vous à des scènes surréalistes et à des réactions complètement barrées de la part des personnages, qui finissent presque par en devenir attachants. Mais Stag ne se cantonne pas à la série grotesque, elle réalise aussi une critique sérieuse des stratifications sociales et symboliques anglaises, de la vénalité, et des rapports entre hommes.

 

Inside No. 9, Reece Shearsmith et Steve Pemberton

C’est encore une perle d’humour noir venue d’outre-manche que nous propose la plateforme vidéo. Arte décrit Inside No. 9 comme “Une série acide comme un afternoon tea qui aurait mal tourné, récompensée d’une bordée de prix et qui a fait un carton d’audience au Royaume-Uni”. Le ton est donné.

Difficile de proposer un pitch exhaustif de la série puisque le concept fait état d’un génial patchwork autant décousu que cohérent. Inside No. 9 met en scène une histoire différente par épisode. Dans des lieux parfois à huis clos, la série déroule des intrigues qui tournent systématiquement autour du numéro 9. À l’intérieur de manoirs, d’un placard ou dans un lit couchette, les protagonistes vivent à chaque fois des événements sordides, macabres, ou extraordinaires. Le fil rouge de la série reste cela dit une bonne dose d’humour décalé sauce Worcestershire.

Grande oubliée de la France, la série compte aujourd’hui cinq saisons dont les quatre premières sont -enfin- rendues disponibles dans l’hexagone par la plateforme. À regarder dans n’importe quel ordre, Inside No. 9 invite surtout à se laisser surprendre. L’engouement suscité par la création des deux anglais laisse peu de place au doute quant au succès de la série sur le continent.

 

A Young Doctor’s Notebook, Mikhaïl Boulgakov

Sortie en 2002, A Young Doctor’s Notebook est une adaptation de Récits d’un jeune médecin de Mikhaïl Boulgakov. Caustique et trash, la série dresse un portrait touchant de la solitude et des angoisses d’un jeune médecin malingre (Daniel Radcliffe, Harry Potter), rat de bibliothèque fraîchement diplômé et envoyé dans un hôpital déserté de la glaciale campagne Russe.

La série flirte franchement avec la science-fiction, avec entre autres le tuteur du jeune médecin qui s’avère être le fantôme de son vénéré prédécesseur Leopold Leopoldovitch (John Hamm, Mad Men). Le spectre, à la personnalité cynique, devient le conseiller du jeune premier de la classe qui découvre, horrifié, son incapacité à exercer la médecine en dehors de ses grimoires. Englué dans ses angoisses, pétrifié à l’idée de commettre une erreur fatale, il enchaîne les décisions hasardeuses et finit par trouver refuge dans la morphine, dans laquelle il tente de diluer son enfer intérieur.

Si elle est déjantée et burlesque, la mini-série traite pourtant de sujets délicats tels que la mort, l’addiction, le poids accablant de la responsabilité médicale, la maladie, la solitude des médecins de campagne… En deux saisons, la mini-série dresse avec brio un portrait de Moscou au début du XXe siècle, en y mêlant plongée psychanalytique, scènes gores et humour noir.

 

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