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Parapluie FLAM : malgré la crise, un réseau toujours bien présent

Parapluie FLAM Royaume-UniParapluie FLAM Royaume-Uni
Ben White - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 19 mars 2021, mis à jour le 19 mars 2021

En choisissant d’inscrire son enfant dans le système éducatif britannique, de nombreux parents regrettent l’absence de pratique de la langue française. Pour pallier ce manque, les « Petites Ecoles » Flam (Français langue maternelle), présentes dans l’ensemble du pays, aident les élèves à créer ou à garder un lien avec le français, grâce à des cours donnés dans un cadre convivial.

 

Première structure à voir le jour au Royaume-Uni en 1980, l’école de Bristol a vite été rejointe par celle d’Ealing en 1986. Cette dernière compte aujourd’hui près de 350 élèves qui se rassemblent chaque fin de semaine pour quelques heures d’apprentissage. Une véritable réussite pour le dispositif des « Petites Ecoles », qui n’était, au départ, qu’un simple regroupement de parents soucieux de transmettre la langue de Molière à leurs petits.

Créé en 2013 à l’initiative de Yves Letournel, alors conseiller culturel à l’ambassade de France, dans le but de fédérer le savoir-faire pédagogique et administratif de toutes ces institutions, le Parapluie Flam chapeaute désormais 55 établissements au Royaume-Uni, « dont une vingtaine dans le grand Londres et sa couronne », explique Christian Ravel, co-fondateur et premier président de l'association, aujourd’hui chargé des relations publiques et toujours président du conseil d’administration (board of trustees). L’association organise des formations pour les enseignants des Petites Ecoles (pédagogiques, secourisme, Protection de l'Enfance, entre autres), soutient et conseille les associations, et permet l’accès gratuit à des ressources. Elle aide aussi à la création de nouvelles Petites Ecoles (contacter : administration@parapluieflam.org) et à placer des enseignants (contacter : president@parapluieflam.org).

Depuis près de huit ans, l’association est soutenue par de nombreux bénévoles auxquels il faut rendre hommage. Trois d’entre eux font partie de l’aventure du Parapluie Flam depuis le départ aux côtés du premier président de l'association : Joëlle Simpson (présidente et responsable du pôle pédagogie), Shabir Djakiodine (trésorier et administrateur, expert-comptable en charge au lancement de la création des statuts et des aspects légaux) et Roch Miambanzila, vice-président, en charge du pôle administratif et administrateur. De fidèles bénévoles entourés de nombreux soutiens dont celui de Sophie Lefèvre, qui tient à bout de bras le pôle administratif de l’association, un rôle clé pour son fonctionnement.

 

Un enseignement allant de la maternelle à la terminale

Si le nombre d’écoliers inscrits dans les « Petites Ecoles » varie au cours des années, il estime que 5 000 enfants profitent aujourd’hui des services prodigués par les structures Flam, un chiffre en baisse de 20 % depuis le début de la crise sanitaire. Avant d’être acceptés, les enfants passent une évaluation rapide du niveau de compréhension et d’expression en français, car il faut qu’au moins un de leurs parents le parle à la maison.

Chaque classe est composée de 15 à 18 élèves maximum afin de faciliter l’apprentissage. Tous les niveaux sont représentés, de la petite section maternelle à la terminale. A raison de 3h par semaine, des professeurs qualifiés et régulièrement formés leur apprennent les bases du français, grâce à un enseignement qui se veut efficace et agréable. Par manque de temps, l’ensemble du programme scolaire français ne peut être abordé, mais les instituteurs s’évertuent à se concentrer sur l’essentiel.

Par ailleurs, si l’objectif premier des écoles Flam reste de conférer un savoir linguistique aux enfants, les enseignants tentent également de sensibiliser ces derniers à la culture française. La fête des mères, la tradition du muguet le 1er mai, ainsi que l’Epiphanie et le 14 juillet font partie des événements célébrés. Les élèves assistent à des représentations de théâtre et sont aussi encouragés à lire régulièrement et fréquenter des bibliothèques francophones. Chaque école Flam dispose d’ailleurs de sa propre bibliothèque permettant aux enfants d’emprunter des livres présélectionnés pour leurs niveaux.

 

Parapluie FLAM Royaume-Uni
                                                                                                                                 Photo : Element5 digital - Unsplash

 

Une adaptation réussie à l’enseignement à distance

Comme toutes les écoles, le système Flam subit, depuis plus d’an an, les restrictions sanitaires liées à la pandémie. « La plupart des structures ont vu les établissements où elles faisaient classes fermer. Il a fallu gérer une transition de cours en présentiel à des cours virtuels. Certaines ont dû suspendre leurs activités suite à des problèmes logistiques, tandis que d’autres ont pu s'adapter rapidement pour proposer des alternatives en ligne », témoigne Christian Ravel, qui tient à souligner « la réactivité extraordinaire » de tout le personnel. Mais, si 90 % des écoles ont réussi à continuer à proposer un enseignement du français, les classes maternelles ont particulièrement été affectées par le manque de cours en présentiel, le format en ligne étant moins adapté aux plus petits.

« Chaque structure a fait le choix de sa plateforme, la plupart optant pour Zoom ou Google Meet. Cela a très bien fonctionné, et la plupart du temps à moindre coût, ces applications offrant des options gratuites pour les associations éducatives, assure l’ancien président (2013-2016) de Parapluie Flam. Nous avons aussi financé la plateforme d'apprentissage du français en ligne, Savio, dont ont bénéficié près de 2000 enfants de 7 à 12 ans. Ce projet s'est avéré être un parfait outil, pour les professeurs comme pour les élèves. Ces derniers peuvent suivre des parcours pédagogiques à la fois ludiques, conformes aux programmes officiels et adaptés à leur niveau. C'est une collaboration dont tout le monde s'est félicité ».

Parallèlement aux cours donnés aux élèves, l’institution a également dispensé sept formations aux professeurs sur le sujet de l'animation des classes en virtuel, ces formations données par des experts du domaine. Près de 120 enseignants y ont assisté.

 

Ne pas perdre le lien avec les familles : une priorité

Malgré toutes ces initiatives, une autre difficulté a été de ne pas perdre les enfants dont les familles durement impactées économiquement par la situation sanitaire ne pouvaient plus payer les frais d'inscription aux structures Flam. Des soutiens financiers à court terme ont ainsi été proposés aux plus précaires. A moyen et long terme, en collaboration avec Olivier Cadic, Sénateur représentant les Français établis hors de France, un concept de Chèque Education pourrait voir le jour, assimilable à une forme de bourse. L’objectif est qu'aucun enfant ne soit "décroché" de l'enseignement du français pour des raisons économiques.

Dans le même temps, un concept de réseau de classes Flam virtuelles impliquant six établissements a été créé. « L'idée est de maintenir une activité en ligne y compris après la reprise en présentiel, afin de pouvoir proposer un enseignement Flam sur l'ensemble du territoire du Royaume-Uni, en particulier pour les familles qui n'ont pas de “Petites Ecoles” à proximité de chez elles », selon le responsable des relations publiques.

Des places restent disponibles au sein des structures Flam. Pour s’inscrire, le mieux est de rechercher une structure à proximité grâce au site parapluieflam.org et de la contacter directement. Par ailleurs, bien que cette structure soit une fédération fournissant avant tout des services dédiés aux “Petites Ecoles”, elle répond évidemment avec plaisir aux familles pour les aider à s'orienter vers l’établissement le plus proche et le plus adapté à leurs besoins, ou pour les informer sur le réseau de classes virtuelles.

Contact : infos@parapluieflam.org

 

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