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Malheur : un corbeau de la Tour de Londres a disparu !

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Kastury Roy - Unsplash
Écrit par Corentin Mittet-Magnan
Publié le 14 janvier 2021

« Si les corbeaux de la Tour de Londres sont perdus ou s’envolent, la Couronne tombera et le Grande-Bretagne avec ».

 

Entre Tower Bridge et la City, la forteresse de la Tour de Londres est un des hauts lieux touristiques et historiques de la capitale britannique. La construction est entamée en 1066 par les conquérants normands et la forteresse obtient sa tour principale en 1078 sous ordre de Guillaume le Conquérant. Tour à tour, palais, résidence royale, garnison militaire, prison, entrepôt d’armes ou encore musée, la Tour de Londres aura connu de nombreuses modifications dans son histoire.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988, elle héberge aujourd’hui les joyaux de la couronne et voit passer plusieurs millions de touristes chaque année (enfin… hors période de Covid évidemment). Les Yeomen Warders, ou Beefeaters, forment le corps des gardes chargés de la protection des lieux. En pratique, ils occupent surtout le rôle de guide pour les touristes. L’un d’entre eux, le maître des corbeaux, occupe un poste plus particulier.

 

Les corbeaux et leur caractère symbolique

La région de Londres est naturellement peuplée par les oiseaux noirs. Si l’urbanisation de la zone a fait diminuer leur présence, la présence de cadavres d’animaux et d’humains enfermés dans la forteresse a favorisé leur installation autour des lieux. Sous le règne de Charles II, l’astronome royal John Flamsteed, qui travaille depuis la plus haute tour de la forteresse, se plaint de leur présence. Elle gênerait ses travaux. Le Roi ordonne qu’on abatte les oiseaux installés aux alentours mais ses conseillers désapprouvent cette décision et avancent une prophétie selon laquelle leur présence serait une condition du maintien du Royaume. Il renonce à sa décision et ordonne, le 22 juin 1675, la construction de l’observatoire royal de Greenwich.

Dans les faits, la Tour de Londres a en réalité connu de longues périodes sans corbeaux, mais la tradition est respectée à la lettre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill avait demandé que six corbeaux y vivent. Huit corbeaux sont actuellement en semi-liberté dans l’enceinte du bâtiment, gardés par Christopher Skaife, le maître des corbeaux.

Oui mais voilà, depuis plusieurs semaines, Merlina, femelle corbeaux présente depuis 2007 est portée disparue et présumée morte. Les corbeaux s’envolent régulièrement aux alentours mais reviennent généralement le soir. Christopher Skaife décrit Merlina comme un oiseau « libre d’esprit », elle était également très respectée par ses congénères. Il ne reste désormais que sept corbeaux sur le domaine de la Tour de Londres, mais le ravenmaster espère qu’un huitième, issu d’un programme d’élevage dans le Suffolk, viendra bientôt remplacer Merlina.

Espérons qu’aucun autre corbeau ne disparaisse d’ici là.

 

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