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Londres exhorte l’Iran à respecter ses engagements internationaux

Royaume-Uni Iran nucléaireRoyaume-Uni Iran nucléaire
Dan Meyers - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 26 février 2021, mis à jour le 26 février 2021

La capitale britannique a déploré, dimanche, la décision de l’Iran de limiter les inspections sur ses activités nucléaires. Ils appellent le pays à revenir sur son choix et à garantir une coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

 

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne avaient déjà fait savoir il y a quelques jours à Téhéran que sa violation répétée de l’Accord de Vienne « compromettait un retour à la diplomatie ». L’élection de Joe Biden à la tête des Etats-Unis laissait pourtant présager d’une meilleure relation entre l’Occident et le pays dirigé par Hassan Rohani.

 

L’Accord de Vienne, un équilibre fragile

Signé en 2015 par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’Onu (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine), l’Allemagne, l’Union européenne et l’Iran, l’Accord de Vienne vise à réduire la production d’uranium de Téhéran. En contrepartie, la communauté internationale s’engage à lever les sanctions économiques contre le pays. Ce consensus, largement salué par le secrétaire général des Nations unies de l’époque, Ban Ki Moon, obtient sa validation par l’Agence internationale de l’énergie atomique en 2017.

Mais, si les différents signataires respectent leurs engagements pendant près de trois ans, la décision de Donald Trump de se retirer de l’Accord en 2018 provoque une escalade des tensions avec l’Iran. Les sanctions économiques pleuvent contre le pays, tandis qu’Hassan Rohani relance progressivement sa production d’uranium.

 

Le Royaume-Uni tente de faire entendre sa voix

En 2020, malgré les pressions exercées par Washington, la Grande-Bretagne, par l’intermédiaire d’une décision du Conseil de sécurité de l’Onu, refuse de rétablir des sanctions internationales contre l’Iran. Un choix fort, qui démontre la volonté des Etats membres de s’affranchir du leadership américain.

Par ailleurs, la structure Instex (instrument de soutien aux échanges commerciaux), créée conjointement par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne pour continuer à commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines, effectue, en mars 2020, une première transaction avec la République islamique. Si l’opération reste avant tout symbolique au vu de la faible quantité de biens échangés, elle n’en reste pas moins une victoire pour la diplomatie européenne.

Cependant, bien que prenant ses distances avec la position américaine sur le dossier iranien, Londres souhaite rester ferme à l’égard de Téhéran. Après la prise de parole du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif informant l’Agence internationale de l’énergie atomique de « la mise en œuvre de la loi limitant certaines inspections de l’institution sur des installations non nucléaires du pays », la réaction du Royaume-Uni ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, signé également par Paris et Berlin, la Grande-Bretagne « appelle instamment l'Iran à mettre fin à ses activités sans délai, et à s'abstenir de toute nouvelle violation de ses engagements nucléaires ». Elle ajoute regretter « vivement que l'Iran ait cessé d'appliquer le protocole additionnel et les mesures de transparence » prévues par l'accord.

Si la voix de Londres risque de rester inaudible tant que les Etats-Unis n’auront pas réintégré l’Accord de Vienne, la volonté du Royaume-Uni de revenir sur le devant de la scène internationale demeure palpable. Une bonne nouvelle pour le pays, un peu plus d’un mois après sa sortie de l’Union européenne.

 

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