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Les filtres sur les réseaux sociaux sont-ils à bannir en 2021 ?

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Cristina Zaragoza - UNSPLASH
Écrit par Vanessa Arnal
Publié le 9 février 2021, mis à jour le 13 février 2021

Avec l’arrivée des réseaux sociaux s’est développé un phénomène nouveau : les filtres. Aubaines à la beauté ou briseurs de confiance en soi ? Ces filtres sont (malheureusement) utilisés par tout le monde, ou presque.

 

Peau lissante, yeux éclatants, bouche pulpeuse… Les réseaux sociaux ne manquent pas de filtres soit disant destinés à nous « embellir ». La semaine dernière, la Advertising Standards Authority, entreprise d'autorégulation de l'industrie de la publicité au Royaume-Uni, a interdit l’usage des filtres pour toute annonce commerciale sur Instagram. Promouvoir un produit qui lisse la peau tout en utilisant un filtre lissant pourrait induire le public en erreur. Très prisés par les influenceurs, les filtres ne feront donc plus partie de leur quotidien, professionnel tout du moins. Leur usage dans la sphère privée reste évidemment autorisé.

Les diktats de la beauté changent de façon constante, notamment à cause de l’instantanéité des réseaux sociaux et de l’éphémérité des tendances. Vous avez un complexe ? Ne vous en faites pas, il existe des centaines, voire des milliers d’applications pour y remédier. Cacher son nez trop gros, son acné, ou encore son front trop large est devenu un jeu d’enfant. Juste une petite retouche ici… Et pourquoi pas là aussi ? Difficile de s’arrêter une fois que nous avons commencé à y goûter. Jusqu’au jour où nous nous rendons compte que la réalité est tout autre dans le miroir.

 

Sortir du cercle vicieux des filtres

Cette dernière année, on a pu observer les influenceurs se montrer de plus en plus au naturel, au réveil, les cheveux en pagaille et les cernes sous les yeux. Montrer que leur vie n’est pas parfaite est devenu leur priorité afin que leurs followers s’identifient davantage à eux. Moi-même, j’ai longtemps retouché mes photos et fait l’usage des filtres pour cacher mon acné pendant mes années lycée. Non seulement cela ne rendait pas naturel sur les photos, mais en plus, mon entourage savait que ma peau n’était pas aussi lisse en vrai que sur mon compte Instagram. Alors, à quoi bon ? Tout le monde savait que j’avais de l’acné, pas besoin de le camoufler. J’ai alors réalisé que ce complexe allait s’estomper un jour, et que mon acné ne serait plus qu’un lointain souvenir. Ce fut un électrochoc.

Je n’avais plus envie de passer mon temps à chercher le filtre parfait ou à effacer mes imperfections sur ces applications de retouche. Je me suis donc affichée fièrement sans filtre sur les réseaux sociaux. J’étais juste moi, et ça m’a fait un bien fou. Les retours ont été des plus surprenants et réjouissants. « Moi aussi j’ai de l’acné et j’en ai marre de me cacher, alors merci », je pouvais lire parmi les commentaires. Le sentiment d’avoir aidé ne serait-ce qu’une personne à se libérer d’un complexe m’a fait comprendre l’inutilité et la dangerosité des filtres.

 

Une vie avec moins de filtre, mais plus de sérénité

Une étude de l’Université de Boston a révélé que de plus en plus d’adolescents souhaiteraient recourir à la chirurgie esthétique pour se rapprocher de leur apparence sur leurs photos retouchées. S’accepter au naturel est difficile, surtout dans une ère où les filtres sont omniprésents, mais ce n’est pas mission impossible non plus. Né en 1996 aux États-Unis, le mouvement « Body Positive » prône l’acceptation de soi. Après avoir fait le tour du monde ces dernières années, ce mouvement a révolutionné l’usage des filtres sur les réseaux sociaux. De moins en moins de personnes modifient leur apparence sur leurs selfies. Les réseaux sociaux prennent également part au mouvement. En 2019, Instagram s’est débarrassé des filtres effet « chirurgie esthétique » pour améliorer le bien-être de ses utilisateurs. Un pas de plus vers une vie sans filtre. Vous savez ce que l’on dit. Le naturel revient toujours au galop.

 

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