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Twitter indispensable aux politiques au point de pouvoir censurer ?

Trump censure twitterTrump censure twitter
Unsplash - Markus Spiske
Écrit par Colin Porhel
Publié le 11 janvier 2021, mis à jour le 11 janvier 2021

Le réseau social Twitter a surpris, le 8 janvier dernier, en annonçant la suspension du compte de Donald Trump suite aux incidents survenus au Capitole. D’abord temporaire, puis définitive, la sanction est inédite pour un responsable politique de son rang. Si Boris Johnson, le Premier ministre britannique, n’a pas encore réagi, il avait, dès le mois de novembre, fait part de son inquiétude face à la « censure » que la plateforme se réserve le droit exercer.

 

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français, s’est dit « mal à l’aise » face au choix de Twitter de bannir le président américain. L’année dernière, c’est Boris Johnson qui s’érigeait en défenseur de la liberté d’expression sur Internet, en fustigeant le fact-checker du réseau social à l’oiseau bleu. Les politiques de tous bords et de toutes nationalités se montrent méfiants devant la décision prise par Twitter. Il faut dire que la plateforme dirigée par Jack Dorsey constitue leur principal outil de communication.

 

Un canal libre et sans scrutateurs

Le réseau social créé en 2006 semble désormais indispensable pour promouvoir ses idées. Il rassemble une audience bien plus large que les médias traditionnels et coûte moins cher qu’une organisation de meetings. Imaginez-vous que chaque tweet de Boris Johnson touche directement 3,2 millions d’abonnés, qui eux-mêmes s’empressent de partager son message dans la foulée.

La plateforme procure aussi une plus grande liberté pour les politiques, qui étaient jusqu’ici soumis à peu de contrôles et de restrictions. Chacun peut réagir en direct à l’actualité sans faire face à des scrutateurs. Mais l’atout principal de Twitter s’illustre quant au fait de pouvoir occuper l’espace médiatique en permanence. Les politiques ne doivent plus attendre d’être invités à la radio ou sur les plateaux de télévision pour attirer l’attention. Un ordinateur, une connexion internet et 280 caractères suffisent à créer le buzz et ainsi toucher un maximum de personnes.

 

Une atteinte à la liberté d’expression ?

La sanction inédite de Twitter contre Donald Trump pose la question de la limite à la liberté de parole, alors que d’autres plateformes ont aussi décidé de sévir. Facebook, Snapchat et Instagram ont désactivé indéfiniment les comptes du président américain, alors que Google, Apple et Amazon ont décidé de ne plus proposer à leurs utilisateurs le téléchargement du réseau social ultra-conservateur Parler.

Entre lutte contre la désinformation et atteinte à la liberté d’expression, les réseaux sociaux sont désormais la cible des critiques. Le simple fait d’inscrire un message d’avertissement sous les tweets de Donald Trump a déclenché l’ire des partisans du milliardaire américain comme le soutien massif de ses détracteurs.

Mais l’entreprise à l’oisillon couleur azur n’a pas attendu la présidentielle américaine pour sensibiliser sur les dérives des politiques. En novembre 2019, Twitter avait reproché au Parti conservateur britannique d’avoir trompé l’opinion en modifiant l’un de ses comptes certifiés. Celui-ci donnait l’impression de corroborer les faits lors du débat entre Jeremy Corbyn et Boris Johnson.

 

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