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Les « cols blancs » dans le viseur du Covid-19

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razvan chisu - unsplash
Écrit par Pauline Berger
Publié le 21 août 2020, mis à jour le 10 décembre 2020

Les travailleurs de bureau, en particulier les cadres, se sentent de plus en plus menacés par l’instabilité autour du marché de l’emploi engendrée par la récession économique qui heurte de plein fouet le Royaume-Uni.

Quelques jours après l’annonce de la suppression de milliers de postes décidée par plusieurs grandes enseignes britanniques, force est de constater que les victimes de la crise actuelle de l’emploi ne sont plus seulement les « cols bleus ». Effectivement, ces derniers ont été violemment touchés en début de crise, suite à la disparition de 750 000 emplois dans le même temps qu’un quart de la main d’œuvre britannique était placée en congés forcés.

Néanmoins, parmi les 7000 postes voués à disparaître chez Mark&Spencer, un certain nombre concerne des fonctions traditionnellement épargnées par les crises économiques. Il est question notamment de faire des économies sur 17% des postes de directeurs et directrices de magasins, ainsi que sur des postes occupés par une partie du personnel de soutien au sein du siège social.

Les employés de bureau menacés par la pire crise de l’emploi depuis trois décennies

C’est ce qu’affirme l’économiste à l’Institute Of Directors, Tej Parikh. Cette mise en garde survient dans un contexte économique qui s’annonce de plus en plus difficile, alors que le Job retention du gouvernement britannique va bientôt toucher à sa fin. Ce plan gouvernemental de chômage partiel s’élevant à 31,7 milliards de livres, permet de préserver actuellement 9,5 millions d’emplois.

Le Chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, a toutefois rappelé que même si ce soutien financier se termine en octobre, les britanniques ne se retrouveront pas seuls pour autant face à cette instabilité de l’emploi. En effet, le gouvernement offrira une prime de £1000 à chaque entreprise qui choisira de reprendre un salarié anciennement placé en congés forcés.

Une inquiétude grandissante

Cette annonce ne console cependant pas les employés de bureau plongés dans l’incertitude la plus totale. D’autant plus que diverses entreprises, telles que le fournisseur d’électricité Centrica ou le cabinet d’expertise Accenture, ont déjà assuré que cette catégorie de travailleurs serait inévitablement touchée par les suppressions d’emplois.

Un récent sondage réalisé par l’agence pour l’emploi Reed révèle que le nombre de postes à pourvoir parmi les travailleurs de bureau a été divisé par deux, tandis que les candidatures déposées pour ces mêmes offres ont été trois fois plus élevées sur les trois derniers mois de l’année 2020.

Une menace sur l’emploi repoussée jusqu’au dernier moment

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les postes de bureau sont touchés plus tardivement par la crise que les emplois de main d’œuvre. Tout d’abord, le personnel hautement qualifié est plus compliqué à remplacer par les employeurs, surtout dans un contexte de récession économique.

De plus, les entreprises ont choisi de retarder les suppressions d’emplois, notamment pour tenter d’anticiper la probabilité d’une seconde vague de contaminations de la manière la plus sûre possible. Enfin, le soutien apporté par le plan gouvernemental de congés forcés leur a permis de tenir le choc. Sans l’aide financière du Job retention scheme, ces emplois aujourd’hui en péril auraient sûrement disparu.

Malgré tout, certaines compagnies plus durement impactées encore par la crise économique, ont déjà été contraintes de faire des sacrifices parmi leur personnel. C’est le cas notamment du groupe publicitaire Wetherspoons et du libraire Waterstones.

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