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Le « rapport russe » : de quoi s’agit-il ?

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Nikolay Vorobyev - Unsplash
Écrit par Benjamin Wettling
Publié le 22 juillet 2020, mis à jour le 22 juillet 2020

Réclamé depuis longtemps par les membres du parlement, le rapport de la Commission chargée de la sécurité à la Chambre des Communes sur les ingérences russes a été rendu public.

Très attendu, le rapport sur les ingérences russes dans la campagne du référendum sur le Brexit en 2016 a finalement été publié hier, le mardi 21 juillet 2020. Disponible ici, ce document revient sur l’influence russe dans le champ politique britannique, particulièrement lors des épisodes de la campagne de référendum sur le Brexit ou encore celui sur l’indépendance de l’Ecosse en 2014. Pour rappel, à l’époque du référendum sur le Brexit en 2016, plus de 150 000 comptes Twitter basés en Russie avaient inondé la toile de posts à l’approche du scrutin, avant de se taire. Dans le même temps, le président du Centre national de Cybersécurité (NCSC), Ciaran Martin, avait accusé la Russie de « chercher à ébranler le système international ». Toujours selon lui, l’ingérence russe s’est traduite par « des attaques contres les médias, les télécommunications et le secteur de l’énergie ». Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres : Moscou est alors accusé d’avoir interféré dans le système électoral du Royaume-Uni.

La Première ministre elle-même, Theresa May, accuse les russes de manière ouverte : « La Russie cherche à faire de l’information une arme, en déployant ses médias dirigés par l’Etat pour diffuser de fausses informations et des images trafiquées dans le but de saper nos institutions. Nous savons ce que vous faites, vous n’y arriverez pas ».

L’affaire n’est donc pas récente : les premières mentions d’ingérence russe remontent à 2014, sous le gouvernement de David Cameron. C’est cette ancienneté qui est pointée du doigt par le rapport de la Commission chargée de la sécurité, qui y voient une passivité et une inaction problématique de la part des gouvernements Cameron, May et Johnson. Comme le souligne le document, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires afin de prévenir ou d’empêcher ces interférences de se reproduire.

Ingérences russes : « une nouvelle normalité » qui a été « sérieusement sous- estimée »

La Commission parlementaire du renseignement et de la sécurité (ISC) en conclut que la situation a été « sérieusement sous-estimée » et que l’influence russe au cœur de la politique du Royaume-Uni est désormais une « nouvelle normalité ».

Toutefois, il est important de préciser qu’aucune preuve tangible n’a été trouvée par l’ISC afin de mettre en évidence un quelconque rôle de Moscou dans le déroulement des référendums de 2014 et de 2016. Cette absence de preuve « d’ingérence réussie » a été confirmée par le gouvernement, qui a défendu son « inactivité » par un manque d’éléments concrets.

Toujours est-il que les membres du Parlement ont demandé l’ouverture d’une enquête sur ces interférences russes suite aux conclusions alarmantes du rapport, notamment sur l’accueil d’oligarques russes proches de Vladimir Poutine et de leur argent au sein de la société britannique, mais surtout sur le danger représenté en termes de cybersécurité par la Russie.

Le gouvernement s’est inscrit dans la continuité de la conclusion du rapport de l’ISC, estimant que la Russie constituait « une priorité absolue en termes de sécurité nationale », ce qui représente « une menace durable et importante pour le Royaume-Uni et ses alliés ». Des allégations immédiatement réfutées par Moscou, qui a dénoncé la russophobie de ces propos.

 

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