Un véritable “monstre de glace” baptisé A23a pourrait percuter d’ici quelques semaines l’île britannique de Géorgie du Sud, située dans l’Océan Atlantique, à l’est de la Patagonie et au large de l’Argentine. Cet iceberg, considéré comme le plus grand du monde, est également le plus vieux. Il s’est décroché de l’Antarctique en 1986, mais il est resté attaché au fond de la mer jusqu’en 2022. Aujourd’hui, il n’est plus qu’à 250 kilomètres de l’île britannique, menaçant de causer des perturbations majeures dans cet écosystème fragile.


La trajectoire incertaine de l’iceberg A23a
Bien que le risque de collision entre la Géorgie du Sud et l’iceberg A23a soit élevé, il est également possible que l’iceberg soit entraîné vers les eaux profondes de l’Atlantique Sud, ou qu’il se fragmente en plusieurs morceaux avant d’atteindre l’île. Actuellement, sa trajectoire est étroitement surveillée grâce aux images satellites.
“Un monstre de glace”
L’iceberg A23a mesure 3.500 km², soit 33 fois la taille de Paris, 3 fois celle de New-York et 2 fois celle de Londres. Son épaisseur est estimée à 400 mètres, sa longueur à 80 kilomètres et son poids à mille milliards de tonnes, ce qui explique son titre de plus grand iceberg du monde. Il est si imposant qu’il est même visible depuis la Station Spatiale Internationale (ISS).

Image satellite de l’iceberg A23a en novembre 2023, Copernicus Sentinel-3
Une menace pour l’écosystème de l’île
Si l’iceberg venait à percuter la Géorgie du Sud, les conséquences pour l’écosystème local seraient désastreuses. Les colonies de manchots royaux, les phoques, les otaries, les éléphants de mer et les oiseaux marins, qui se reproduisent sur l’île et se nourrissent dans les eaux alentour, pourraient être gravement affectés. Un tel scénario forcerait ces animaux à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour contourner l’iceberg et atteindre leurs zones d’alimentation, augmentant considérablement leur mortalité. Ce type d’évènement a déjà eu lieu en 2004, lorsque l’iceberg B15 (le plus grand iceberg jamais enregistré, avec une superficie de 11.000 km²) perturba de manière similaire les écosystèmes environnants.
Le décrochage d'icebergs géants : un phénomène accentué par le réchauffement climatique
Bien que la formation d'icebergs soit un phénomène naturel, le détachement d’icebergs géants est de plus en plus fréquent. Cette perte accélérée, notamment en Antarctique, est liée à l’accélération de la fonte des glaces, directement attribuable au réchauffement climatique. L’augmentation des gaz à effet de serre et des températures océaniques fragilisent les plateformes glaciaires, facilitant ainsi leur désintégration.
Sur le même sujet
