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Le Lycée International Winston Churchill reçoit Emmanuel Davidenkoff

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Écrit par Lycée International Winston Churchill
Publié le 11 février 2019, mis à jour le 18 février 2021

C’était il y a quelques jours. Le journaliste, chroniqueur, producteur de radio et essayiste français Emmanuel Davidenkoff a passé une journée entière au cœur du Lycée International Winston Churchill de Londres, histoire notamment de juger de l’utilisation des outils numériques et de constater leur appropriation par les élèves et le corps enseignant.

Tout le monde le connaît ! Emmanuel Davidenkoff c’est d’abord une voix qui nous est chère. Le journaliste a longtemps été chroniqueur sur France Info. Aujourd’hui rédacteur en chef au sein du journal Le Monde, il est aussi apprécié en sa qualité de spécialiste des questions d'éducation. Il s’est notamment fait connaître il y a cinq ans par la publication de son ouvrage « Le tsunami numérique ».

A l’issue de cette journée en immersion totale dans les classes, il a tenu une conférence au sein de l’établissement devant un parterre de parents, d’élèves et de professeurs et a aussi livré ses impressions sur « un établissement à la modernité remarquable ». Selon lui l’éducation doit se réinventer car « 65 % des enfants qui entrent à l’école aujourd’hui exerceront un métier qui n’existe pas encore ». Un chiffre qui fait réfléchir. L’humain doit plus que jamais composer avec le progrès et le numérique. « Pilotes d’avion, avocats, professeurs, médecins ont jusqu’à présent toujours été recrutés pour leurs facultés à mémoriser des tonnes d’informations. Aujourd’hui, finalement, ce n’est plus une compétence première ». Ils peuvent en effet compter sur l’intelligence artificielle et ont accès en temps réel à des milliers d’informations. L’idée est aujourd’hui plus de développer leur capacité de réflexion. Le numérique tel qu’il est utilisé au Lycée International Winston Churchill est là pour améliorer les apprentissages et « place plus que jamais l’humain au centre de tout » car les enseignants savent l’utiliser à bon escient.

Emmanuel Davidenkoff, quelles sont vos impressions suite à la visite du lycée ?

Le Lycée International Winston Churchill, tel que je l'ai visité aujourd'hui, est un établissement que je trouve d'une modernité remarquable, et pourquoi, parce que justement il ne succombe pas au modernisme. La technologie est omniprésente mais ce n'est jamais la technologie pour la technologie. Je suis allé dans des cours de français où il y avait des iPad, mais c'était des iPad qui permettaient aux élèves d'écrire puisqu'ils étaient en train de faire des travaux d'écriture sur les carnets de voyage. En cours d'anglais, il y avait effectivement des iPad, mais ils étaient en train de lire, en l'occurrence du Tolkien, donc on parle bien de littérature, on parle bien de culture. En mathématiques, il y avait également des iPad qui étaient projetés sur l'écran, mais ils étaient en train de faire de la résolution de problèmes. Je pense que la porte d'entrée est évidemment celle-ci : la technologie n'est jamais une solution, c'est un moyen au service d'objectifs qui sont des objectifs pédagogiques ».

Quels sont les défis que l'école doit relever pour l'avenir ?

La grande question que je me pose après avoir visité un établissement comme celui-ci, mais je me l’étais posée aussi après avoir visité par exemple le lycée français de Zurich qui a aussi réalisé un travail remarquable de ce point de vue-là, c'est évidemment la question du passage à l'échelle. C'est à dire comment on peut faire en sorte que le mode de fonctionnement qui permet de telles innovations puisse valoir pour tout le monde et pas seulement pour quelques élèves. En discutant avec les enseignants, on se rend compte qu'une partie de la réponse peut être généralisée. C'est une question de volonté, ça ne coûte pas un centime de plus. Mais il y a aussi dans le fonctionnement de ces établissements des choses qui sont difficilement diffusables et notamment le fait que les enseignants choisissent de venir travailler dans l'établissement sur la base d'un projet partagé, que l'établissement choisit de les faire venir sur la base d'un projet partagé également, que les enfants sont inscrits par leurs parents également de manière très volontaire. C'est la limite de ce fonctionnement que je trouve absolument remarquable ici.

La question : est-ce que ça peut servir de modèle ? En l'état actuel du fonctionnement des services publics d'éducation, et pas seulement en France, dans d'autres pays du monde, dans l'état actuel de leurs fonctionnements, c'est ça qui est compliqué, et je pense que notamment politiquement, c'est là sans doute qu'il y a quelque chose à travailler ».