Les membres les plus âgés de nos familles sont parmi les personnes les plus à risque face à l’épidémie de Covid-19. Mais est-ce une bonne raison pour les laisser seuls à Noël ?
Les fêtes de fin d’année ne sont pas vécues par toutes les familles de la même manière. Certains d’entre nous y accordent plus d’importance que d’autres, et sont prêts à traverser le continent pour rejoindre leur famille, coûte que coûte. D’autres n’y voient qu’une manifestation du capitalisme et de la surconsommation, et pensent qu’il est hypocrite de ne voir sa famille que pour les fêtes de fin d’année. Vous comprendrez vite que je suis de la première catégorie.
Je pense en effet que Noël est une excellente excuse pour réunir les gens que nous aimons et pour prendre soin d’eux en leur offrant des cadeaux. Bien entendu, cela va de pair avec son lot de complications, mais je reste persuadée qu’il est important d’acter ces réunions de famille. Cela permet de prendre conscience du fait que nous ne sommes pas seuls, et que nous avons de la chance d’être entourés. Ainsi, je refuse de laisser mes grands-parents seuls à Noël.
Un sondage réalisé par l’institut Opinium pour The Observer a révélé que deux fois plus de personnes passeront Noël seules cette année. Ces chiffres m’inquiètent et me désolent. En 2019, 4% des habitants britanniques déclaraient être seuls pour les fêtes, ce qui représentait déjà beaucoup. Auprès des personnes les plus âgées, le chiffre est encore plus triste : en cette fin d’année, 14% des plus de 64 ans affirment qu’ils ne verront personne, ce qui correspond à 1,7 million de personnes.
C’est un chiffre affolant que dévoile The Observer, alors que les fêtes de fin d’année restent une période fondamentale, cette année plus que jamais. Après avoir passé plusieurs mois difficiles, coupés de tout, et enfermés chez soi, nous avons besoin de retrouver la chaleur humaine. Si les fêtes de famille ne sont pas toujours une partie de plaisir, elles font partie de ces petites choses d’avant-crise que la nostalgie nous fera apprécier. Les membres les plus âgés de nos familles seront heureux de se sentir aimés et entourés, et il n’y a aucune raison valable de leur enlever cela.
En France comme en Angleterre, le virus continue de circuler et il s’agit tout de même de rester prudent. A chaque famille de choisir les modalités de ses réunions. Vous pouvez décider d’aller réaliser un test avant de voir les membres de vos familles les plus à risque par exemple. Pensez aussi à respecter la distanciation sociale et à éviter les embrassades. En Angleterre, il faudra s’assurer de ne pas réunir plus de trois foyers, et en France, la jauge a été placée à 6 personnes pour le moment. Je pense qu’il est fondamental de s’organiser pour veiller à ce que les plus âgés d’entre nous ne soient pas seuls.
Il a toujours été possible pendant le confinement, des deux côtés de la Manche, de porter assistance aux personnes les plus âgées. En effet, nos aînés de plus de 65 ans sont parmi les plus à risque face au Covid-19 ; mais ils ont aussi fondamentalement besoin de contact social et d’attention. Si le virus ne les tue pas, la solitude pourrait le faire. Celle-ci augmente le risque de maladie cardio-vasculaire, d’AVC et de démence. Je suis convaincue que la solidarité et le contact social sont une des solutions à la crise que nous vivons. Les nouvelles technologies nous ont certes permis de conserver un contact virtuel, mais n’est-il pas temps de lâcher du lest et de voir sa famille en face-à-face ?
Alors pensez à toutes ces personnes qui n’ont pas de famille, et qui, dans tous les cas, passeront les fêtes de fin d’année seules, et invitez les membres âgés de votre famille à votre table de Noël !
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