Suite à un sondage réalisé par le syndicat National Union of Journalists, le gouvernement britannique a annoncé mettre en place de nouvelles mesures en faveur d’une plus grande protection de ses journalistes en Grande-Bretagne.
Les journalistes sont victimes d’abus et de harcèlement quotidiennement. Ils ont déjà été frappés, menacés avec des couteaux, détenus de force, et se sont même faits cracher dessus. Outre les agressions physiques, ils font l'objet de menaces aussi bien sur internet qu’à l’extérieur, notamment des menaces de mort, de viol ou à l'encontre de leur famille et de leur domicile.
Ces comportements ont été reportés auprès de l'un des plus gros syndicats de journalistes de Grande-Bretagne, le National Union of Journalists. En novembre 2020, ce dernier avait donc décidé d’entreprendre la réalisation une enquête qui a révélé encore davantage les preuves de ces abus. Michelle Stanistreet, secrétaire générale de NUJ, a déclaré : « Il est inacceptable et scandaleux que les membres de la NUJ soient victimes d'abus, de harcèlement et d'intimidation dans l'exercice de leurs fonctions. Tout travailleur des médias devrait pouvoir vaquer à ses occupations sans craindre pour sa propre sécurité ou celle de sa famille. »
Une méfiance grandissante envers les journalistes qui va jusqu’à la violence
98% des personnes interrogées s’accordent pour dire que les responsables publics, les politiciens et l’utilisation du terme « fake news » pour qualifier le travail des acteurs de l’information jouent un rôle de premier plan sur l’accès aux médias et l’opinion public envers les professionnels de l’actualité. Parmi eux, 97% affirment que la désinformation et les « fake news » sapent la confiance des citoyens envers les journalistes et augmentent l'hostilité envers ces derniers. A terme, cette violence pourrait avoir des conséquences sur la liberté de la presse : 96% des sondés ont défendu que les abus et le harcèlement risquent de réduire les journalistes au silence et censurer le débat. Ces chiffres démontrent de la perte de confiance du public envers le travail journalistique, ce qui conduit à une augmentation des violences.
Un manque d’accompagnement et de sanctions
Malgré cela, peu de mesures sont actuellement mises en place pour la protection des journalistes. 93% des personnes interrogées ont affirmé que les plateformes de médias sociaux n'appliquent pas de manière rigoureuse leurs propres politiques visant à dissuader et à mettre fin aux violences. Par ailleurs, 89% ont déclaré que leur employeur ne leur avait prodigué aucune formation pour faire face à ce type d’acte.
Une violence normalisée dans le secteur qui fragilise les journalistes
78 % des journalistes sondés ont reconnu que les abus et le harcèlement sont devenus normaux et désormais considérés comme faisant partie du métier. Parmi eux, 64 % ont déclaré ne pas avoir signalé un comportement de ce genre à leur employeur et 56% ne sachant pas si ce dernier avait mis en place des politiques concernant la sécurité et protection. Plus de la moitié des journalistes questionnés ne se considèrent donc pas suffisamment formés et accompagnés face à ces violences. 51% des répondants ont affirmé avoir été victimes d'abus en ligne au cours de l'année écoulée.
Parmi eux, 55% ont assuré que l'abus avait affecté leur bien-être et leur santé mentale, dont 48% en sont devenus craintifs ou anxieux. Cette situation prend des proportions telles que, 15 % des individus interrogés ont envisagé quitter le secteur en raison du harcèlement. Ces chiffres révèlent donc qu’aujourd’hui, la sécurité des journalistes fait plus que débat.
Premier plan d’action national destiné à protéger les journalistes des violences et du harcèlement
Le gouvernement entend agir à trois niveaux. Tout d’abord, la formation des journalistes, professionnels et en devenir, afin de leur apprendre à mieux gérer et comprendre les menaces.
Le gouvernement propose également de nouvelles mesures visant l’encadrement des journalistes par la police : une formation pour les policiers et la nomination d’un officier chargé d’assumer la responsabilité des crimes contre les acteurs de l’information à l’échelle nationale.
Enfin, les plateformes de réseaux sociaux et les services judiciaires se sont engagés à mieux protéger les journalistes.
Afin de défendre l’efficacité de ce nouveau plan, il sera réexaminé en permanence et un appel à contributions va être organisé. Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré : « Les attaques lâches dirigées contre les journalistes ne peuvent pas continuer. Ce plan d’action n’est que le début de notre travail visant à protéger ceux qui tiennent le public informé et à défendre ceux qui demandent des comptes au gouvernement ».
Ce sont 64 000 professionnels qui sont concernés par ces nouvelles mesures au Royaume-Uni.
La protection de vos journalistes est aussi importante chers lecteurs !
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