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Je n’aimerai jamais une série autant que Game of Thrones, voilà pourquoi

L'affiche de la série Game of ThronesL'affiche de la série Game of Thrones
Flickr - Global Panorama
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 10 novembre 2021

Billet d’humeur - Certaines séries constituent un divertissement passager, d’autres vous marquent. J’ai grandi au rythme sanglant de Game of Thrones, et c’est pour moi la meilleure série au monde.

 

8 saisons, 73 épisodes. Un phénomène planétaire ayant marqué la décennie. Pour aimer Game of Thrones, il faut un appétit pour le style fantasy et un cœur bien accroché, mais lorsque l’on est séduit, cette série télévisée devient une référence incontournable. Sur le continent de Westeros, où les saisons sont déréglées, le Trône de fer est le symbole du pouvoir absolu. Les familles nobles du royaume des Sept Couronnes se livrent à un jeu de complots, de rivalités et d’alliances pour s’en emparer et régner sur le territoire. Pendant ce temps, le terrible Hiver vient pour une durée indéterminée, associé à de graves dangers, et des forces obscures se dirigent vers le Mur protégeant le royaume maintenu par la garde de la Nuit, qui joue un rôle essentiel dans la sauvegarde de Westeros. Le casting, à grande majorité britannique, comporte des noms célèbres d’Hollywood comme Emilia Clarke, Peter Dinklage ou Kit Harrington.

 

Game of Thrones : la série télévisée de tous les records

Game of Thrones a été réalisée à partir de la saga littéraire de George R.R Martin, plébiscitée pour son réalisme et ses nombreuses références historiques. La série télévisée, diffusée entre 2011 et 2019 par la chaîne américaine HBO, a marqué dès son arrivée les téléspectateurs en rencontrant un succès de taille. Game of Thrones, surnommée GoT, a remporté le prix Hugo de la meilleure fiction dramatique et a été nominée deux fois aux Golden Globes. Peter Dinklage, l’un des rares Américains du casting, s’est vu décerné un Emmy Award et un Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de Tyrion Lannister. Selon Tim Goodman du Hollywood Reporter, « quelques minutes dans la série épique Game of Thrones de HBO, et il est clair que le battage médiatique a été juste et que l’attente en valait la peine ».

Le succès de GoT se traduit par de nombreux records, notamment en termes d’audience. Le dernier épisode de la série (je reviendrai plus tard sur ce sujet épineux qui ne quitte malheureusement pas mon esprit) a battu le record historique d’audience de HBO, détenu depuis 2002 par Les Sopranos. Aux États-Unis, 13.6 millions de téléspectateurs ont regardé le dénouement de l’histoire du Royaume des Sept Couronnes. Selon le Hollywood Reporter, 90% des abonnés de la chaîne HBO sont des adeptes de la série télévisée : elle dispose incontestablement de l’engouement général. Les amateurs de GoT se retrouvent également sur les plateformes de streaming et de téléchargement : la saison 7 enregistre le nombre faramineux de plus d’un milliard de vues illégales. En moyenne, chaque épisode de cette saison comptabilise 32,8 millions de visionnages aux États-Unis, toutes plateformes confondues. La série américaine détient tous les records, mais ce succès a un coût : chacun des six épisodes de la dernière saison de GoT a coûté 15 millions de dollars, dont plus de 5 répartis dans le cachet des cinq acteurs principaux. Comment expliquer cette frénésie autour d’une histoire médiévale sanglante et complexe ? Mes arguments sont prêts à vous convaincre si vous ne vous êtes pas encore laissés envoûter par les aventures de Jon Snow, Jaime Lannister ou encore la fameuse Daenerys Targaryen.

 

Les raisons de ma fidélité sans faille à Game of Thrones

En règle générale, il est difficile pour moi de me satisfaire d’une série, de m’y plonger et de l’apprécier au point de pouvoir la regarder inlassablement. Seules quelques créations détiennent cette palme précieuse à mon cœur, et c’est le cas de Game of Thrones. Mes souvenirs de visionnage sont influencés par les bons moments qu’ils évoquent, où mes parents et moi nous rassemblions religieusement devant notre télévision pour découvrir le premier épisode d’une saison tant attendue. Je vous accorde qu’il y a des choix plus conviviaux pour animer une soirée en famille, mais notre rituel était indétrônable. Comme tous les fans de la série, les poils de nos bras s’hérissaient instinctivement lorsque le générique retentissait, et nous savions que nous étions prêts à apprécier chaque précieuse minute de l’épisode. Si vous n’avez jamais vu GoT, ou que vous ne la portez pas particulièrement dans votre cœur (ce qui est difficilement imaginable à mes yeux épris), vous devez considérer mes propos comme exagérés et infondés ; mais au-delà d’un attachement sentimental, Game of Thrones est à mon sens une pièce maîtresse du monde des séries télévisées, et le Trône de fer est difficile à renverser.

Ce qui m’a immédiatement conquise est l’histoire complexe parfaitement ficelée pour laquelle il faut remercier George R.R Martin. Le scénario ne s’épuise pas et ne commence jamais à tourner en rond, ce qui a le don de m’insupporter (comme l’a fait The Walking Dead à partir de la saison 4). L’intrigue s’étale sur les huit saisons en ne laissant jamais un moment de répit à ses téléspectateurs, qui halètent devant des découvertes improbables et s’indignent du mauvais sort à chaque épisode. Lorsque je parle d’indignation, je pèse mes mots. Les fans de GoT se comprennent : la série a le don de nous malmener, à coup de décès qui tombent comme un couperet et de terribles tortures. Nous sommes si impliqués parce que les personnages sont parfaitement interprétés, suscitant tantôt la compassion, tantôt la haine la plus profonde (on pense tous à un certain blondinet aux pulsions violentes…). Chacun d’entre eux connaît une évolution progressive au fil de ses épreuves, et les téléspectateurs voient grandir et s’affirmer des jeunes gens martyrisés par la vie. Justement, voilà un autre point qui élève, pour moi, Game of Thrones au sommet : son réalisme. En dépit du graphisme gore et des visions horrifiques associées à son visionnage, il s’agit pour moi d’un des atouts majeurs de cette série fantasy. Je ne supporte pas les scénarios où chaque obstacle est surmonté in extremis par les personnages principaux, qui regardent mourir leur entourage sans jamais ne rencontrer le chemin de la Faucheuse. Ces derniers sont mystérieusement protégés et sauvés irrémédiablement par le gong : la vraie vie ne fonctionne pas comme ça. Cela dit, il est rare de croiser des dragons dans le ciel ou des marcheurs blancs dans la vraie vie. Peu importe. GoT est connue pour un roulement assez impressionnant des personnages, qui ont une fâcheuse tendance à passer l’arme à gauche (je reconnais que cela peut parfois être source de frustration), et ils rencontrent des obstacles parfois insurmontables. Tout n’est pas rose, tout ne se finit pas bien : la vie est dure, meurtrière, et très souvent injuste. Sans justifier les horreurs insoutenables vécues par la plupart des habitants de Westeros, c’est cette dimension qui rend l’histoire terriblement crédible.

Pour finir sur une note moins glauque, Game of Thrones offre à ses aficionados un spectacle pour les sens. Les sons, les images, les plans : tout est calculé au millimètre près, et on sent que le budget astronomique des producteurs de la série a été utilisé à bon escient. Chaque épisode a été pour moi une expérience intense, rythmée par des musiques parfaitement choisies, des vues splendides et impressionnantes, ou encore des scènes de combat mémorables.

 

Le sujet épineux de l’ultime saison de Game of Thrones

L’ultime épisode de la série télévisée a explosé tous les records d’audience, tous les amateurs de GoT attendant avec impatience le dénouement de huit ans d’aventures. Cette expérience s’est soldée par une frustration au goût amer. D’office, pour ma part, tout commençait mal : la fin m’a été spoilée, par une personne que je portais peu dans mon cœur (autant dire que ça n’a pas arrangé les choses). Nous attendions tous une fin épique, travaillée, le paroxysme d’une saga incroyable ; et il semble que les producteurs aient préféré un dénouement rapide, pour ne pas dire bâclé.

Arrêtez votre lecture si vous ne désirez pas de spoiler intempestif, je ne saurais vous infliger ce qui m’a été fait trois ans auparavant. Le personnage de Daenerys a changé du tout au tout en l’espace de quelques épisodes, et mon âme féministe en a été déçue : cette femme de pouvoir, empreinte de bonté et de justesse, détenait toutes les clés pour être le souverain rêvé. Elle a pourtant été rattrapée par la folie de ses ancêtres, prenant des airs de dictateur dans l’épisode final. Tuée par son amant, qui était aussi son neveu (oui, c’est étrange, mais c’est GoT), elle réduit en cendres les espoirs de ses admirateurs, qui attendaient son sacre depuis la première saison. Finalement, Bran le Brisé monte sur le Trône de fer, ce qui a le don d’agacer les amateurs de la série dont je fais partie. Ce choix va à l’encontre de ses aspirations, et des nôtres, et rend les dernières minutes de visionnage parfaitement frustrantes. Seule consolation, le sacre de Sansa Stark en tant que Reine du Nord, région devenue indépendante : particulièrement admirative de l’évolution du personnage, j’étais ravie de la voir assumer cette position qui lui revient de droit.

 

Maintenant, on attend impatiemment House of the Dragons

En mai 2017, George R. R. Martin a annoncé le développement par HBO de plusieurs concepts permettant de créer de nouvelles séries à partir de l’univers de Game of Thrones. Les producteurs planchent notamment sur une série concernant la longue nuit, mais aussi sur l’histoire de la légendaire maison Targaryen. Le spin-off sur le sujet sortira en 2022, et a déjà été baptisé House of the Dragons, la maison des dragons. On y retrouvera des acteurs tels que Matt Smith et Paddy Considine, et la première bande-annonce a été dévoilée par la chaîne télévisée en octobre dernier. L’attente est insoutenable, et j’attends avec impatience de découvrir les aventures des ancêtres de Daenerys, bien qu’il sera évidemment étrange de retrouver l’univers de Game of Thrones sans les personnages chers à mon cœur. Reste à savoir si HBO se montrera à la hauteur du travail accompli au cours des dix dernières années.

 

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