Quelques séries britanniques, commentées par une française égarée et si fière de l’être au cœur du royaume de sa majesté. Coup d’envoi du deuxième acte !
Lorsque j’ai commencé à regarder Downton Abbey, suite à des conseils familiaux bien avisés, la première chose qui me vint à l’esprit fut presque instantanément : « incroyable, ils sont tous plus gentils les uns que les autres ! Rendez-moi un méchant ! Mais où s’est caché ce danger que j’aime autant que je redoute ? Bref, et l’intrigue dans tout ça ? ».
Et bien figurez-vous que, dans cette série, le vilain petit canard c’est l’Histoire avec un grand H. Je suis plongée dans un décor de tradition patriarcale, au coeur duquel moeurs, normes sociales et condition de la femme servent de toile de fond. Je ne me lasse pas de ce père de famille épris et déboussolé par l’amour qu’il porte aux femmes de sa vie. Pendant que l’une veut épouser un domestique républicain, l’autre envoie valser sa précieuse virginité hors-mariage. Son américaine contemporaine de femme vient l’achever en transformant la demeure familiale en hôpital pour soldats convalescents. Notre pauvre Lord Grantham n’a définitivement qu’à bien se tenir…
Et soudain, le pompon sur la Garonne de cette fiction s’illustre en la personne de la comtesse douairière, somptueusement interprétée par la classe de Maggie Smith, alias Minerva McGonagall pour les Potterheads. Voilà tout ce qu’il me fallait pour devenir accroc à Downton Abbey. Piquante, terriblement conservatrice, subtilement charmante, mais surtout, dédaigneuse au point d’en devenir absolument hilarante.
« Ne soyez pas défaitiste, ma chère, cela fait très classe moyenne. » somme-t-elle, entre autres, le menton relevé comme il se doit.
Coupable je suis de m’être identifiée à ces personnages féminins, toutes plus riches les unes que les autres. En tant que femme certes, mais définitivement en tant qu’être humain. Parce que finalement, dans un temps de jadis pas si lointain, maintes demeuraient les choses avec lesquelles nous nous devions de composer. Décès fréquents en couches, mariages forcés, et pour les plus chanceuses d’entre nous, le rôle de mère au foyer imposé. Aujourd’hui, je me délecte d’écrire ces lignes en tant qu’étudiante libre et indépendante, bientôt diplômée d’un master dans la voie que j’ai choisie.
Peut-être est-ce la fibre féministe qui brûle en moi qui me fait presser avec frénésie la touche “continuer” de ma télécommande à la fin de chaque épisode. Ou serait-il question plus simplement de mon attachement à cette grande famille, dont finalement j’ai l’impression de faire un peu partie, et dont vous deviendrez membres à votre tour dès que vous aurez l’audace de vous y confronter...
Retrouvez le trailer de la saison 1 en cliquant ici.
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