Nous nous sommes rendus à la boutique récemment ouverte du Dressing Club, dans le quartier d’Earl’s Court, à Londres. Le concept a été créé par Victoire Leprince-Ringuet à Versailles en 2015 et c’est la première fois que le projet s’exporte à l’étranger. Solène, la showroom manager en charge de la boutique londonienne, a accepté de répondre à nos questions.
Quelle est l’histoire de la naissance du Dressing Club ?
Victoire, la fondatrice du Dressing Club, a commencé chez elle à Versailles un système de dépôt-vente alors qu’elle cherchait sa robe de mariée. Au fil de ses recherches, elle s’est rendue compte qu’il était compliqué de trouver une robe de qualité à un prix abordable.
Le Dressing Club est né de cette réflexion. L’objectif originel était de donner la possibilité à des mariées de revendre leur robe à Victoire afin qu’elle puisse les proposer à de futures mariées à un prix réduit. Victoire tenait à donner leur chance à ces femmes de pouvoir porter la robe de leur rêve, fabriquée avec des tissus français, pour leur garantir la meilleure qualité.
Ce système de dépôt-vente a rencontré un grand succès à Paris, ce qui a permis à Victoire de créer ses premiers partenariats avec des créateurs et créatrices. Forte de la popularité de son projet, elle a pu ouvrir le showroom du Dressing Club à Paris.
Le concept du Dressing Club est donc basé sur ce système de dépôt-vente…?
Il y a deux concepts en réalité. Nous vendons aux futures mariées des robes de créateurs français qui ne sont plus vendables, robes d’exposition ou d’anciennes collection par exemple, à un tarif pouvant être réduit de 30 à 60% de leur prix initial. Le Dressing Club porte une attention particulière à ne s’associer qu’avec des couturiers créant des pièces à partir de matériaux d’origine française, d’une qualité irréprochable.
Le second concept du Dressing Club est ce système de dépôt-vente originel. Nous nous occupons de la réception des robes, de la vérification de l’état et de la qualité de celles-ci. Nous sommes très méticuleux sur les robes qui reviennent : il faut qu’elles soient en bon état et assez longues. S’il y a des retouches à faire, au niveau d’un ourlet par exemple, c’est également l’équipe du Dressing Club qui s’en charge.
Pour ce qui est de la vente, nous passons un contrat avec la propriétaire de la robe, afin de s’accorder sur le prix auquel la proposer en boutique. Une fois la pièce vendue, celui-ci est ensuite partagé en 50/50, entre la mariée et le Dressing Club.
En France, le Dressing Club a aussi un site Internet qui marche très bien, notamment pour des robes courtes ou des accessoires.
Nous réalisons cette interview dans la nouvelle boutique du Dressing Club à Londres. Pourquoi avoir choisi la capitale britannique pour l’ouverture du deuxième showroom ?
Tout d’abord parce que les Londoniens adorent la mode française. À Paris, nous avions une large clientèle britannique qui venait chercher la qualité et l’esprit français. Certaines de nos clientes organisent d’ailleurs leur mariage en France, dans un château, vers Bordeaux par exemple.
De plus, nous avions organisé un pop-up store à Londres sur trois jours en 2019, à l’endroit même où se trouve la boutique actuellement, qui avait rencontré un vrai succès.
Avec l’équipe du Dressing Club, nous avons donc eu l’idée d’exporter réellement le projet dans la capitale britannique, en créant une deuxième boutique permanente. Nous avons réalisé une étude de marché bien sûr, et nous nous sommes rendues compte qu’il n’y avait pas d’outlet de robe de mariées d’origine française en Angleterre, ce qui a d’autant plus motivé notre choix de nous internationaliser.
La boutique à Londres a ouvert récemment n’est-ce pas ? Son fonctionnement est-il différent de celui du showroom parisien ?
En effet, la boutique a ouvert le 8 septembre et son fonctionnement est bien différent du magasin parisien. À Londres, nous proposons aux clientes deux concepts distincts. En effet, nous avons choisi d’intégrer l’outlet, pour exposer des robes de seconde main comme à Paris, mais aussi d’exposer des modèles neufs de créatrices françaises qui ne sont pas encore connues en Angleterre. Le Dressing Club leur offre la chance d’élargir leur clientèle à l’international. Sur ces robes neuves, nous ne proposons pas de pourcentage de réduction.
Pour ce qui est de l’organisation commerciale, en Angleterre nous avons opté pour un système de ventes privées sur quelques jours, qui ont lieu deux fois par mois. La prochaine vente privée aura d’ailleurs lieu du 1e au 4 octobre 2020.
De plus, les modèles exposés à Paris ne sont pas les mêmes que ceux exposés à Londres. Cela fait partie du concept du Dressing Club : des robes uniques aux tailles uniques. Pour proposer un large choix aux clientes, nous avons mis en place un système d’échange de robes entre Paris et Londres : les robes qui ont beaucoup plu dans un des showrooms mais qui n’ont pas été vendues, sont envoyées de l’autre côté de la Manche.
Qu’est-ce qui fait la spécificité du savoir-faire français que vous mettez en avant ?
Le savoir-faire français a une renommée internationale, notamment grâce à la qualité des tissus utilisés. Ce qui marche bien aussi, c’est qu’on a des robes un peu atypiques, style bohème, château. Cela se distingue des robes américaines par exemple en coupe sirène ou ballon. Nos robes sont davantage marquées à la taille, près du corps, droites. C’est dans l’air du temps !
C’est un réel challenge d’ouvrir une boutique en plein crise économique liée au Covid-19. Ça ne vous fait pas peur ?
En réalité, le projet d’ouvrir une seconde boutique à Londres est né il y a déjà un an. La pandémie n’a pas forcément ralenti notre détermination car on s’est rendues compte que les gens voulaient toujours se marier. Au contraire, avec le décalage des mariages, c’est maintenant que les futures mariées viennent choisir leur robe pour l’été prochain. C’est également la période où l’on reçoit le plus de robes des créateurs.
Pour l’instant, les débuts sont très prometteurs. Nous sommes situées dans un beau quartier à Earl’s Court, il y a du passage et nous avons déjà beaucoup de rendez-vous. Nous avons signé pour six mois pour l’instant, et on verra !
Le Dressing Club a aussi développé sa propre marque ALBA. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
ALBA est une marque cent pour cent Made In France. Nous récupérons les chutes de tissus issues des anciennes collections et des retouches pour créer de nouveaux modèles. Nous faisons aussi très attention à la qualité des matériaux utilisés par nos partenaires et essayons de retranscrire ce style parisien dont nous parlions précédemment.
Les modèles de la marque sont exposés dans les deux boutiques, à Paris et à Londres.
D’autres projets en tête ?
C’est la première internationalisation de la boutique, donc si ça marche, pourquoi pas New-York !
Pauline Berger et Clara Grouzis
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