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Covid-19 et Brexit : un double effet dévastateur pour la dette ?

Hausse dette publique coronavirusHausse dette publique coronavirus
Jaanus Jagomägi - Unsplash
Écrit par Benjamin Wettling
Publié le 10 avril 2020, mis à jour le 10 avril 2020

Alors que l’inflation de la dette publique du Royaume-Uni semblait enfin se stabiliser ces derniers trimestres, l’épidémie de Covid-19 couplée au Brexit pourrait bien changer la donne.

La dette publique s’était stabilisée et avait même régressée sur les trois dernières années selon des données recueillies sur le site du gouvernement britannique. Propulsée à des taux records suite à la crise financière de 2008, la dette publique du Royaume-Uni a atteint son pic en 2017 en atteignant 84.4% du produit intérieur brut. En février 2020, la dette s’était réduite et représentait 79.1% du PIB. Si cet écart peut sembler trop faible pour parler de réel allégement de la dette nationale, il est tout de même indiscutable que la dette s’est stabilisée au cours des trois dernières années. Mais voilà, le Covid-19 va tout changer.

La dette publique devrait fortement augmenter en 2020/2021

Tout le monde s’accorde sur un point : la propagation du virus à travers le monde va avoir de sérieuses conséquences sur le plan économique. Les mesures d’urgence débloquées par le gouvernement afin de lutter contre le Covid-19 auront un impact certain sur la hausse de la dette. Il faut également prendre en compte le ralentissement de l’économie, inévitablement causé par les mesures de confinement. Dans ces conditions, il ne fait aucun doute que le gouvernement n’aura d’autre choix que de s’endetter afin de financer son plan de sauvetage. La dette publique devrait donc repartir à la hausse au galop…

Le spectre du Brexit : un facteur multiplicateur

On le sait, la plupart des économistes s’accordent à dire que la sortie du marché unique aura un impact négatif sur l’économie britannique, tout particulièrement en cas de « no deal ». Or, comme expliqué dans un précédent article, le coronavirus freine des deux pieds la poursuite des négociations entre le Royaume-Uni et le Brexit. Si l’échéance n’est pas repoussée au-delà du 31 décembre 2020, c’est mission impossible et une sortie de l’Union « à la dure » pour le gouvernement Johnson. Un autre facteur aggravant, qui pourrait venir ralentir l’économie outre-Manche.

Hausse de la dette : est-ce vraiment grave ?

Oui la dette publique va augmenter. Fortement même. Mais ce n’est ni la première fois, ni un problème isolé. Pour remettre les choses dans leur contexte, ailleurs dans le monde la situation est bien pire, au Japon par exemple, où la dette atteint 234% du PIB. Mais c’est aussi le cas en Europe : la dette de l’Italie (131%) ou bien de la France (96%) excède de loin celle du Royaume-Uni, sans même parler de la Grèce et de ses 181%. Tous ces pays seront affectés par la pandémie de coronavirus et les retombées économiques majeures qui en découleront. Le Royaume-Uni a de plus été déjà beaucoup plus endetté par le passé : en 1949, la dette publique frôlait les 250% du PIB.

En bref, la hausse de la dette, même si elle sera forte, est la seule solution possible vers la sortie de crise. Mais surtout l’endettement accru ne veut pas dire qu’un cataclysme économique est sur le point de s’abattre sur nous ! Il y aura des conséquences néfastes pour l’économie, mais il suffit de regarder autour de nous pour s’en rendre compte : l’endettement est un mécanisme indispensable à l’administration de nos sociétés.

 

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