Le Covid-19 continue sa propagation dans le monde entier et, de partout, un vaccin est activement recherché. Des avancées intéressantes ont d’ailleurs été observées dans certains pays.
Aux États-Unis, près de 11 000 cas et 154 décès ont été recensés ce jeudi. Mais jusqu’ici, les Américains sont peut-être les plus avancés en matière de recherche d’un vaccin. En effet, deux possibles remèdes sont actuellement en train d’être testés.
Le premier est la chloroquine, un antipaludique déjà autorisé par la Food and Drug Administration (FDA) pour lutter contre le paludisme et l’arthrite. Ce médicament ne garantit pas une immunité contre le virus, mais permet plutôt de soigner les personnes déjà contaminées. Un constat observé en France, par le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire à Marseille. En effet, sur 24 patients — porteurs du Covid-19 — testés, seul un quart était encore infecté, après six jours de traitement. Aux États-Unis, les essais cliniques devraient aussi continuer, néanmoins Donald Trump semble déjà prêt à rendre la chloroquine disponible « sous ordonnance », suite à des « résultats préliminaires encourageants ».
Le deuxième vaccin américain a été créé par la Biotech Moderna. Il a été nommé ARNm-1273 et est actuellement testé sur l’homme. Les essais se déroulent à Seattle et sont faits sur 45 adultes, en bonne santé, ayant entre 18 à 55 ans. Le premier volontaire est une femme de 45 ans, mère de famille, qui a reçu sa première injection lundi 16 mars. Ce vaccin comporte un court segment du code génétique du coronavirus, que les scientifiques ont copié en laboratoire. Les cobayes ne risquent rien, car ce n’est pas le virus à proprement parler. Le but ici est de stimuler le système immunitaire des individus, opération déjà observée sur des souris.
En Europe, des avancées sont aussi observées
Aujourd’hui, des essais cliniques doivent débuter en Europe. Ils seront effectués sur 800 patients en France et 3 200 en Europe. Tous sont dans un état critique. Les malades vont être divisés en quatre groupes. Le premier sera pris en charge de façon classique, sans utiliser aucun médicament. Les symptômes seront traités avec par exemple de l’oxygène. Le deuxième recevra le Remdesivir, un traitement initialement utilisé contre le virus Ebola. Le troisième sera testé avec le Kaletra, médicament habituellement utilisé contre le VIH. Et le quatrième groupe recevra le Kaletra Interferon, une association de deux molécules : l’une antivirale, l’autre régulatrice du système immunitaire. Le Professeur Bruno Lina, virologue à Lyon, prévoit les résultats de cet essai dans six à huit semaines.
L’Europe a aussi décidé de fournir 80 millions d’euros à CureVac, une entreprise bio-pharmaceutique allemande, qui tente de créer un vaccin depuis janvier 2020. Grâce à une nouvelle technologie, le laboratoire espère pouvoir fournir un remède d’ici l’automne prochain. En effet, il utilise une technologie génétique ARN (une molécule pouvant adopter différentes structures, contrairement à l’ADN). Et en plus de pouvoir apporter des solutions à court terme, elle permettrait aussi de fabriquer le vaccin dans les locaux de CureVac, ce qui représente un gain de temps et d’argent considérable.
Et du côté de l’industrie pharmaceutique…
L’industrie pharmaceutique s’est engagée, ce jeudi 19 mars, à fournir un vaccin dans un délai de 12 à 18 mois, partout dans le monde. Ainsi, des dizaines d’essais cliniques sont en cours. Le but ici étant de mettre au point des kits de dépistage plus performants et peu chers, un traitement du Covid-19 et un vaccin capable de le combattre. Et afin d’accélérer le processus, les formalités administratives vont être simplifiées et accélérées, toutes les ressources seront mises à la disposition des laboratoires, et des partenariats entre le public et le privé vont aider au financement important qu’exige ce type de recherche. Néanmoins, le délai reste de un an au minimum, les industries ne pouvant passer outre les essais cliniques et les démarches de validation du vaccin nécessaires.
Aucun vaccin contre le coronavirus n’existe à ce jour. Toutefois, les pays, laboratoires, scientifiques et cliniques du monde entier continuent leurs recherches activement et sans relâche.