Pâques approche, les Anglais comme les Français rompront bientôt le Carême. Pour comprendre comment les British célèbrent cette fête, rien de mieux que d’en apprendre davantage sur leurs traditions culinaires à cette période. A mon grand bonheur, ma belle-famille anglaise a accepté de me livrer ses tips pour un week-end réussi.
Avant toute chose, j'ai découvert avec un certain étonnement que leurs traditions ne sont pas si éloignées des nôtres, dans l’Hexagone. Subsistent tout de même quelques variantes typiquement anglaises à vous partager dans cette enquête qui sent bon le pâté de Pâques, ou plutôt le Cadbury egg.
Le Sunday Roast hebdomadaire est maintenu !
Comme souvent en France, l’agneau est au rendez-vous du dimanche. Cette année, ma belle-mère me confie qu’elle compte s’essayer à une recette du chef néo-zélandais Peter Gordon à base de viande joliment rosée, garnie d’abricots et d’amandes torréfiées. Gorgeous. En écrivant ces lignes, je songe même à embarquer dans le prochain Ryanair d’ici dimanche.
Jusque-là, rien de très novateur pour les frenchies…
En Angleterre aussi, les enfants et les victimes du syndrome de Peter Pan s’essayent à la chasse aux œufs dans le jardin et, plus généralement, tout le monde s’enfile son poids en chocolat. Ici, les traditions britanniques semblent bel et bien similaires aux nôtres, où l’indigestion chocolatée et le food coma sont presque un impératif en ce week-end pascal.
Des chocolats, of course, mais lesquels ?
Si le chocolat fait consensus, le type de chocolat, lui, peut poser débat. De l’autre côté de la Manche, une seule réponse acceptée : le fabuleux Creme Egg, véritable vedette de Pâques jamais détrônée. Reproduisant à peu près la texture et l’aspect d’un véritable œuf, avec une crème sirupeuse blanche et jaune, enrobée de chocolat au lait, la confiserie s’invite aux repas pascaliens de tout foyer britannique qui se respecte.
D’ailleurs, quand bien même le dessert de Pâques fait la part belle aux chocolats, il reste quand même une option plus consistante : le Simnel Cake. Un gâteau grillé au four et recouvert de onze boules de massepain sur le dessus, symbolisant les douze apôtres, sans Judas, qui paye ainsi sa trahison envers Jésus.
Un cake plutôt appétissant sur le papier, mais dont mes référents british se passeront bien, lesquels confessent d’ailleurs n’en avoir jamais préparé. Cela dit, il faut vraiment, vraiment aimer la pâte d’amandes. Peut-être passent-ils à côté d’une merveille ? Je serai bien incapable de patienter les deux heures de cuisson nécessaires pour le découvrir.
Mais encore ?
Impossible de ne pas mentionner les hot cross buns, m’explique ma belle-famille. Un incontournable qui ne semble pas non plus les enthousiasmer tant que ça (décidément). En temps normal, les British peuvent se procurer les « teacakes » dans n’importe quel hypermarché : à ne pas confondre avec les petits biscuits à tremper dans le thé, car il s’agit là de viennoiseries tout ce qu’il y a de plus classique. « Un peu comme une brioche, mais plus sec », maugréent-ils à l’unisson. Le secret : les trancher en deux, et les recouvrir de beurre, « LOTS of it ».
Le rapport avec les hot cross buns ? D’après eux, ce sont des teacakes ornés d’une incision en forme de croix sur le dessus, tradition chrétienne oblige. Cette pâtisserie de tous les jours à peine redécorée pour l’occasion ne casse donc pas des briques, et de surcroît, contient habituellement des raisins secs.
L’archipel avance donc des arguments intéressants, pour certains même franchement alléchants. Bien sûr, précise ma chère belle-famille, l’essentiel est de se réunir autour d’un repas convivial : pour les non-amateurs d’agneau, de pâte d’amande ou de chocolat, un Sunday Roast bien juteux suffira !
Pour ma part, à moitié convaincue et à moitié traumatisée par la gastronomie britannique, je me promets qu’en bonne journaliste, j’irai investiguer davantage un jour. Pour le moment, je me rabattrai tout de même sur les chocolats, valeur sûre oblige.