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À Londres, les fouilles à nu de mineurs par la police provoquent l’indignation

La police londonienne est en proie aux critiquesLa police londonienne est en proie aux critiques
King S Church - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 10 août 2022, mis à jour le 10 août 2022

Selon le rapport d’analyse publié par la commissaire à l’enfance pour l’Angleterre, 650 fouilles à nu de mineurs auraient été réalisées par la police londonienne en deux ans, en majorité sur des adolescents noirs et régulièrement sans présence d’un adulte extérieur, comme l’exige pourtant la loi.

 

« Profondément choquée » par le nombre d’enfants soumis « chaque année à cette pratique intrusive et traumatisante », Rachel de Souza, en charge de la défense des droits des enfants, a exprimé sa vive inquiétude après la publication d’un rapport d’analyse portant sur les fouilles à nu de mineurs par la police londonienne. Selon les statistiques de Scotland Yard, 650 enfants en ont fait l’objet entre 2018 et 2020. Dans plus de la moitié des cas, ces fouilles n’ont débouché sur aucune poursuite, remettant en cause « le bien-fondé » de celles-ci, selon la commissaire.

 

Parmi les autres enseignements du rapport, Rachel de Souza pointe notamment les discriminations causées par la police londonienne. Selon les chiffres rendus publics lundi, 58% des jeunes victimes de ce type de fouilles ont été décrites comme noires par les policiers. Une proportion « choquante mais pas surprenante », s’est exprimée la commissaire dans un communiqué. En Angleterre, les statistiques officielles montrent ainsi qu’une personne noire possède neuf fois plus de risques de se faire arrêter qu’une personne blanche.

 

De nombreuses fouilles sans présence d’un adulte tiers

La question des fouilles à nu sur les mineurs avait fait irruption dans le débat public en 2020, après celle infligée à une adolescente noire au sein de son école. Soupçonnée à tort d’avoir dissimulé du cannabis, la jeune fille s’était déshabillée à la demande de deux policières et ce, sans la présence d’un adulte tiers, comme l’exige la loi. Un manquement aux règles loin d’être un cas isolé, puisqu’il concerne toujours 23% des situations similaires, selon les chiffres dévoilés par Rachel de Souza.

 

En réponse aux critiques, la police londonienne s’est défendue en indiquant qu’elle « progressait rapidement » pour que « les enfants faisant l’objet de ces pratiques intrusives soient traités de manière appropriée et respectueuse ».