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Cabines rouges et cabines bleues : en quoi sont-elles des fausses jumelles ?

Incontournables cabines téléphoniques rouges de Londres Incontournables cabines téléphoniques rouges de Londres
Angela Compagnone - Unsplash
Écrit par Ines Tancrede
Publié le 21 juin 2021

L’incomparable rouge vif des cabines téléphoniques ne laisse pas indifférent les amoureux de sa Majesté mais aussi les Londoniens. Aujourd’hui, amusons nous à les comparer à leurs jumelles bleues écossaises mais gare à la couleur qui est en réalité un faux-ami.

 

Un symbole national exporté à l’international

Ébaubis vous serez au moment de croiser une cabine rouge dans d’autres villes que celle de Londres. Détrompez-vous mais il est courant d’en apercevoir sur votre chemin puisqu’elles sont vendues à d’autres communes. Ouvrez donc bien vos yeux aux détours de vos futurs voyages autour du globe. Toutefois, soyez attentifs puisque vous risquez d’être déroutés par de fausses jumelles : les cabines bleues de police ! Ayant eu la chance de flâner dans une ville surnommée “Dear Green Place” située à mi-chemin entre tradition et modernité, j’ai remarqué les cabines rouges à l’Université de Glasgow. Autrement les adeptes de la série britannique de science-fiction Doctor Who seront familiers à la forme de la cabine de police comparable à celle de la machine à voyager dans le temps.

Cabines téléphoniques mais destinées à un usage distinct : public et payante VS public avec officiers de police et gratuites

Théoriquement similaires puisque toutes deux sont des cabines téléphoniques publiques permettant de contacter quelqu’un à distance sous le joug d’une alimentation électrique, des différences étonnantes existent pour autant.

La cabine bleue foncée écossaise était vouée à contacter un bureau de police et était accompagnée d’une petite colonne rectangulaire indiquant que le poste demande à un policier de le contacter au plus vite par une lumière placée au sommet. Ces plus petits postes rectangulaires étaient en effet utilisés par manque de place pour installer les volumineuses cabines dans certaines rues. L’appel était gratuit contrairement aux cabines rouges et une réponse immédiate était garantie pour conseiller et assister l’interlocuteur. Il s’ensuivait donc l’arrivée des policiers et d'autres services de secours en cas d’urgence.

Les cabines téléphoniques de police étaient fortement utilisées dans les années 1920 au Royaume-Uni et possédaient une double fonction : le public utilisait le téléphone pour contacter la police pendant que les policiers usaient de l’intérieur tel un bureau d'appoint équipé d’un extincteur et d’une trousse de premiers soins. Les agents de police en faisaient aussi usage pour régler les petits litiges, rédiger des procès-verbaux, prendre une pause, ou détenir un suspect temporairement.

La couleur est un faux-ami pour distinguer ces deux fausses-jumelles !

Anecdote étonnante à Glasgow où les premiers téléphones de police du Royaume-Uni furent installés en 1891, les cabines hexagonales avec une lanterne à gaz au sommet n’étaient pas bleues, mais bel et bien rouges ! Oui il est légitime que ce détail suscite une source de confusion, mais pas de panique, elles furent repeintes dans les années 1960 en bleu. Ainsi, entre 1920 et 1960 un amalgame en raison de la similaire couleur rouge était possible : entre d’une part, les cabines téléphoniques de police adoptées par toutes les polices locales de Grande-Bretagne et d'autre part, les cabines téléphoniques publiques.

Victimes de l’époque des télécommunications mobiles dans les années 1970, ces deux cabines fausses-jumelles ont perdu de leur superbe au profit de l’utilisation du numéro d’urgence 999 par la population pour contacter la police, du talkie walkie par les policiers pour contacter la direction centrale de police la plus proche et des téléphones portables. Un nouveau souffle est prévu pour ces cabines téléphoniques de Londres pour les reconvertir en coffee shop voire en bibliothèque. Quant aux cabines téléphoniques de police, certaines sont améliorées par des écrans interactifs automatisés et converties en Kiosques “points d'informations” comme à Glasgow depuis 2005, ou bien par des caméras de vidéosurveillance comme au sein de la station de métro Earl’s Court depuis 1996.

Ces symboles emblématiques du patrimoine du Royaume-Uni n’ont pas fini de changer de vie et n'ont désormais plus de secret pour vous !

 

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