Ce lundi 13 décembre, les Britanniques célèbrent la fête des postiers. Cette fête est un moyen de montrer leur gratitude envers les facteurs - qui finissent par devenir de véritables membres de la famille - et de se remémorer l’histoire de la Royal Mail.
Sur Twitter ce matin, de nombreux Britanniques ont eu une petite pensée pour leur facteur en prenant soin de leur laisser un message de remerciement sur le #PostalWorkerDay. Cette journée annuelle de reconnaissance festive en l’honneur des postiers est organisée par le Communication Workers Union (CWU), un syndicat du secteur des communications qui compte près de 200 000 membres. Pour l’occasion, le public est encouragé à montrer sa gratitude envers les postiers et le personnel de Royal Mail, l’opérateur postal du Royaume-Uni. Cette journée est également l’occasion de redécouvrir l’histoire de la poste britannique depuis sa création au 16ème siècle.
Un organisme vieux de plus de 500 ans
Il aura fallu à la Royal Mail plus de 500 ans pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. À ses prémices, personne n’aurait cru que ce petit organisme serait un jour capable de traiter plus de 14,4 milliards de lettres chaque année à travers tout le Royaume-Uni.
Autrefois strictement réservé au roi et à sa cour, le premier service postal est ouvert au public sous le règne de Charles Ier en 1635. À cette époque, le courrier était transporté à pied ou à cheval par des postboy, sur les six routes postales officielles reliant les grandes villes du pays. En plus d’être très physique, le métier de facteur était très dangereux. Les postboys, payés une misère, étaient très fréquemment attaqués par des bandits sur les routes postales.
Cependant, marcher, même très vite, s’avère en réalité être très lent, et les postiers ne pouvaient réaliser que tout au plus 30km par jour, rendant le processus de livraison extrêmement long. Une lettre envoyée de Londres à destination d’Édimbourg pouvait ne pas recevoir de réponse avant près de deux mois, rendant les correspondances assez difficiles.
En 1657, le Parlement décide d’encadrer davantage la distribution des lettres et impose des tarifs fixes par l’intermédiaire du Postage Act. À l’époque, c’est le destinataire de la lettre qui devait payer les frais d’affranchissement, et non l’expéditeur. Cette particularité s’explique par le fait que le tarif était basé sur la distance parcourue. Ceux qui ne voulaient pas payer l'affranchissement pouvaient simplement refuser la lettre (qu’ils avaient mis deux mois à recevoir).
Un modernisation progressive de la Royal Mail à partir du 19ème siècle
La Royal Mail telle qu'on la connaît aujourd’hui s’est réellement développée à partir du 19ème siècle, notamment grâce à la Révolution Industrielle. En 1784, les postboys se déplacent désormais en carrosse et sous la protection d’hommes armés, ces mesures permettent d’accélérer considérablement la vitesse de traitement des courriers et de sécuriser leur acheminement.
Dès 1830, les carrosses sont remplacés par des trains. En 1839, des tarifs postaux uniformes sont introduits, remplaçant un système de tarifs compliqué, déroutant et coûteux. En 1840, le premier timbre au monde est introduit. Le célèbre « Penny Black » est à l’effigie de la jeune reine Victoria. Ce nouveau système est révolutionnaire pour le pays, puisque c’est désormais l’expéditeur qui paie pour envoyer sa lettre, s’assurant ainsi que son destinataire ne puisse pas refuser de payer la livraison.
En 1852, la Royal Mail finit par devenir celle que l’on connaît aujourd’hui en introduisant dans les rues du pays ses célèbres boîtes aux lettres rouges - et autrefois vertes - portant les initiales du monarque.