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La campagne des législatives est lancée, Artus Galiay ouvre le bal à Londres

Artus Galiay candidat aux législatives pour représenter les Français vivant en Europe du NordArtus Galiay candidat aux législatives pour représenter les Français vivant en Europe du Nord
Écrit par Laurent Colin
Publié le 3 mars 2022

Alors que la campagne présidentielle est un peu à l’arrêt en France du fait de la crise russo-ukrainienne, celle relative aux prochaines législatives se met en place. Doucement. Artus Galiay, le candidat Les Républicains vous donne rendez-vous à son premier meeting de campagne à Londres le mercredi 9 mars.

 

2022 est l’année des grands rendez-vous démocratiques pour les citoyens français avec l’élection présidentielle dont le premier tour est programmé le 10 avril, suivie des élections législatives avec un appel aux urnes fixé les 5 et 19 juin. Les Français de Londres et du Royaume-Uni désigneront dès lors leur représentant à l’assemblée nationale : le député de la 3ème circonscription des Français de l’étranger (Europe du Nord).

Artus Galiay nourrit de fortes ambitions pour ce scrutin. Il invite tout le monde à se déplacer pour aller voter et à un échange d’idées : « Dans le contexte sanitaire, économique et géopolitique très instable que nous connaissons, il est devenu crucial de montrer la vitalité de notre démocratie française, par la participation au vote mais aussi aux débats et réunions de campagne ». Marié et père de deux enfants, il nous explique ses motivations.

 

Artus, en quelques phrases, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 34 ans et un parcours assez atypique, mais qui paraîtra finalement banal pour beaucoup de Français vivant à l’étranger. Je suis né en Inde, à Auroville, aux abords de Pondichéry dans le Tamil Nadu. Après quelques années d’une enfance entre héritage européen et culture indienne, direction Bruxelles, où je vis plus d’une décennie, durant laquelle je me forge une solide conscience européenne.

À mon retour en France, léger accent belge oblige, on me surnomme « le Belge ». Débarquer dans une classe au cœur de Paris où sont rassemblés des élèves ayant fait toute leur scolarité dans l’Hexagone n’est pas chose aisée. Plus tard, j’intègre Sciences-Po et repars pour l’étranger, à Montevideo en Uruguay, pour ma troisième année d’études.

À peine rentré en France pour mon Master, je me dirige cette fois-ci vers Londres en 2010, pour finir mes études à la London School of Economics. Je connais donc plutôt bien le pays et le quotidien des Français au Royaume-Uni. J’aime profondément ce pays qui vous fait confiance et vous donne des opportunités.

 

Vous exprimez la volonté d’être le député de tous les Français de la circonscription. Êtes-vous déjà parti à leur rencontre ?

À titre personnel, j'ai déjà voyagé dans la plupart des pays de la circonscription. En tant que candidat, j'ai tenu des permanences et effectué des déplacements dans le Kent, le grand Londres, le Danemark, la Suède.

J’entends me rendre très prochainement en Ecosse, en Irlande et dans le Nord de l'Angleterre ! C'est crucial pour moi parce que tous les Français de l'étranger ont des parcours et profils tout à fait uniques. Non seulement cela me passionne de partir à la rencontre de tous ces profils atypiques, aux parcours souvent rocambolesques, mais aussi parce que c'est ce qu'il y a de mieux pour véritablement comprendre les aspirations des Français de l'étranger, et ce qu'ils veulent - pour eux, pour la France et pour tous les Français.

À mon sens, c'est exactement le rôle d'un député des Français de l'étranger de porter ces aspirations, en plus d'être un député à part entière, qui façonne la France au même titre que tous les autres députés.

 

Londres reste-t-elle quand même la priorité d’un candidat, compte tenu du fort pourcentage d’électeurs français dans cette ville ?

En fait, chaque électeur est une priorité, où qu'il ou elle puisse se trouver. Un député qui ne serait focalisé que sur Londres se dirait par exemple qu'en termes d'éducation ‘en français’ il y a pléthore de choix, et donc qu'il n'y a aucun problème. Mais qu’en est-il des habitants d’Ashford, Bristol, Leeds ou Glasgow pour aller au Lycée Français de South Kensington ? Pour la plupart des Français du Royaume-Uni, l'éducation en langue française est trop lointaine et inaccessible financièrement, et ce malgré les bourses. C'est pour cela que l'un de mes principaux projets, en qualité de candidat, va consister en la création de classes bilingues français/anglais dans les écoles publiques britanniques. C'est le seul moyen d'assurer une éducation en français, proche et financièrement accessible, qui permette à tous les Français de bien apprendre leur langue, et ainsi de conserver ce lien précieux avec la communauté nationale, mais aussi avec tous les membres de ce si bel espace qu'est la Francophonie !

 

Député des Français de l’étranger et de la 3ème circonscription de l’Europe du Nord, cela a une signification particulière en ce moment non ?

Effectivement, cette agression militaire russe vis-à-vis de l'Ukraine appartient à un autre siècle, au même titre que ses prétendues justifications. Les Français peuvent désormais voir clairement à quoi mène une forme de régime dont l'extrême-droite française - Marine Le Pen et Eric Zemmour en tête - chante les louanges depuis tant d'années. Eric Zemmour a passé des années à critiquer les "valeurs féminines" de l'Europe telles que "la paix". Maintenant que la guerre est à nos portes, chacun peut redécouvrir à quel point cette valeur est effectivement précieuse, quoiqu'en disent les extrémistes.

Pour ce qui est des pays de la circonscription, on pense naturellement à la Finlande, la Suède, ainsi que les trois pays baltes, qui sont en première ligne dans cette crise. Ces derniers - Estonie, Lettonie et Lituanie - sont déjà membres de l'OTAN, ce n'est pas encore le cas de la Suède et de la Finlande ; mais à mon sens ces nations y ont toutes leur place si elles souhaitent rejoindre l'alliance.

Vladimir Poutine ne comprend qu'un langage, le rapport de force et il ne s'arrêtera que quand il sentira une véritable velléité de résistance, unie et coordonnée des pays de l'UE et de l'OTAN. Cela n'est pas encore intervenu, ce qui permet au président russe d'avancer sans honte, au mépris des dizaines de milliers de morts, de blessés et de réfugiés que cette lamentable guerre va produire. Le député des Français d'Europe du Nord doit être aux côtés de tous ces Français, pour les aider notamment à faire face à ce type de crise majeure.

 

Quelles sont vos priorités, surtout pour nous Français d’outre-Manche ?

Par delà le projet de classes bilingues français/anglais dont j’ai déjà parlé, l'une de mes autres priorités est de faire venir une nouvelle compagnie ferroviaire dans le Tunnel sous la Manche. Le monopole d'Eurostar a assez duré, la fermeture « temporaire » des arrêts d'Ashford International et Ebbsfleet International a fini de me convaincre.

Quand j'étais à Ashford, les Français du Kent m'ont dit qu'ils se sentaient totalement isolés et délaissés depuis cette décision, avec une réouverture qui n'interviendra pas avant 2023 au mieux. Mais au final ce sont tous les Français du Royaume-Uni qui subissent les prix excessifs des trains vers la France. Or, il y a encore de fortes marges opérationnelles dans l'utilisation du Tunnel. En théorie, le monopole légal d'Eurostar n'existe plus, mais en pratique aucune autre compagnie ne s'est lancée sur le marché du fait de contraintes opérationnelles (créneaux disponibles, manque d'espace à Saint-Pancras et à la Gare du Nord, etc.).

En tant que député, j'aurai tout le poids nécessaire pour faire le travail de lobbying requis afin de permettre à une nouvelle compagnie d'émerger, et enfin d'améliorer le prix et les services des trains vers la France, pour tous les Français du Royaume-Uni !

 

Vous voulez aussi œuvrer pour rapprocher nos deux pays ?

En effet, une autre grande priorité de mon mandat sera de raviver l'amitié Franco-britannique. Celle-ci a été mise à mal depuis des années, et ce sont les Français du Royaume-Uni qui en ont payé le prix fort, avec des restrictions aux frontières qui sont selon moi bien plus politiques que sanitaires. Un Français du Royaume-Uni m'a dit récemment qu'il déboursé près de 2 000 euros en tests Covid divers et variés, rien que pour l'année 2021, ce qui est inacceptable.

En mai 2020, les « motifs impérieux » mis en place par le gouvernement d'Emmanuel Macron ont interdit à des centaines de milliers de Français de rentrer dans leur propre pays, ce qui est honteux. C'était en plus illégal, puisque le Conseil d'État a retoqué cette décision. Et rebelote en décembre 2021, avec des restrictions qui ont empêché des milliers de Français de revoir leur famille à Noël en France, et ce pour la deuxième année d'affilée.

En qualité de député, je me battrai vraiment contre ce type de décision injuste, car aucune personnalité du parti “En Marche!” ne s'y est opposée de manière crédible. La pandémie n'est pas terminée, les Français du Royaume-Uni méritent un député qui se batte vraiment pour eux, et pas simplement quelqu'un qui leur explique la nature des restrictions. Il est temps d'en finir et de raviver la coopération et l'amitié entre deux grandes démocraties qui ont tant en commun. Long live France and the United Kingdom !

 

Vous avez des soutiens de poids dans la circonscription ? Peut-on les mentionner ?

Chaque Français qui me fait confiance est un soutien de poids à mes yeux ! Je les mettrai en avant au fur et à mesure de ma campagne, des profils connus, d'autres moins, mais qui apportent chacun leur pierre à l'édifice de cette belle communauté des Français de l'étranger !

 

Rendez-vous mercredi 9 mars, à partir de 18h30 au pub Lillie Langtry

19 Lillie road, London SW6 1UE / Métro : West Brompton ou Earl’s court (sortie Warwick Road)

Pour vous inscrire à la réunion publique d’Artus Galiay

 

LePetitJournal.com est un magazine apolitique. Aussi nous offrons un espace d’expression à tous les candidats. Si vous vous présentez aux prochaines élections législatives pour la 3ème circonscription des Français de l’étranger, n’hésitez pas à prendre contact avec notre équipe de rédaction : londres@lepetitjournal.com

 

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