Le Lycée International de Londres Winston Churchill prône depuis son ouverture un apprentissage guidé par deux maîtres mots : l’excellence et la bienveillance. À ces deux valeurs - et à toute l’équipe de l’établissement qui contribuent à la réussite et à l’épanouissement des élèves - s’ajoute l’ambition de leur apporter très tôt des clés pour leur permettre de choisir la bonne filière, celle qui correspond le mieux à leurs aspirations profondes et à leur caractère.
Nous nous sommes entretenus avec Danielle Raymond qui pilote le département ‘orientation carrières’ depuis l’ouverture de l'établissement. Un bureau de quatre personnes en effervescence permanente.
Danielle, peut-on dire qu’au Lycée International de Londres Winston Churchill l’orientation commence dès la Primaire en pratiquant des activités qui leurs permettent de comprendre le monde qui les entoure ?
Oui. Nous avons dessiné les contours de notre projet éducatif afin que nos élèves puissent appréhender l'imprévisibilité du monde en toute confiance et avec imagination. Si les enfants visitent un musée par exemple, ils vont contempler les œuvres évidemment, mais les enseignants seront là aussi pour leur expliquer quelles sont les personnes (ou les métiers) qui permettent de vivre cette expérience. Car il y a tout ce qu’on voit… et ce qu’on ne voit pas. Tout au long de l’année, les enfants pratiquent le jardinage, la cuisine et d’autres activités artistiques. Les professeurs de langue leur parlent de cultures différentes. Notre mission à tous est de les éveiller et d’en faire des citoyens du monde.
Au collège, comment la cellule orientation se rapproche-t-elle des élèves ?
À chaque tranche d'âge ses sujets d’orientation afin que les élèves développent petit à petit leur projet tout en se découvrant. L'orientation fait partie du PSHE curriculum qui est obligatoire au Royaume-Uni. L’orientation au Lycée Churchill c’est l’affaire de tout le monde. À tous les niveaux, les élèves se voient introduits à des thèmes d'orientation appropriés qui les aident à comprendre et développer leur projet tout en se découvrant. La Webliothécaire, les professeurs principaux et l'équipe carrière livrent les morceaux du programme carrière inclus dans le PSHE Curriculum (Personal, social, health and economic curriculum) qui est obligatoire au Royaume-Uni.
Cela devient progressivement plus régulier au fur et à mesure que l’élève grandit, afin qu’il puisse comprendre la différence entre un emploi et une carrière et surtout quelles sont les études demandées pour se diriger vers une typologie de carrière. D’une manière pratique, lorsque les élèves arrivent en Seconde, ils doivent justement faire des recherches et présenter une carrière à leurs camarades, avec le chemin à parcourir pour y arriver. Entre les thèmes livrés dans le PSHE et tout le reste des événements et programmes dont les “marques de fabrique” mis en place par l'équipe d’orientation, les élèves au Lycée Winston Churchill ont beaucoup plus d’heures d’orientation que ce qui est demandé en France ou au Royaume-Uni. C’est un vrai accompagnement sur mesure pour nos élèves.
Vous semblez beaucoup insister sur le côté concret des choses ?
Effectivement. C’est vraiment à cette période qu’ils doivent commencer à bien cerner l’importance des études et de leurs futurs choix qui détermineront leur orientation et leur future carrière. Nous les faisons aussi s’interroger sur leurs différents traits de personnalité, leurs compétences et leurs centres d’intérêts. Nous leur montrons également que tout ce qu’ils apprennent en dehors de l’école peut contribuer à leur ouvrir des portes plus tard. Des représentations de théâtre démontrent par exemple la faculté à prendre la parole en public. Le capitanat dans une équipe de basketball, une aisance naturelle à diriger des collaborateurs. Des heures de vie de classe sont dédiées à ces sujets. En complément, nous réunissons des assemblées complètes (par exemple toutes les classes de 5ème) pour aborder certaines thématiques. Tout ce qu’ils découvrent au fur et à mesure a pour but de les faire réfléchir à un stage.
Vous parlez d’un stage optionnel à réaliser en fin de Seconde ?
En effet. Nous l’encourageons fortement car il va faire découvrir concrètement une activité professionnelle et les pousser à se poser les bonnes questions. Parfois, les enfants se font l’idée d’un métier en fonction de ce qu’ils voient dans les films ou les séries. Notre mission est de leur expliquer tout ce qui se cache derrière le décor afin qu’ils comprennent mieux les enjeux d’un métier.
La diversité des profils de votre équipe constitue également un vrai atout ?
Ce qui nous rend différents, et plus efficaces, c’est le fait d’avoir tous travaillé dans d’autres entreprises, secteurs et pays auparavant. De par nos professions antérieures, nous amenons une perspective différente aux élèves concernant leur choix de carrière. Mon équipe aide tous les futurs étudiants à réfléchir sur leurs centres d’intérêts et sur leurs compétences pour les guider vers les bonnes décisions.
Les rendez-vous individuels vous permettent-ils aussi de déceler d’éventuelles lacunes susceptibles de freiner certaines candidatures ?
Ce sont effectivement des moments privilégiés où nous rapprochons le bulletin scolaire des élèves avec les choix d’orientation qu’ils s’apprêtent à faire. Cela permet de voir ce qui va ou ne va pas. Un membre de mon équipe, John, qui a aussi la casquette de professeur d’anglais chez nous, travaille avec nos élèves qui ont des difficultés dans certaines matières. Il essaye de comprendre avec eux pourquoi ils ne réussissent pas en maths ou en histoire par exemple. Il est à même de leur proposer des outils pour mieux organiser leur travail ou d’initier un soutien scolaire étroitement lié avec la carrière envisagée.
Le but ici est vraiment de leur donner toutes les chances d’être reçus dans la filière de leur cœur. John agit en collaboration avec M. Astruc, Directeur du secondaire, avec les professeurs principaux et des matières concernées, sans oublier notre cellule wellbeing. Nous avons également un comité qui se réunit chaque semaine pour parler des élèves ayant besoin d’un accompagnement particulier. Parfois, ces derniers ont simplement perdu confiance en eux. Il faut alors les remettre dans une démarche positive et plus insister sur l’aboutissement de leur projet afin de les motiver.
Cette année, vous me disiez que les élèves du Lycée International de Londres ont postulé dans des écoles de neuf pays différents
Oui. C’est un record ! Et cela multiplie d’autant la manière de concevoir et de déposer les candidatures. Les cursus sont très variés. L’art et le design ont été très demandés, dans des écoles en France, aux États-Unis et en Angleterre. Un élève a choisi de se diriger vers l'École française de la gastronomie et du management hôtelier Ferrandi Paris. L’une de ses camarades part à Oxford étudier le français et l’arabe. L’année dernière, une de nos bachelières est partie étudier la biologie marine à l’université de San Diego qui offre l’un des meilleurs cursus du monde en la matière.
Notre philosophie est claire. Elle consiste à dire « étudiez ce qui vous plait et ce qui va vous permettre de réussir le mieux ». Les élèves et leurs parents entendent bien ce message. Il faut que chacun comprenne qu’il travaille pour intégrer une école dans laquelle il va bien se sentir.
Sur ce point, nous encourageons d’ailleurs les élèves à se renseigner sur les écoles, sur place ou en ligne, pour comprendre la philosophie des établissements dans lesquels ils postulent. Stéphanie, une autre membre de mon équipe, organise en ce sens tout au long de l’année un grand nombre de présentations d’universités via la plateforme Zoom. Des sessions qui permettent à nos élèves et à leurs parents de poser toutes leurs questions. Tout le monde dispose ainsi des mêmes informations.
Vous comptez aussi sur les anciens du Lycée pour apporter leur expérience ?
Nous travaillons en effet beaucoup avec nos alumnis qui ont plaisir de revenir à l’école pour présenter leurs parcours. C’est souvent une manière concrète de pouvoir expliquer comment les spécialités choisies au lycée peuvent ouvrir ou fermer des portes pour les études post-bac. En quittant Winston Churchill, si certains restent dans des universités ici, beaucoup changent de pays. Ils partent en France, au Canada ou aux États-Unis pour leur premier cycle et reviennent au Royaume-Uni pour le second cycle. La dimension internationale de nos « citoyens du monde » se met ainsi progressivement en place.
Quand commence réellement le travail sur-mesure et en « one to one » avec les élèves ?
Généralement en Troisième, le moment où certains élèves décident de quitter le cursus français pour partir dans notre filière internationale et préparer l’IB. Si l’on souhaite poursuivre des études anglophones en Première et en Terminale, il est intéressant de changer de langue dès la Seconde. Dès la Seconde et tout au long des trois dernières années au Lycée international de Londres, le département d’orientation parle à tous les élèves sans exception au cours de rendez-vous personnalisés (lire ici le déroulé et l’approche complète).
Tous les ans, fin juin, nous profitons de la période après les examens pour organiser plusieurs événements spécifiques à chaque cohorte de lycée. N’oublions pas les “Roadmap 2 University Days” pour les 2ndes et EIP Y11, basé autour d’ateliers interactifs permettant d’explorer les différentes possibilités de carrière qu'offre l'enseignement supérieur. Pour les Premières et IB 12, nous offrons un programme d’orientation très soutenu sous la forme de “University Application Prep Week”. Celle-ci permet aux élèves de vraiment bien préparer leurs candidatures avec un maximum de soutien et d’information.
Les élèves peuvent donc choisir d’étudier totalement en anglais dès la seconde ?
Oui. Nous sommes une école internationale et le français n’est pas un prérequis pour étudier chez nous. En maternelle et en primaire, les élèves sans aucune notion de français sont soutenus et deviennent vite bilingues. Dès la sixième, nous proposons aux élèves un cursus en anglais orienté vers l’International Baccalaureate Diploma Programme. À n’importe quel niveau, ils peuvent passer du cursus francophone au cursus anglophone et vice versa, ce que les parents trouvent rassurant. En Seconde, qu’ils aient choisi de passer le bac français ou le IB, ils doivent se prononcer sur des choix de matières, une étape essentielle qui doit être mûrement réfléchie, car cela peut à terme ouvrir ou fermer certaines portes de grandes écoles ou universités. C’est donc important pour les parents et pour les élèves de nous parler pour être sûrs que les choix qu’ils feront ne vont pas leur être préjudiciables pour la suite.
Pour être parfaitement complets, soulignons la reconnaissance et la distinction Outstanding décernée par l’Ofsted (Ndlr : l’inspection nationale de l’éducation) pour notre lycée qui met particulièrement en relief la manière dont nous organisons l’orientation des élèves et dont nous contribuons à leur bien-être. Ce n’est pas un hasard car nous avons mis en place les moyens humains nécessaires avec des Département Carrières et Wellbeing très efficaces.