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Le Français Laurent Ballesta remporte le prix Wildlife Photographer of the Year 2021

Laurent_Ballesta - Wikimédia CommonsLaurent_Ballesta - Wikimédia Commons
Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 14 octobre 2021, mis à jour le 14 octobre 2021

Le photographe et biologiste marin français Laurent Ballesta a glané mardi soir à Londres le grand titre de Photographe de la vie sauvage de l’année organisé par le Musée d'histoire naturelle. La cérémonie s’est déroulée en ligne, impliquant plus de 50 000 candidatures dans 95 pays. Le Musée d’histoire naturelle affichera les 100 meilleurs clichés de la prestigieuse compétition dans une exposition visible du 15 octobre au 5 juin 2022.

 

Le français, originaire de l’Hérault et ancien caméraman de Nicolas Hulot, doit sa victoire à un cliché intitulé Création, qui capture le joyeux spectacle d’un banc de mérous quittant une frénésie d’accouplement dans le lagon de l’atoll de Fakarava en Polynésie française. Cet évènement est assez rare puisque la reproduction de ces poissons ne se produit qu’une fois par an sous la pleine lune. “Je suis ému, je ne m’y attendais pas” a confié le lauréat depuis son ordinateur.

 

 

Le concours a pour objectif de célébrer la beauté captivante du monde naturel, tout en mettant en lumière des « écosystèmes cruciaux, dont beaucoup sont menacés. » Chacune des milliers de candidatures a été jugée anonymement par un panel d’experts. Les critères de sélection étaient basés sur l’originalité de la scène, sa narration ainsi que sur la technique de photographie et sa pratique éthique.

 

L’histoire de la Création

Les mérous sont des poissons qui parcourent les eaux chaudes de nombreux océans aux quatre coins du globe. Ils vivent le plus généralement dans des récifs coralliens peu profonds, où leur corps brun et tacheté se fond parfaitement dans l’environnement et les rochers.

 

Pour réaliser son cliché, Laurent Ballesta et son équipe se sont rendus dans le lagon de Fakarava, en Polynésie française. Le groupe part y observer la faune et la flore locale pendant la saison des amours depuis plus de cinq ans. Chaque année, le spectacle, bien que très court, est époustouflant : des dizaines de milliers de mérous se donnent rendez-vous sous la pleine lune et se reproduisent pendant moins d’une heure, lorsque la marée est descendante. Les eaux polynésiennes sont alors remuées par un ballet de corps tachetés de brun et de blanc se mouvant dans un laiteux nuage d'œufs et de semence.

 

Pour Rosamund Kidman Cox OBE, présidente du jury, la photo capturée par le français était « surprenante, énergique et intrigante » avec « une beauté d'un autre monde ». Le Dr Doug Gurr, directeur du Musée d'histoire naturelle de Londres, a pour sa part souligné que le cliché était un « rappel convaincant de ce que nous risquons de perdre si nous ne nous attaquons pas à l'impact de l'humanité sur notre planète ».

 

Les mérous camouflés sont, depuis quelques années, considérés comme une espèce à protéger. Consommés dans le monde entier, particulièrement en Extrême-Orient, ils sont victimes de surpêche. L’espèce est menacée à l'échelle mondiale et figure désormais dans la catégorie des espèces « vulnérables » de la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

 

Une exposition à Londres pour admirer les photos des lauréats

Vous pourrez découvrir les photos des 19 catégories du concours à l’occasion de l'exposition qui ouvrira ses portes au Musée d’histoire naturelle à partir du 15 octobre 2021 jusqu’au 5 juin 2022. Celle-ci sera suivie d'une tournée internationale qui passera par le Danemark, le Canada, aux États-Unis et l’Australie. Les 100 plus belles photographies du concours seront également réunies dans un ouvrage qui sera publié en français par les éditions Biotope.