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Bridgerton : Robes, romance et modernité en pleine Régence anglaise

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Adam Niescioruk - Unsplash
Écrit par Swali Guillemant
Publié le 21 janvier 2021, mis à jour le 25 janvier 2021

Quelques séries britanniques, commentées par une française qui rêverait d’y habiter tant elle est passionnée par sa culture et son histoire.

 

Fan absolue des films et séries en costumes, je ne pouvais qu’être d’emblée intriguée par La Chronique des Bridgerton, la nouvelle série de Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal et How to Get Away with Murder). Bien que je ne me sois pas encore délectée de la lecture du roman éponyme de Julia Quinn dont la série fut adaptée, hors de question de passer à côté !

Regardée par plus de 63 millions de foyers dans le monde entier et devenue un véritable phénomène sur les réseaux sociaux, la série ne cesse de susciter réactions après réactions.

 

Une série bercée dans l’Histoire faisant écho au monde moderne

Les Chroniques des Bridgerton nous plonge en pleine Régence anglaise, à l’époque merveilleuse de Jane Austen et de nombreuses romances adulées. Nous côtoyons plusieurs familles issues de l’aristocratie londonienne composées de jeunes femmes soucieuses de parfaire leur entrée en société pour se trouver le plus à propos des maris.

La série s’est octroyée de subtiles libertés sur le plan historique telles que pour les costumes. Au point d’avoir échaudé les puristes qui se sont empressés de bien vite faire remarquer les incohérences et anachronismes. Quand bien même, un péché cela serait de ne pas rendre hommage au travail de fou qui a été réalisé ! Au total, pas moins de 7 500 pièces ont été conçues, avec plus d’une centaine de robes rien que pour le seul et unique personnage de Daphné. Quant aux costumes ? Au diable qu’ils soient anachroniques, car des coupes confectionnées aux couleurs choisies, tout fut entrepris dans le but de mieux correspondre aux personnages. Pas de doute, je les ai adorés. Il serait presque inutile de préciser que ce ne sont ni les accessoires ni perruques qui pourraient contrarier l’esthétique si belle de cette série. La production n’a lésiné sur aucun détail pour magnifier tous les aspects : maisons et jardins encensent le kitsch pour nous donner l’envie débordante d’habiter de telles demeures.

Que dire de ce quatuor qui reprend à merveille des musiques toutes plus récentes les unes que les autres récentes pour me surprendre encore davantage. Les airs de Billie Eillish, Taylor Swift, Ariana Grande ou Shawn Mendes composent ainsi la bande originale. Il en résulte du sourire du vrai. Il ne m’en faut pas plus pour considérer le pari comme réussi.

Le talent de cette série s’illustre dans sa capacité à aborder des problématiques contemporaines en usant d’une histoire qui se déroule au XIXe siècle. Oser représenter la société de l’époque comme étant multiraciale relève presque du génie. Les personnes issues de minorités font ici partie de l’aristocratie. Pas question ceci étant d’aller jusqu’à les faire jouir des mêmes droits que ceux de leurs homologues blancs : à tout moment leurs privilèges peuvent être retirés puisqu’ils ne reposent que sur le mariage du roi et de la reine. Le parallèle avec les disparités sociales et ethniques de notre temps me saute aux yeux. Cette série entend refléter notre société actuelle. L’exactitude historique ne compterait presque pas tant ici l’Histoire est utilisée tel un décor facilitant la dénonciation.

 

Féminisme, plus ou moins subtil

Aucune objection ne pourrait être émise quant à la présence de la cause féministe, abordée avec plus ou moins d’adresse.

Le personnage d’Eloïse, féministe convaincue, s’offusque tout au long de la série de l’unique rôle conféré à la gente féminine : se marier. Elle prône l’éducation des femmes et leur droit d’interagir comme bon leur plaît, et de laisser libre court à leurs aspirations professionnelles. La série met en exergue des femmes toutes plus dégourdies que les hommes, étalant de leur classe cette jugeote féminine hors pair. Ces messieurs n’ont qu’à bien se tenir !

Mais le personnage de Daphné bien que souhaitant faire ses propres choix, embrasse le conservatisme et accepte sa place. Le féminisme est donc éminemment présent dans cette série mais traité avec une certaine ambiguïté.

Pas d’autres choix que de vous laisser tenter afin de vous faire votre propre idée !

 

Un très bon casting

Bien au delà de tous ces potentiels avis divergents, les actrices et les acteurs sont sublimes dans leurs interprétations. Phoebe Dynevor, Nicola Coughlan (Derry Girls), Claudia Jessie, Jonathan Bailey (Crashing) et Regé-Jean Page se révèlent aux yeux du grand public avec une aisance déconcertante !

Gare ceci étant au sentiment de déjà vu en regardant cette série : personnages un peu clichés (l’amoureuse naïve, la féministe, le beau gosse torturé…) , romance historique, et mélange entre Gossip Girl, Dynasty et Orgueil et Préjugés.

Quand bien même, vous passerez un super moment ! Il m’aura fallu personnellement deux jours pour en venir à bout, (j’ai quand même eu besoin de dormir) et juste après l’avoir terminée, je n’ai pas pu m’empêcher de sortir ma plus belle robe pour aller faire mes courses, le tout en pratiquant du vieil anglais pendant une semaine. Je ne crierais donc pas au chef d’œuvre au contraire d’autres séries déjà présentées récemment au sein de notre édition, à savoir Peaky Blinders et Downton Abbey, mais je comprends totalement le pourquoi du comment d’un tel engouement autour de cette série parfaite pour faire abstraction le temps de quelques épisodes aux problèmes du présent.

 

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