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Après le Brexit des milliers d'enfants pourraient devenir sans papiers

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Écrit par Manon Heckmann
Publié le 19 mars 2019, mis à jour le 19 mars 2019

Au Royaume-Uni, 5000 enfants originaires de l'Union européenne vivent loin de leur famille. A quelques jours du Brexit, leur précarité est souvent un obstacle à la régularisation de leur statut.

900 000 enfants originaires de pays de l'Union européenne vivent au Royaume-Uni. Ces mineurs devront s’enregistrer en tant que résidents du Royaume-Uni, afin de pouvoir rester sur le territoire britannique après le Brexit. Mais qu’en est-il des enfants isolés, sans ressources ou ne disposant pas de l’aide de leurs parents pour effectuer ces démarches administratives ? Avec le Brexit, le Centre juridique des enfants Coram s'inquiète pour les enfants placés en famille d'accueil, foyer ou issus de familles "vulnérables". Ils pourraient en effet ne pas être enregistrés dans le nouveau système du Home Office pour les ressortissants européens.

2500 enfants concernés par d’éventuels problèmes administratifs...

Environ 5000 enfants originaires de l'UE vivent séparés de leurs parents et sont pris en charges par divers organismes. Coram demande ainsi au gouvernement d'agir afin d'amener les autorités locales à les identifier pour leur permettre d'effectuer une demande de "settled status" avant la date du divorce. Une tâche qui s'annonce compliquée puisqu'au cours d'un test, l'organisme Coram a constaté qu'un enfant sur cinq ne disposait pas des papiers nécessaires pour cette demande de titre de séjour et que plus de la moitié avait besoin de conseils juridiques.

Si le gouvernement assure que personne ne sera laissé pour compte, les enfants qui ne peuvent pas prouver la durée de leur séjour au Royaume-Uni se verront automatiquement attribués un "pre-settled status" normalement réservé aux citoyens européens résidant au Royaume-Uni depuis moins de cinq ans. Et ce même s'ils y résident en réalité depuis bien plus longtemps...

… Auxquels s’ajoutent des obstacles financiers ou judiciaires

Même pour les enfants qui disposent des papiers nécessaires, la régularisation est souvent compliquée. Ceux qui sont éligibles à la nationalité britannique et souhaitent la demander avant le Brexit sont très souvent freinés par le manque de ressources financières. Coram somme donc le gouvernement de supprimer les frais de demande de nationalité, s’élevant à £1012, pour tous les enfants concernés.

Enfin, les enfants placés dans des centres d'accueil étant plus susceptibles d'avoir un casier judiciaire, la situation se complique également pour les jeunes ayant commis des délits à l'adolescence. Ces transgressions pourraient constituer des entraves à la demande de statut permanent ou de nationalité. Pour répondre à ce problème, le Home Office a déclaré que seules les personnes impliquées dans de graves infractions pénales seraient éventuellement non-éligibles. Il précise toutefois que chaque candidature sera examinée au cas par cas.