Après trois jours de vote sur le sort des relations futures entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, les députés britanniques ne savent toujours pas comment et si le Royaume-Uni sortira de l’UE.
Le 20 mars prochain, Theresa May va présenter – à nouveau – son accord négocié avec Bruxelles, aux députés britanniques. Ce même accord, fruit de la discorde, qui a été rejeté par deux fois – le 15 janvier et le 12 mars – par une large majorité des voix. D’après certains députés conservateurs, ce deal sera à nouveau refusé par les parlementaires britanniques.
Quelle est la suite du feuilleton ?
Le gouvernement britannique devra soumettre une requête officielle dûment justifiée aux chefs d’états européens - lors du sommet européen des 21 et 22 mars prochain – et obtenir un accord à l’unanimité de la part des Vingt-Sept.
Ce n’est pas gagné ! Si un seul gouvernement s’y oppose, le Royaume Uni sortira le 29 mars sans accord. Certains députés, dont l’eurosceptique Nigel Farage, manœuvrent déjà auprès des Italiens pour leur demander d’apposer leur veto. En réalité, si de nombreuses critiques fusent à l’égard de l’UE, aucun gouvernement ne souhaitera prendre la responsabilité de mettre en péril l’équilibre et la paix européenne. Plus facile de critiquer de l’intérieur !
Un référendum en octobre
L’Union européenne acceptera un report du Brexit seulement si les britanniques formulent de réelles perspectives d’avenir. Mais elle espère surtout que la situation évolue et que le divorce n’ait pas lieu. Lors de son passage à Londres la semaine dernière, la ministre française des affaires européennes, Nathalie Loiseau, a confié que « si les Britanniques parlent d’organiser un second référendum, l’UE accepterait d’étendre jusqu’en octobre ».
Pourquoi octobre ? Pour des raisons de calendrier budgétaire tout d’abord : le cadre financier pluriannuel sera voté en octobre, pour une période de 7 ans. Il serait évidemment préférable que le Royaume-Uni soit parti avant ce vote, s’il souhaite quitter l’UE. Mais aussi pour des raisons pratiques. Il faut compter au moins 4 ou 5 mois pour organiser un référendum, le temps nécessaire à un vrai débat de fond fondé sur des chiffres précis et réalistes. Et surtout organiser un référendum l’été serait peu judicieux puisque tous les étudiants seraient en vacances. Et l’on sait que 80 % d’entre eux vont voter pour rester dans l’UE...
Séparation à l’amiable, annulation du divorce ? Reste à savoir ce que les urnes diront si second référendum il y a ! Comme le chantaient si bien Serge Gainsbourg et Jane Birkin « je t’aime moi non plus ».