La 135ème édition du tournoi londonien s’ouvre ce lundi sans les joueurs russes et biélorusses, exclus de la compétition suite à la participation de leurs pays à la guerre en Ukraine. Une décision qui ne devrait pas bouleverser les chances de victoire française et britannique sur le gazon anglais.
Les Anglais ne font décidément rien comme les autres. Seul tournoi du Grand Chelem à interdire la participation des joueurs russes et bélarusses sur fond de guerre en Ukraine, Wimbledon s’est mis à dos les instances du tennis mondial, qui ont décidé de ne pas attribuer de points ATP et WTA aux joueurs. De leur côté, les organisateurs de la compétition rejettent la faute sur le gouvernement britannique, seul décisionnaire de la mesure selon eux.
La polémique ne devrait toutefois pas éclipser un spectacle qui s’annonce exaltant, entre le retour de Serena Williams, la rivalité Djokovic – Nadal ou le phénomène Iga Swiatek, qui en est désormais à 35 matchs remportés consécutivement sur le circuit. Pour les athlètes français et britanniques, le tournoi s’annonce en revanche plus compliqué.
Murray et Raducanu, têtes d’affiche d’une équipe sans grands repères
Retournons quelques instants dans le passé. En juin 2021 plus précisément. À l’époque, personne ou presque ne connaît le nom d’Emma Raducanu, alors 338ème joueuse mondiale. Pourtant, la jeune femme de 18 ans déjoue les pronostics et remporte ses matchs les uns après les autres, et éblouit les Britanniques, sevrés de victoire finale dans le tableau féminin depuis 1977 et le succès de Virginia Wade. Son parcours s’arrête finalement de manière brutale, lorsqu’une crise d’angoisse la contraint à l’abandon en huitièmes de finale.
Désormais, la native de Toronto (Canada) n’est plus une inconnue. Vainqueure de l’US Open en 2021, elle s’affirme progressivement comme l’une des athlètes les plus prometteuses du circuit. En manque de repères après un début de saison mitigé, la Britannique lance son tournoi face à l’expérimenté Alison Van Uytvanck, dans ce qui ressemble en tout point à un match piège. Pas de quoi effrayer la 11ème joueuse mondiale, qui bénéficiera d’un large soutien d’un public acquis à sa cause.
Dans le tableau masculin, tous les espoirs se portent sur Andy Murray. Pas épargné par les blessures au cours des dernières saisons, l’Ecossais revit depuis quelques semaines, se hissant même jusqu’en finale du tournoi de Stuttgart au début du mois de juin. Dernier britannique à avoir remporté Wimbledon, l’ancien numéro un mondial a toutefois peu de chances de rééditer son exploit de 2016, la liste des prétendants au trône étant déjà bien fournie. Il peut néanmoins espérer un beau parcours, si son corps ne le trahit pas à nouveau. Connu pour sa générosité, l’Ecossais a déjà annoncé faire don de ses gains aux enfants ukrainiens.
Aucun Français tête de série, une première au XXIème siècle
De l’autre côté de la Manche, les réjouissances sont moins nombreuses. Après la retraite de Jo-Wilfried Tsonga et le forfait de Gaël Monfils, aucun des dix Français engagés ne sera tête de série, une première depuis 1999. Une situation loin d’être étonnante au vu de leurs performances de l’année passée. En 2021, aucun Français n’avait passé le deuxième tour du tournoi, du jamais vu depuis 1981. La motivation de certains joueurs interpelle également, alors que Benoit Paire a récemment déclaré se rendre à Wimbledon pour « prendre [son] chèque et jouer une exhibition ».
Le tableau féminin semble également compliqué pour les Françaises. Privée de Léolia Jeanjean, qui n’a pas réussi à passer l’obstacle des qualifications après son beau parcours à Roland Garros, la délégation tricolore se présente sans grands espoirs à Londres. Opposée dès le premier tour à Serena Williams, Harmony Tan ne partira pas favorite malgré un meilleur classement. La meilleure chance française se nomme peut-être Caroline Garcia. gée de 28 ans, la native de Saint-Germain-en-Laye arrive en confiance après sa victoire au tournoi de Hambourg la semaine dernière. Son premier match face à la Britannique Miyazaki semble à sa portée, malgré la présence d’un public qui lui sera sans doute plus hostile qu’à l’accoutumée. « J'arrive à Wimbledon avec de la confiance mais je suis émoussée. C'est à la fois une super préparation, mais ce n'est pas non plus idéal », analysait la Française après son titre.
L’ensemble du tournoi sera diffusé en direct sur les bords de la Tamise, à l’occasion du festival « Summer by the River ». Une belle occasion d’encourager vos sportifs préférés sans se ruiner !