Le gouvernement fait un peu redescendre la pression pour ses sociétés de transport, terriblement impactées par la pandémie. Après Eurostar, c’est au tour de Transport for London (TFL) de conclure un deal visant à subsister dans le paysage britannique.
Un refinancement bienvenu
Une « enveloppe de soutien » va donc être allouée à la compagnie londonienne, mise en péril par la baisse du nombre d’usagers dans ses différents transports. Ce programme prend la forme d’un prêt exceptionnel de 1.08 milliard de livres, versées petit à petit jusqu’au 11 décembre, la date butoir marquant la fin de cette aide extraordinaire.
Cet apport prend en compte le fait qu’entre pandémie et modes de vies bouleversés, TFL n’est pas en mesure de savoir ce qu’il va se passer dorénavant. Ainsi, des prévisions seront faites malgré tout, et le gouvernement adaptera ses subventions de secours selon si les recettes générées dans les prochains mois par la compagnie excèdent ou non ces estimations.
Une grande pression gouvernementale sur le moyen et long-terme
Par ailleurs, TFL a reconnu que son modèle financier tout entier se base uniquement sur les recettes des tickets vendus aux usagers, et n’est donc pas conçu pour affronter ces types de défis. Or, dans le même temps, le gouvernement lui demande d’engager des fonds d’ici à la fin 2022 pour rééquilibrer cette situation. L’entreprise de locomotion devra donc, calculs à l’appui, trouver de quoi recouvrer environ 900 millions de livres avant l’année prochaine.
Une véritable épreuve, en somme, pour la société de transports qui va devoir modifier son mode de fonctionnement et trouver de nouvelles sources de revenus, puisque le trafic de passagers n’a repris qu’à hauteur de 60% de son niveau pré-pandémique. Le département des transports, quant à lui, attend de TFL qu’elle soit redevenue viable d’ici à avril 2023, une échéance maximale.
La réaction « honnête » d’un Sadiq Khan mécontent
Le maire de Londres n’est pas tout à fait satisfait de cette solution, puisqu’assez logiquement il aurait préféré un deal qui s’attaquerait moins à l’intérêt général. Au départ, révèle-t-il, le gouvernement comptait même largement restreindre le budget de TFL en forçant la suppression de plusieurs itinéraires quotidiens ! Khan explique « sans mentir » qu’il s’est véritablement battu pour obtenir un tel accord, plutôt que céder à ces exigences initiales. Mais il reste sur sa faim, jugeant les conditions susmentionnées « draconiennes », et quelque peu surréalistes par les temps qui courent.
De ce fait, il espère que la reprise des activités va réinsuffler la demande, et éviter de nouvelles mesures « qui seraient injustes envers les londoniens » dans le seul but de satisfaire Downing Street.
Mais surtout, il invoque la responsabilité de l’exécutif et se dédouane lui ainsi que ses concitoyens : il a, affirme-t-il, déjà « réduit le déficit de TFL de 71% durant son mandat » tandis que les résidents de la capitale n’ont fait que se conformer aux recommandations sanitaires. Il est donc du ressort du gouvernement de sauver « l’autorité de transports de classe mondiale », en négociant par exemple un accord sur du plus long-terme et dans l’intérêt de tous, plutôt qu’une telle « solution-pansement ».