Ce samedi 25 septembre, l’ancienne joueuse de rugby Sara Cox va devenir la première femme à arbitrer une rencontre de Premiership. Les critiques face à cette décision soulèvent la question de la misogynie dans le monde du sport.
La rencontre de championnat d’Angleterre entre les Harlequins et Worcester qui se déroulera samedi à 15h, heure anglaise, aura pour la première fois une arbitre centrale féminine, Sara Cox. « Nous continuons d’écrire l’histoire » ont tweeté les organisateurs.
Sara Cox, pionnière dans le monde du rugby
C’est la consécration d’un long parcours pour Sara Cox, ancienne joueuse, qui s’est tournée vers l’arbitrage dès 2010. Alors retenue parmi les arbitres pour la Coupe du monde de 2010, elle n’est à l’époque qu’assistante. Elle a arbitré des matchs masculins de seconde division et de coupe d’Angleterre et, l’été dernier, elle était la première femme arbitre assistante en Premiership. Elle a également été une des premières femmes à arbitrer un match européen cette année lors de la Challenge Cup.
Première femme arbitre professionnelle en Angleterre en 2016, elle avait confié vouloir « pousser aussi haut que possible » à The Guardian. Et c’est ce qu’elle a fait.
Une nomination critiquée
Malgré les importantes critiques, notamment en France pour son arbitrage lors de la finale France-Nouvelle-Zélande de rugby à 7 féminins aux Jeux Olympiques de Tokyo, elle franchit un nouveau cap majeur. Si certains amateurs de rugby l’ont alors trouvée « partiale » ou « incompétente », il s’agit de reproches régulièrement adressés aux arbitres britanniques masculins, sans pour autant qu’ils ne remettent leur carrière en question. Nigel Owens, un arbitre gallois qui fait souvent l’objet de ce genre de critique, n’a par exemple jamais été entravé dans sa légitimité d’arbitre.
Ainsi, à ceux que la nomination de Sara Cox dérange, je pourrais répondre comme l’avait fait Françoise Giroud « la femme sera vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente. » Entendons-nous : les qualités et le professionnalisme de Sara Cox sont indiscutables. Ce sont les arguments de ses détracteurs qui, eux, le sont nettement moins.
Une avancée qui pourrait inspirer le rugby français ?
Ce n’est donc pas un poste anodin que va occuper samedi Sara Cox, puisque de l’autre côté de la Manche, jamais une femme n’a arbitré un match du Top 14.
Il existe pourtant des figures prometteuses pour l’arbitrage féminin en France aussi, comme Aurélie Groizeleau, 32 ans, qui fait partie du panel des arbitres pour diriger des rencontres de Pro D2 cette saison.
A seulement 30 ans et après une carrière de joueuse arrêtée nette par une blessure à 17 ans, « Coxy » ne cesse donc d’éclater les plafonds de verre dans le milieu du rugby.