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Formule 1 : une génération de jeunes pilotes gonfle la rivalité franco-britannique

La nouvelle génération de pilotes français et britanniques devant leurs drapeaux nationauxLa nouvelle génération de pilotes français et britanniques devant leurs drapeaux nationaux
Photos Wikimedia Commons - licence Creative Commons
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 24 septembre 2021, mis à jour le 24 septembre 2021

Gasly, Norris, Leclerc, Russell, Ocon… Tant de noms dont le futur semble lié au titre de champion du monde de Formule 1. Retour sur la jeunesse dorée de ce sport, entre la France et la Grande-Bretagne.

 

Pendant que Lewis Hamilton accumule les trophées, avec 7 titres de champion du monde et 99 victoires en F1, la nouvelle génération du sport automobile prend une place croissante sur les podiums, la rage au ventre. Des pilotes vingtenaires, qui font leur arrivée en fanfare sur les circuits de cette discipline reine depuis plusieurs années. Ceux qu’on surnomme les rookies font la fierté de la France et de la Grande-Bretagne, avec des noms qui sont déjà célèbres. Qui sont Pierre Gasly, Lando Norris, Charles Leclerc, Esteban Ocon, George Russell, ou encore Alex Albon ?

 

Un concentré de talents parmi la nouvelle génération

Ces jeunes pilotes ont entre 21 ans et 25 ans, et ont tous fait leurs armes sur les circuits français et britanniques. Des garçons rivaux dès leur plus jeune âge, luttant parmi une concurrence rude. Le Monégasque Charles Leclerc, qui a commencé le karting à 5 ans sur le circuit de Brignoles, gagne le championnat de Formule 2 en 2017, l’année où il débute dans cette catégorie. De l’autre côté de la Manche, George Russell s’octroie le titre de champion de GP3 la même année. En 2018, il remporte le championnat de F2, juste devant un certain Lando Norris qui est alors seulement âgé de 19 ans. Ces pilotes ont donc accumulé un palmarès impressionnant dans toutes les catégories qu’ils ont foulées, avant d’accéder au graal : la Formule 1.

Ces cracks du volant ont en commun d’avoir tous été titularisés très jeunes en F1. Mis à part Esteban Ocon qui a fait son entrée dans l’arène en 2016 avec l’écurie Manor Racing, tous les autres pilotes mentionnés plus haut sont arrivés en 2018 ou en 2019 dans le circuit de Formule 1. D’abord, ce sont les meilleurs amis Pierre Gasly et Charles Leclerc qui débarquent respectivement chez Toro Rosso et Sauber ; puis l’année suivante, McLaren accueille Lando Norris, Russell signe avec Williams Racing et Albon fait son entrée chez Toro Rosso. Mais ces vingtenaires, bien que bourrés de talent et d’ambition, doivent encore faire face à de nombreux challenges.

Les premières années de Formule 1 de ces pilotes sont tout autant synonymes de succès que de déboires. Ainsi, ces hommes français et britanniques font face à de nombreux coups durs qui mettent à l’épreuve leur détermination. On pense notamment à la saison 2019 pour Esteban Ocon, qui perd son siège chez Force India après le rachat de l’écurie, devant laisser sa place à Lance Stroll. Le pilote normand connaît donc une année de disette, se contentant de la place de pilote de réserve et de développement chez Mercedes. Cette même saison s’annonçait sensationnelle pour son compatriote Pierre Gasly, qui accède après un an en F1 à l’équipe Red Bull. Toutefois, ses performances ne sont pas à la hauteur de son coéquipier (le célèbre Max Verstappen) et l’écurie décide de le remplacer par Alex Albon. Ce dernier, pilotant avec le drapeau thaïlandais tout en ayant la nationalité britannique, ne restera qu’un an et demi avec Red Bull, avant de perdre sa place dans le cercle des 20 pilotes de Formule 1 en 2021.

Charles Leclerc à bord de sa Ferrari sur un circuit
Wikimedia Commons - Lukas Raich

Malgré ces aléas inhérents à la discipline, ces difficultés sont occultées par de magnifiques accomplissements. A 21 ans, pour sa première saison au sein de la Scuderia Ferrari, Charles Leclerc réalise l’exploit de gagner successivement en Belgique, puis sur le circuit de Monza en Italie. L’année suivante au même endroit, Pierre Gasly monte sur la première marche du podium pour Alpha Tauri : une vengeance admirable après son échec chez Red Bull. A l’occasion de sa première course pour l’écurie du taureau ailé, Albon commence à la 17e position mais remonte le classement de façon fulgurante. Ce jour-là, au grand prix de Belgique, il finira cinquième. Le talent de ces jeunes hommes ne semble pas connaître de limites et s’exprime partout où il le peut.

 

2021 : une saison pleine de rebondissements

Week-end après week-end aux quatre coins du monde, les amateurs de sport automobile suivent assidûment les prouesses des meilleurs pilotes de la planète. La saison 2021 marque le duel acharné entre Lewis Hamilton, le septuple champion du monde, et Max Verstappen, le lion néerlandais seulement âgé de 23 ans. Bien que la suprématie de ces deux pilotes sur les circuits soit indisputable, cette armada franco-britannique leur fait une ombre croissante sur les podiums.

Cette année, les résultats sont au rendez-vous pour les rookies. Au grand prix d’Azerbaïdjan, Gasly enregistre son troisième podium en Formule 1. Deux mois plus tard, la France gagne en Hongrie grâce à la performance d’Esteban Ocon. Chez Ferrari, celui qu’on surnomme Charlie l’Éclair enregistre deux pole positions à Monaco puis à Bakou, et monte à la deuxième marche du podium à Silverstone en Grande-Bretagne. Récemment sur le circuit de Spa-Francorchamps, George Russell arrive deuxième des qualifications à bord de sa Williams, maintenant cette position le dimanche après seulement un tour de course, écourtée à cause de la pluie.

Celui dont la saison 2021 est la plus impressionnante jusqu’à présent est né à Bristol en 1999. Son nom ? Lando Norris. Jusqu’à présent, sur 14 grands prix disputés cette année, le Britannique a marqué des points dans 12 d’entre eux. Troisième à Imola, troisième à Monaco, troisième à Spielberg. Le 12 septembre à Monza, il monte sur la deuxième marche du podium, 1.75 secondes derrière son coéquipier Daniel Ricciardo. Le graal pour l’écurie McLaren, qui réalise un doublé pour la première fois depuis onze ans. Le pilote est actuellement quatrième au classement du championnat du monde, derrière Max Verstappen « Super Max », Lewis Hamilton et Valterri Bottas.

La McLaren de Lando Norris,
Wikimedia Commons - Alberto-g-rovi

 

Que pouvons-nous attendre pour 2022 ?

La grande nouvelle du mois de septembre est l’arrivée de George Russell chez Mercedes pour la saison 2022, avec un contrat « longue durée ». Une aubaine pour le pilote britannique dont les performances avec cette nouvelle voiture sont très attendues. La seule question planant dans l’esprit des amateurs de F1 est la cohabitation future avec Lewis Hamilton. Le champion du monde en titre a déjà rencontré des difficultés avec ses coéquipiers, comme Nico Rosberg ; et la place de numéro 2 exigée par l’écurie pour l’autre pilote peut être difficile à porter. Mais ce transfert est aussi une belle occasion pour Alex Albon, qui se glisse dans le siège laissé vacant par son compatriote chez Williams Racing. La pression est à son comble pour le pilote thaïlandais, qui a tout à prouver après une année sans avoir concouru en Formule 1.

D’autres équipes, comme la Scuderia Ferrari ou McLaren, ont pris la décision de ne pas changer leurs pilotes. Toutefois, Charles Leclerc et Lando Norris semblent gonflés à bloc pour la saison 2022 : après de belles réussites cette saison, leur détermination atteint son paroxysme. Le pilote britannique a clairement exprimé ses ambitions avec l’écurie en annonçant la prolongation de son contrat pour plusieurs années : « Mon objectif pour l'avenir est clair : je veux gagner des courses et devenir champion du monde avec cette équipe. »

Une voiture Red Bull à son pit stop
Flickr - Artes Max

L’année prochaine, Pierre Gasly restera chez Alpha Tauri, une décision dont il n’a pas manqué de se plaindre. L’équipe étant la junior team de Red Bull Racing, le pilote français s’attendait à pouvoir reprendre son siège dans l’écurie du taureau ailé, et se demande pourquoi Christian Horner a fait le choix de conserver Sergio Pérez. Il ajoute : « évidemment, c’est une petite déception pour moi parce que c’est là où je veux être, je veux avoir une voiture rapide ». Toutefois, le directeur de l’équipe garde la porte ouverte au numéro 10 pour 2023, en rappelant que plusieurs scénarios sont envisagés et que Pierre demeure un pilote Red Bull prêté à Alpha Tauri.