Grand retour du jeu Adibou : enfants et parents ne boudent pas leur plaisir

Peut-être avez-vous le souvenir nostalgique de ces heures passées devant l'ordinateur fixe de la maison ou à l’école, à évoluer dans le monde d’Adibou. Sachez que les enfants qui vous entourent aujourd’hui pourront eux aussi y jouer, y compris en anglais et en allemand. Manon Oskian s’en est assurée.

“Tu viens jouer avec moi ?”, “Tu vas voir, on va bien s’amuser ensemble !”. Ces phrases ont bercé l’enfance de la génération qui a grandi avec Adibou, ce petit singe qui nous aidait à apprendre à compter et à lire. Manon Oskian les connaît même par coeur, puisque c’est son père qui a co-créé le jeu en 1992. Avec ses frères Thibaut et Hugo, elle a relancé le jeu en 2022, en application cette fois-ci, et ambitionne d’en faire le leader européen du jeu éducatif. 

Qu’est-ce que c’est Adibou ?

Adibou est une application pédagogique dédiée aux enfants de 4 à 7 ans qui apprennent à lire et à écrire. Il s’agit d’un environnement totalement immersif et coloré dans lequel l’enfant est accompagné par Adibou, un petit singe très attachant.

L’univers évolue en fonction des actions de l’enfant. Selon le lieu où il est, il aura accès à des activités d’éveil plutôt, ou alors pédagogiques. Par exemple, l’enfant peut aller dans la cuisine et créer des gâteaux, ou s’occuper du potager dans le jardin. Dans la Tour du savoir, il va effectuer des exercices pédagogiques plus classiques.

Adibou était très connu dans les années 2000, mais a ensuite disparu des radars. Pourquoi avez-vous voulu relancer le jeu plus de dix ans après ?

L’histoire d’Adibou est une histoire familiale en réalité. Mon père avait lancé ce jeu en 1992, et il est devenu leader des jeux éducatifs dans les années 2000. J’ai largement baigné dans ce jeu toute mon enfance. Cependant, au fil des rachats successifs, Adibou a été mis de côté et l’idée est restée enfouie dans un carton. Jusqu’à ce que mes frères et moi fondions en 2018 Wiloki, une société qui développe une application d’apprentissage pour les enfants du CE1 à la 3ème, grâce à l’intelligence artificielle.

Beaucoup de parents nous demandaient des jeux pour les enfants plus petits, mais il n’y avait rien de satisfaisant d’un point de vue qualitatif sur le marché. C’est à ce moment-là que nous avons finalement décidé de ressortir Adibou des cartons pour le relancer !

Depuis, vous avez sorti le jeu sur application en français, mais aussi dans d’autres langues. Comment ont été pensées les différentes versions ?

La version française est sortie fin avril. Le jeu est maintenant disponible en anglais britannique et américain, ainsi qu’en allemand, avec des voix de comédiens. Une fois sur l’application, on peut passer d’une langue à l’autre comme on le souhaite. Un enfant qui a appris à lire et à écrire en français peut donc recommencer le jeu dans une autre langue. Dans chaque version, nous avons travaillé avec des enseignants pour adapter les activités au programme scolaire du pays.

L’avantage de développer Adibou dans plusieurs pays, est d’avoir pu prendre le meilleur des pédagogies. Par exemple, en Allemagne, on apprend les dizaines aux enfants à l’aide d’un système de grille. Comme cela nous a semblé pertinent, on a placé cette méthode dans toutes les versions. Maintenant, nous cherchons à développer le jeu en Espagne et en Italie.

Face au risque d’addiction que l’enfant pourrait développer avec le jeu, que faites-vous pour l’éviter ?

Nous avons fait en sorte que le jeu ne soit pas addictogène en adoucissant tous les leviers utilisés dans le monde des jeux vidéo. Au bout de 20 minutes, Adibou rappelle à l’enfant qu’il joue depuis longtemps déjà, et lui suggère d’arrêter. Puis, plus la durée de jeu s’allonge, plus l’alerte devient régulière, jusqu’à être quasi constante.

Qu’est-ce qui fait la longévité d’Adibou, alors que les jeux vidéo se renouvellent sans cesse et peuvent vite devenir obsolètes ?

La force d’Adibou est qu’il a été pensé dès le début pour les enfants de cet âge-là. Le jeu évolue au rythme de l’enfant, et l’accompagne en toute autonomie. Il n’est jamais punitif, mais encourage dans l’apprentissage.

Sur Adibou, on a le sentiment que la curiosité est toujours récompensée : peu importe où l’on clique, cela déclenche toujours une action. Et surtout Adibou est très attachant. Quand on est enfant, c'est comme un copain !