Boris Johnson et son gouvernement rencontrent de féroces oppositions, chez les travaillistes comme au sein de son propre parti, concernant le projet de réforme sur le NHS actuellement en discussion.
Nombreux sont ceux qui dénoncent ces nouvelles mesures qui risquent de ne pas faire diminuer les factures de soins des citoyens britanniques. En septembre, le gouvernement a annoncé qu'un plafond de £ 86 000 sur les coûts des soins serait mis en place à partir d'octobre 2023. Il a également annoncé que les personnes ayant un capital inférieur à £ 20 000 n'auront pas à contribuer à leurs factures de soins. Ce cap était auparavant fixé à de £. 14 250 Les personnes ayant un capital allant jusqu'à £ 100 000 seront, elles, éligibles pour recevoir une aide des autorités locales, au lieu du seuil de £ 23 250 précédent.
« Beaucoup moins de protection que prévu »
Mais la loi est plus complexe qu’elle en a l’air, et un document publié mercredi dernier a révélé qu’en réalité, la limite de £86 000 ne s’appliquerait, pour les personnes bénéficiant d’un soutien financier, que sur la part de leur frais à laquelle elles contribuent elles-mêmes. Cela signifierait, selon des experts interviewés par le Huffpost, que les ménages recevraient "beaucoup moins de protection que prévu" et qu’ils feraient toujours face à des frais de soins très importants.
Certains citoyens britanniques ont confié sur les réseaux sociaux avoir peur d’être contraints d’hypothéquer leurs maisons pour pouvoir payer leurs soins sur le long terme. Une pétition circule pour faire barrière à cette nouvelle loi et a déjà récolté plus de 100 000 signatures. De son côté le hashtag #BootheBill s’est retrouvé propulsé dans les tendances twitter du Royaume-Uni.
L’opposition présente de tous les côtés
Sur les bancs conservateurs, tout le monde ne soutient pas ces modifications du projet de loi. L’ancien ministre Robert Buckland a exhorté le gouvernement à revenir au projet initial. Le député conservateur Christian Wakeford, a également suggéré dimanche qu'il pourrait voter contre le gouvernement. Enfin, l’ancienne ministre, Ros Altman, a décrit cette loi comme un « un exemple parfait de protection pour les très aisés » et a reproché encore une fois à son parti de s’en prendre à la classe moyenne britannique en « retirant de l'argent à ceux qui n'en ont pas ».
Du côté travailliste, ces mesures ont aussi soulevé de nombreuses critiques. Selon leur analyse, ce sont les propriétaires moyens des Midlands et du nord de l’Angleterre qui seront les plus susceptibles d'être pénalisés par ces changements de propositions. Le parti a appelé tous les députés, travailliste comme conservateurs, à voter contre le projet du gouvernement.
Le gouvernement maintient ses positions
Malgré l’important flot de critiques, Sajid Javid, le Secrétaire d’État à la Santé, a affirmé à la BBC que le gouvernement ne comptait pas faire marche arrière et que "tout le monde, peu importe où il vit dans le pays, se portera mieux" suite à ces mesures. Il a insisté sur le fait que ce projet de loi « protégeait (la population) des coûts catastrophiques » que peuvent représenter les soins d’hôpitaux. « Personne ne devra payer plus de 86 000 £ » a-t-il ajouté et « le parcours de soins de la plupart des gens n'est pas si long, (…) seule une personne sur sept, assume actuellement des coûts supérieurs à 86 000 £ ».