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Masque facultatif au 19 juillet : désormais, l’économie fait la loi, pas la science !

Une pile de masques chirurgicaux avec sur le dessus un masque en bronzeUne pile de masques chirurgicaux avec sur le dessus un masque en bronze
Markus Winkler - Unsplash
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 7 juillet 2021, mis à jour le 7 juillet 2021

L’abandon de l’obligation du port du masque aurait-il à voir avec une potentielle perte de 4 milliards de livres pour l’Etat ? Certaines prédictions le suggèrent.

 

 Le Royaume-Uni risquerait un manque à gagner colossal si le port du masque demeurait obligatoire. Désormais partie intégrante de notre quotidien, le masque s’avèrerait rédhibitoire pour une partie de la population, moins encline à se rendre à certains évènements, notamment dans les secteurs déjà très touchés de l’évènementiel, de la culture, de la restauration etc.

Un choix purement économique !

Pourtant, les Britanniques n’avaient pas vraiment hésité à se discipliner en ce sens, et à adopter ce dispositif avant même l’impératif national intronisé.

Il fait sens que, les chaleurs arrivant, l’inconfort que le masque engendre puisse en décourager certains. Toujours est-il que le conseil scientifique gouvernemental (SAGE) a fortement déconseillé de revenir sur cette obligation, recommandant au contraire son maintien après le 19 juillet, avec celui du télétravail et de la distanciation sociale.

 

Ainsi, les ministres ont fait le choix de l’argent plutôt que celui de la sécurité, une décision induite par la nouvelle stratégie revendiquée du « Vivre avec le Covid » promue par Boris Johnson et Sajid Javid. Les pertes en jeu auraient été estimées trop importantes, et le nouveau secrétaire d’Etat à la santé justifie sa décision en estimant « qu’aucune date [de levée des restrictions] que nous choisissons ne sera sans risque ». Pour Stephen Reicher, membre du SAGE, l’argument financier ne tient pas : il avance que « [ce que Sajid Javid] ne réalise pas, c’est que ceux qui font de leur mieux pour préserver notre santé sont aussi ceux qui préservent au mieux notre économie », le taxant ensuite d'égocentrisme dans une série de tweets.

À quoi servent précisément les masques ?

L’efficacité de ces dispositifs a été maintes fois débattue depuis le début de la crise sanitaire. L’OMS avait d’abord déconseillé leur utilisation, avançant qu’ils « augmentent le risque de transmission s’ils ne sont pas utilisés correctement ». L’organisme était ensuite revenu sur ses dires en raison d’informations plus nombreuses mises à sa disposition quelques mois plus tard. Il affirme désormais que le masque sert principalement à protéger les personnes autour de soi, puisqu’il bloque la projection de gouttelettes.

Il s’agit en ce sens d’une mesure à adopter collectivement pour véritablement limiter les contaminations évitables. Pour se protéger soi-même, le masque sera complémentaire à la distanciation sociale et au lavage de mains régulier et efficace.

Ces mesures étaient déjà courantes dans certains pays du continent asiatique et a contrario bien plus difficiles à mettre en place dans certains pays : la France avait voulu l’interdire très tôt, et jusqu’à la fin de son mandat Donald Trump refusait encore de montrer l’exemple.
Le Royaume-Uni avait quant à lui bel et bien réussi à instaurer cette « culture du masque ». Or, nous assistons maintenant à un nouveau rétropédalage de l’exécutif. Reste à espérer que ces 4 milliards en valent la peine : le doute est permis à la lumière des 100 000 contaminations quotidiennes potentiellement attendues d’ici la fin de l’été.