

Les indépendantistes écossais ont choisi mardi 28 mars, Humza Yousaf pour succéder à Nicola Sturgeon et devenir le nouveau Premier ministre. Le nouvel élu compte bien apporter du changement dans les relations entre Écosse et Royaume-Uni.
C’est une première dans l'histoire de l’Écosse. Mardi 28 mars, Humza Yousaf, indépendantiste issu de l'immigration et musulman, a officiellement été élu Premier ministre d'Écosse à l'issue d'un vote au Parlement local. À 37 ans, il est proche de Nicola Sturgeon, ancienne Premier ministre. Le nouvel élu hérite de la délicate mission de succéder à celle qui a porté la cause indépendantiste pendant 8 ans. Elle démissionna en février expliquant qu’elle “n’avait plus l’énergie nécessaire”.
Né et éduqué à Glasgow, Humza Yousaf est fils de migrants pakistanais de première génération. Élu député régional au Parlement Écossais en 2011, il est rapidement devenu député de la circonscription en 2016. Il enchaîne successivement les postes de haut prestige : secrétaire d'État à la justice puis ministre de la Santé. Il lance, le 20 février, sa campagne de Premier ministre, sous l’approbation de son prédécesseur, qui laisse le poste vacant. Finalement, il s’impose face à la ministre des Finances Kate Forbes, et face à Ash Regan, une ancienne membre du gouvernement local, obtenant 52 % des voix au deuxième tour.
Une mission ardue
L’enjeu est clair pour le nouveau Premier ministre : relancer la cause indépendantiste, qui est en perte de vitesse. Le mouvement semble inatteignable se heurtant au refus constant et obstiné de Londres d’autoriser la tenue d’un nouveau référendum d’autodétermination. Après sa victoire, Humza Yousaf a immédiatement lancé : « Nous serons la génération qui obtiendra l’indépendance pour l’Écosse ». Il a ajouté que « le peuple » écossais a : « besoin de l’indépendance dès maintenant, plus que jamais ».
Le nouveau Premier ministre tient des positions progressistes et ancrées à gauche sur l’économie. Il voudrait augmenter les impôts des plus riches, ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Sa campagne est axée sur l’indépendantisme à travers plusieurs sujets : éducation, santé et justice. Un sujet qui ne semble pas être le vrai problème, pour certains, comme le suppose Keir Starmer, chef de l’opposition travailliste. Pour lui, seul son parti, le Labour, pouvait « apporter le changement dont l’Écosse a besoin ».
Vers l’indépendance et la fin du Royaume-Uni
Ce scrutin est potentiellement lourd de conséquences pour l’avenir du Royaume-Uni. Si l’Écosse parle déjà d’indépendance, le Brexit a déjà fragilisé les liens entre les 4 nations constitutives (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord). À Londres, Downing Street a répliqué suite à la victoire d’Humza Yousaf. Pour les ministres anglais, la question d’indépendance est à mettre de côté, les Écossais désirant des responsables : « qui se concentrent sur les problèmes les plus importants pour eux : réduire l’inflation, traiter la crise du coût de la vie et réduire les listes d’attente » dans le domaine médical. La suite de la gestion du territoire écossais face au Royaume-Uni est donc à suivre dans les prochaines semaines…
Sur le même sujet
