Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

COP26 : une ministre israélienne handicapée n’a pas pu y accéder lundi

Boris Johnson salue la ministre israélienne de l'énergieBoris Johnson salue la ministre israélienne de l'énergie
Capture d'écran Youtube
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 3 novembre 2021, mis à jour le 3 novembre 2021

La conférence internationale des Nations Unies a démarré lundi 1er novembre à Glasgow, en Écosse. Ce jour-là, la ministre israélienne de l’énergie, en fauteuil, n’a pas pu y accéder à cause de son handicap.

 

Karine Elharrar est la ministre israélienne de l’énergie, et elle souffre de dystrophie musculaire. Du fait de sa condition, elle se déplace en fauteuil roulant, ce qui l’a empêchée d’accéder au site de la COP26 lundi. Un événement qui a provoqué un scandale, questionnant l’accessibilité de la conférence internationale.

 

Deux heures d’attentes avant de devoir finalement rentrer à son hôtel

Lundi 1er novembre, la ministre s’est présentée à l’entrée du site de la COP26 à bord de son véhicule. Les organisateurs n’ont jamais voulu adapter leurs directives au handicap de Karine Elharrar, lui offrant deux possibilités : marcher plus d’un kilomètre pour rejoindre la conférence, ou monter à bord des navettes proposées, navettes ne disposant pas d’un système pour accueillir les fauteuils roulants. Après plus de deux heures d’attente à l’extérieur des locaux, pendant lesquelles le bureau du Premier ministre israélien a tenté de négocier sa venue, elle s’est finalement résignée à rentrer à son hôtel à Édimbourg.

La ministre israélienne a réagi sur les réseaux sociaux : « Il est triste de voir que l’ONU, qui promeut l’égal accès pour les personnes avec des handicaps, n’est pas en mesure, en 2021, d’assurer l’accessibilité à cet évènement ».

 

Le problème arrangé en 24 heures, avec de plates excuses

Alors que Naftali Bennett, le Premier ministre israélien, a menacé de ne pas se présenter à la conférence mardi si sa collègue ne pouvait pas en faire de même, Boris Johnson s’est empressé de présenter ses excuses : « Je crois qu’il y a eu une certaine confusion dans les arrangements hier. Je suis vraiment, vraiment désolé à ce sujet ». Néanmoins, le porte-parole de l’ambassade israélienne au Royaume-Uni a rétorqué que tout le monde était pourtant au courant plusieurs semaines avant le sommet. De leur côté, les organisateurs de la COP26 se sont exprimés dans un tweet : « il s’agissait d’une véritable erreur et nous nous en sommes excusés. ».

Mardi 2 novembre, Karine Elharrar a pu assister à la COP26. Elle a pu rencontrer le Premier ministre britannique qui a renouvelé ses excuses, et a discuté de la production d’énergie verte et l’utilisation de la technologie pour limiter l’utilisation d’hydrocarbures avec le ministre d’État au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Naftali Bennett a remercié son homologue britannique pour son « intervention rapide à propos de cet incident fâcheux ». Il a poursuivi en estimant "qu’il s’agit d’une opportunité pour nous tous de saisir l’importance de l’accessibilité de tous".

 

La Grande-Bretagne a encore à apprendre sur les questions d’accessibilité

En parallèle de ces évènements à Glasgow, TfL annonçait en début de semaine une bonne nouvelle : 51% de toutes ses stations (Tube, Overground, DLR et Rail) sont accessibles pour ceux ne pouvant pas utiliser les escaliers. Une donnée à nuancer puisque concernant les stations de métro, seulement 33% d’entre elles disposent d’un accès « step-free » (sans marches). Les problèmes rencontrés par la ministre israélienne à la COP26 mettent donc en lumière des insuffisances systémiques concernant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.