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COP26 : BoJo en hôte modèle, Biden pique du nez, Xi Jiping aux abonnés absents…

Boris Johnson et Emmanuel Macron à la COP26Boris Johnson et Emmanuel Macron à la COP26
Flickr - Simon Dawson
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 2 novembre 2021

La COP est une conférence internationale sur le climat organisée par les Nations Unies. Sa 26e édition se déroule à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021, marquée par de nombreux challenges urgents. Les dirigeants de nombreux pays à travers le monde s’y réunissent pour trouver des solutions face au plus grand défi de la société contemporaine : le réchauffement climatique.

 

La cérémonie d’ouverture de la COP26 a eu lieu dimanche dernier, et les deux premiers jours de conférence ont déjà été marqués par de nombreux évènements. Alors que plusieurs engagements ont été faits sous l’égide de l’optimisme, menés par un Boris Johnson prenant son rôle d’hôte à cœur, plusieurs contradictions demeurent, mettant en évidence les paradoxes de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Plusieurs engagements ont déjà été pris

Bien qu’elle n’ait pas pu faire le déplacement du fait de son état de santé, la reine Elizabeth II a fait passer le message aux autres dirigeants : « l’histoire a montré que lorsque les nations s’unissent pour une cause commune, l’espoir est toujours permis ». Dans un enregistrement vidéo rempli d’optimisme, elle les invite à faire front commun pour « résoudre les problèmes les plus insurmontables ».

110 dirigeants se sont fixé l’objectif d’enrayer la déforestation d’ici 2030. Cet engagement représente presque 14 milliards de livres de fonds privés et publics. Boris Johnson a expliqué que « nous devons arrêter la perte dévastatrice de nos forêts » et « en finir avec le rôle de conquérant de la nature de l’humanité, et devenir à la place les gardiens de la nature ». Les pays ayant signé cette charte recouvrent environ 85% des forêts à travers le monde, et 28 gouvernements se sont engagés à libérer le marché mondial de la nourriture et d’autres produits agricoles de la déforestation, à l’instar de la production d’huile de palme. De leur côté, plus de 30 des plus grosses firmes financières du globe ont promis d’arrêter d’investir dans des activités liées à la déforestation.

Le Premier ministre britannique l’a déclaré gravement, « l’heure tourne au rythme furieux de centaines de milliards de pistons, de turbines, de fours et de moteurs », avec des chiffres inquiétants. Le niveau des eaux augmente de 4,4 millimètres chaque année, les catastrophes climatiques sont de plus en plus nombreuses, et la région amazonienne est désormais une source de production de CO2 à cause de son inlassable déforestation.

D’autres promesses ont été faites par des dirigeants : l’Équateur, par exemple, va largement étendre la réserve naturelle des Galapagos.

 

Les États-Unis et Joe Biden ont fait couler beaucoup d’encre

Les médias, depuis le début de la COP26, abordent sans répit le sujet des États-Unis, l'un des plus gros pollueurs de la planète qui a commencé cette conférence internationale avec de nombreuses initiatives ; mais Joe Biden a également su s’attirer les foudres des réseaux sociaux.

Ce matin, le Président des États-Unis s’est engagé à mettre en place un plan visant à contrôler les émissions de méthane. Le pays va aussi rejoindre la High Ambition Coalition dont les objectifs ambitieux représentent une très bonne nouvelle pour le climat. Cela signifie que le gouvernement américain va devoir se plier à de nouvelles normes plus restrictives, comme le fait de limiter la hausse de la température à 1.5 degrés.

Les médias et les réseaux sociaux se sont aussi jetés sur une image de Joe Biden, qui a été filmé en train de piquer du nez pendant quelques dizaines de secondes avant d’être interrompu. Il semble avoir pris l’expression « notre maison brûle et nous regardons ailleurs » au pied de la lettre, déchaînant ainsi les réseaux sociaux. Il a également irrité la population écossaise en se trompant dans la prononciation de ‘Glasgow’, en appelant la ville « Glass-cow ».

 

 

Une COP26 entre critiques et contradictions

Bien qu’un semblant d’optimisme règne dans les rangs de la conférence internationale, les paradoxes demeurent, inquiétant les défenseurs de la cause climatique. Les dirigeants de pays pollueurs comme la Russie, le Brésil et la Chine, n’ont pas assuré le déplacement au Royaume-Uni pour la COP26. Xi Jiping n’a même pas fait l’effort de s’enregistrer pour envoyer une vidéo à ses homologues, se contentant d’un discours écrit ne comportant aucun nouvel engagement.

De nombreux défenseurs de la cause climatique ont exprimé leur frustration au cours des premiers jours de la conférence, à l’image de Greta Thunberg. La jeune suédoise estime que les hommes et femmes politiques "prétendent de prendre notre futur au sérieux", et reproche à ce sommet d’être comme les autres, n’ayant jusqu’à présent jamais mené nulle part. Concernant les échéances proposées par les pays pour faire face à la déforestation, l’ancien président de la Rainforest Alliance a déclaré : « nous sommes confrontés à une urgence climatique et nous donner dix ans de plus pour résoudre ce problème ne semble pas tout à fait cohérent », pendant que des activistes venus des quatre coins du globe manifestent activement depuis dimanche en Écosse pour faire valoir leur cause.

Au même moment, Jeff Bezos annonce l’allocation de 2 milliards de dollars du fond Bezos Earth à l’arrêt de la destruction de la nature, tout en mentionnant son voyage sur l’espace au cours de son discours. Des propos qui ont hérissé le poil des défenseurs de la cause climatique, l’Américain étant à la tête d’un empire représentant une catastrophe sans précédent pour la planète

 

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