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Boris Johnson est accusé d’avoir organisé des fêtes pendant le confinement

Boris Johnson lors d'une conférence de presseBoris Johnson lors d'une conférence de presse
Chatham House - Flickr
Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 2 décembre 2021, mis à jour le 9 décembre 2021

Downing Street est secoué par un nouveau scandale alors que des sources auraient rapporté au journal The Mirror que Boris Johnson aurait autorisé des fêtes dans ses locaux durant le second confinement en novembre 2020.

 

Boris Johnson et le personnel de Downing Street sont accusés d'avoir enfreint les règles instaurées par le Premier Ministre lui-même, lors du second confinement en Novembre 2020. Le quotidien The Mirror rapporte que les membres du gouvernement auraient organisé plusieurs fêtes dans les couloirs de Downing Street. Toujours au cours de ce mois de novembre 2020, le Premier ministre aurait par ailleurs prononcé un discours lors d’une fête de départ d'un collaborateur de haut rang, alors que tout le reste du pays était enfermé à la maison.

 

Des hauts fonctionnaires qui festoient quand la population a pour ordre de ne pas sortir

Le second confinement, annoncé seulement quelques jours avant Noël, fut très compliqué pour de nombreux britanniques. On imagine alors mal les membres du gouvernement ne pas respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes imposées. Pourtant, la source de The Mirror rapporte qu’une fête de Noël a bien eu lieu dans les bureaux du Premier Ministre, ainsi que de nombreux « rassemblements sociaux », alors que les Britanniques faisaient face à des restrictions. Selon le journal, « 40 ou 50 » fonctionnaires auraient été entassés « côte à côte » et « ont bu des verres de vin au cours d'un quiz de Noël et d'un Père Noël secret, tandis que le reste du pays était contraint de rester chez lui. » L’un des informateurs du journal aurait affirmé que « c'était un cauchemar de Covid. »

 

Selon ces mêmes sources, les festivités se seraient également poursuivies dans l’appartement du Premier Ministre où il se déroulait « toujours des fêtes » auxquelles Carrie Johnson, la femme de Boris Johnson, serait « accro. » Elles ont également affirmé et donné des détails sur un « troisième rassemblement, plus restreint, le 13 novembre, la nuit où Dominic Cummings a quitté le No 10 » et où tout le personnel était « complètement saoul. »

 

Ces révélations interviennent après que le Dr Jenny Harries, responsable de la santé publique, ait intimé à la population de réduire ses activités sociales à l’approche de Noël, afin d’éviter de nouvelles recrudescence du Covid liées au variant Omicron. Mais Boris Johnson s’est rapidement opposé à cette directive, rejetant l’idée que les fêtes de fin d’année devraient être supprimées.

 

Des accusations partiellement niées

Le cabinet du Premier Ministre n’a pas démenti ces accusations mais un porte-parole a toutefois assuré que « les règles du Covid ont été suivies à tout moment. » De fait, si la fête de Noël officielle du personnel du No 10 a bien été annulée et remplacée par un quizz sur Zoom, la fête de départ du 27 novembre, elle, aurait bien eu lieu, tout comme la fête de Noël non officielle, à laquelle le Premier ministre n'aurait pas assisté le 18 décembre.

 

Un porte-parole de Carrie Johnson a lui nié l’organisation de fêtes dans l'appartement du couple ministériel, alors que les restrictions étaient en place, expliquant que de telles allégations étaient « totalement absurdes. » Il a ajouté que « Mme Johnson a suivi les règles relatives au coronavirus à tout moment et il est totalement faux de suggérer le contraire. »

 

L'organisation des fêtes de Noël de Downing Street pourrait constituer une infraction pénale, selon un avocat interrogé par The Mirror. Les experts juridique estiment quant à eux que ces événements auraient même pu être sanctionnés par une amende de £10 000.

 

Des nouvelles qui ont choqué l’opposition travailliste

Lors de la dernière session de questions du Premier ministre, Keir Starmer, député travailliste siégeant à la Chambre des Communes, a accusé Johnson de « prendre les britanniques pour des imbéciles parce qu'ils ont suivi les règles. » Il a également relevé ce qu’il considère comme des incohérences dans le discours du Premier ministre qui « ne nie pas qu'il y ait eu une fête de Noël à Downing Street l'année dernière » mais qui affirme également « qu'aucune règle n'a été enfreinte », estimant que « ces deux choses ne peuvent pas être vraies simultanément. »

 

L’homme politique a fustigé le chef du gouvernement, rappelant que les règles alors établies étaient « très claires », à savoir que les déjeuners de Noël au travail ou les fêtes ne devaient pas avoir lieu. M. Starmer a estimé que ces accusations illustrent un problème plus large lié au Premier Ministre et à son gouvernement, qui « établissent des règles Covid pour le public sans les respecter eux-mêmes. » S'adressant directement à Johnson, le leader travailliste a souligné le manque de port de masque de certains députés conservateurs derrière lui, en scandant : « Comme toujours : il y a une règle pour vous, et une autre pour tous les autres. »