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3 jeunes filles sur 4 ont reçu des images sexuelles indésirables en ligne

Une jeune femme se servant de son smartphoneUne jeune femme se servant de son smartphone
Unsplash - Free stocks
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 6 décembre 2021

Un rapport réalisé par des universitaires britanniques révèle la « crise de la violence sexuelle en ligne » traversée par les jeunes du Royaume-Uni, face au manque de réactivité des réseaux sociaux.

 

480 Britanniques âgés de 12 à 18 ans ont été interrogés dans le cadre d’une étude réalisée communément par l’université du Kent et l’University College London. Ce rapport met en lumière la problématique des contenus sexuels indésirables diffusés quotidiennement sur les réseaux sociaux. Alors qu’en juillet 2021, Instagram comptait environ 1,3 milliard d’utilisateurs mensuels, les jeunes Britanniques sont confrontés à un fléau dont la gestion par les plateformes concernées apparaît comme insuffisante.

 

Une situation préoccupante sur les réseaux sociaux au Royaume-Uni

Selon une des auteurs de ce rapport, la professeure Jessica Ringrose, « les jeunes du Royaume-Uni sont confrontés à une crise de la violence sexuelle en ligne ». « Nous espérons que ce rapport nous permettra à tous de mieux identifier quand et comment le partage d’images se transforme en harcèlement et en abus sexuels numériques et faire passer le message que, même si l’envoi et le partage non consensuels d’images sexuelles peuvent être courants et sembler normaux, ils sont extrêmement dangereux ».

Dans le cadre de cette enquête, 144 jeunes ont participé à des groupes de discussion approfondis, dont 88 filles. Parmi elles, les trois-quarts ont expliqué avoir reçu des images de parties génitales masculines. Leurs témoignages ont révélé que quasiment la moitié du harcèlement reçu venait de ce qui semblait être des hommes adultes, avec parmi eux des personnes utilisant fréquemment une fausse identité.

 

Le manque d’efficacité des fonctionnalités de signalement mises à disposition par les réseaux sociaux

Ce rapport insiste sur le manque de vérification des identités ainsi que sur l’inefficacité des fonctionnalités de signalement de chacune des plateformes. Plus de 50% des adolescents ayant reçu des images sexuellement explicites via les réseaux sociaux ont confié ne l’avoir signalé à personne, que ce soient leurs parents, les autorités ou les entreprises en question. Lorsqu’on leur demande pourquoi ils ne l’ont pas fait, environ le tiers répond : « je ne pense pas que le fait de signaler fonctionne réellement. » Lorsque les jeunes Britanniques reçoivent des contenus sexuels indésirables, 25% en font part à un ami, 5% le rapportent à leurs parents, et 17% l’ont signalé sur les plateformes concernées.

Jessica Ringrose explique que « bien que ces jeunes, en particulier les filles, disent se sentir dégoutés, gênés et désorientés par l’envoi et la réception d’images non consensuelles, ils veulent rarement parler de leurs expériences en ligne par peur d’être considérés comme des victimes et craignent que le fait de les signaler ne fasse qu’aggraver la situation. » Les jeunes ont donc plus tendance à bloquer les contrevenants plutôt que de les signaler.

Un porte-parole de Meta (la société gérant les applications Facebook à l’image d’Instagram) a déclaré que la sécurité des jeunes qui utilisent ses applications était une « priorité absolue », encourageant vivement au signalement de ces contenus indésirables. Un porte-parole de Snapchat, quant à lui, s’exprime sur les initiatives prises par l’entreprise : « nous fournissons des outils de signalement in-app faciles et nous avons des équipes qui se consacrent à la construction de plus de fonctionnalités, y compris de nouveaux outils parentaux. »

 

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