Une étude de la plateforme de formation en ligne High Speed Training vient de révéler que seulement 50 % des travailleurs de Londres pensent que leur entreprise traiterait efficacement un signalement de harcèlement sexuel, avec une personne sur dix déclarant avoir été témoin d’un comportement qu’ils considéraient comme du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.


Selon une étude récente menée par la plateforme de formation en ligne High Speed Training, un adulte sur dix à Londres affirme avoir été témoin d’un acte de harcèlement sexuel sur son lieu de travail.
L’enquête révèle également un manque de confiance persistant envers les employeurs. Seuls 50 % des travailleurs londoniens estiment que leur entreprise traiterait efficacement un signalement de harcèlement sexuel. Pire encore, 49 % estiment que leur employeur ne prendrait pas les « mesures raisonnables » exigées par la loi.
Autre chiffre marquant : un adulte sur sept à Londres se dit préoccupé par le harcèlement sexuel au travail, signe que le sujet reste largement d’actualité. Enfin, l’étude met en lumière de fortes disparités générationnelles. Les travailleurs âgés de 18 à 24 ans sont trois fois plus nombreux à déclarer avoir été témoins de harcèlement sexuel que ceux de 45 ans et plus (24 % contre 7 %). Deux hypothèses se dégagent : les jeunes salariés seraient soit davantage exposés, notamment en raison de postes plus précaires ou juniors, soit plus à même de reconnaître des comportements inappropriés à l’ère post-#MeToo.
Une loi plus stricte depuis octobre 2024
Entrée en vigueur en octobre 2024, la Worker Protection Act impose désormais aux employeurs l’obligation légale de prendre des « mesures raisonnables » pour prévenir le harcèlement sexuel au travail. La responsabilité ne repose plus uniquement sur la victime, mais bien sur l’employeur, tenu d’agir face à tout comportement inapproprié. La loi vise également à offrir davantage de droits, de protection et de soutien aux salariés confrontés à ce type de situation.
Que recouvre exactement le harcèlement sexuel ?
Le Dr Richard Anderson, responsable de l’apprentissage et du développement chez High Speed Training, rappelle que le harcèlement sexuel englobe « toute conduite non désirée de nature sexuelle », qu’elle soit verbale, physique ou numérique.
Parmi les comportements cités :
- des commentaires ou « blagues » à caractère sexuel ;
- des propositions ou faveurs sexuelles en échange d’avantages professionnels ;
- des remarques inappropriées sur les réseaux sociaux ;
- des gestes ou expressions déplacés ;
- des contacts physiques non désirés, allant jusqu’à l’agression sexuelle.
Les entreprises commencent à réagir
Signe encourageant toutefois : depuis l’entrée en vigueur de la loi, High Speed Training observe une hausse spectaculaire des formations. Le nombre d’entreprises inscrivant leurs équipes à des formations sur le harcèlement sexuel a augmenté de plus de 1 500 %, tandis que la participation des managers a bondi de 2 234 %.
Une prise de conscience progressive, mais qui devra encore se traduire par des actions concrètes pour garantir des environnements de travail réellement sûrs.
Toutefois, « Il reste encore beaucoup à faire », reconnaît le Dr Anderson, qui insiste sur l’importance d’une culture d’entreprise fondée sur la transparence, la confiance et l’inclusivité.
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