C’est une légende londonienne dont vous avez peut-être entendu parler. Selon la devise, apercevoir les sept nez sans visage qui se cachent sur les façades apporterait à celui qui les trouve une richesse infinie. Voici où les rencontrer.
Le mythe commence lorsque qu’un premier nez est placé sans raison apparente sous l’Arche de l’Amirauté - Admiralty Arch - en 1997. Cette proéminence de plâtre proviendrait de la Nelson’s Column, statue trônant à quelques pas de l’arche sur Trafalgar Square. Pour apercevoir la sculpture, il faut lever le nez : celui-là s’élève à 5,5 mètres au-dessus de la place.
La superstition s’est perpétuée, si bien que tout soldat passant sous l’arche se doit de toucher le nez : une promesse de bonne fortune. Mais le présumé nez d'Horatio Nelson n’est pas unique à Londres. Au cours de la même année, plus de trente moulages similaires ont été dispersés à travers la ville.
Une forme d’art engagé contre la vidéosurveillance à Londres
À l’origine, ces oeuvres insolites sont collées sur les bâtiments emblématiques de la capitale tels que la gare St Pancras, la National Gallery, Tate Britain, Piccadilly Circus, South Bank Centre ou plus inattendu encore, la Colonne Nelson elle-même. Dès leur découverte, ils sont presque tous retirés à l’exception de quelques-uns.
Pendant près de vingt ans, le mystère demeure autour de ces étranges moulures. Gores ou humoristiques : comment les interpréter ? C’est en 2011 que la vérité est enfin révélée, et que l’artiste Rick Buckley est démasqué par les journalistes du quotidien britannique The Evening Standard.
Sir Buckley revendique un acte de rébellion pacifique contre l’ingérence de la vidéosurveillance dans la vie privée des Londoniens. Georges Orwell contemporain ou clown des temps modernes ? Il semblerait que l’artiste ait finalement voulu prouver qu’il était possible de coller trente-cinq nez sur les façades de la capitale sans être repéré.
À la recherche des sept nez restants
Selon la rumeur, il resterait dix nez éparpillés à Londres, dont sept dans le quartier de Soho. À votre tour désormais de vous lancer à la chasse aux nez porte-chance avec un premier stop sur Bateman Street.
Avec un peu de patience, vous y trouverez un nez repeint à la couleur du mur. Sur Dean Street, la moulure se cache derrière un pot de fleurs, tandis que celle de Meard Street ne semble être qu’une copie des nez originaux. Partez ensuite à la recherche des nez cachés sur d’Arblay Street, Great Windmill Street et Endell Street, sans oublier celui Admiralty Arch.
Des oreilles à Covent Garden ?
Il semblerait que la protestation sociale de Rick Buckley soit inspirée d’autres artistes. Après les nez, des oreilles tout aussi loufoques sont apparues sur les murs de Londres. À Covent Garden, il est possible de flairer deux de ces curiosités autour de Floral Street. L’illustrateur Tim Fishlock, à l’origine du projet, clame d’ailleurs avoir collé de nombreuses moulures de sa propre oreille à travers la capitale. Saurez-vous les retrouver ?
Enfin, le street artist parisien Gregos, qui installe des visages moulés sur les murs des grandes villes du monde entier, a fixé l’une de ses œuvres sur Fashion Street, à Shoreditch.