Autrefois sujet d’articles terrifiants sur la violence du quartier, Peckham a opéré une transformation impressionnante et se trouve aujourd’hui haut dans la liste des lieux à visiter à Londres. Retour sur l’histoire de Peckham.
Situé dans le district londonien de Southwark, on accède à Peckham grâce à ses deux stations Peckham Rye et Queens Road Peckham – zone 2 – qui sont desservies par l’Overground et des trains. Peckham Rye n’est par exemple qu’à 11 minutes de London Bridge en train. Un flux régulier de bus dessert également toute la zone.
De village à centre névralgique
C’est au cours du 19e siècle que le quartier de Peckham s’est démarqué par un très fort sentiment d’appartenance communautaire. Autrefois un quartier presque village, la construction de la gare ferroviaire en 1865 lui a donné un essor commercial important. La vie du quartier s’organisait autour de la Rye Lane qui était une des rues commerçantes les plus dynamiques du sud de Londres.
À partir des années 1960, le quartier nord de Peckham a été l’objet de grandes constructions immobilières modernes et innovantes, mais le peu d’attrait économique du secteur et le chômage élevé ont entraîné un déclin rapide du quartier. Malheureusement gangréné par la pauvreté, le vandalisme, les graffitis, les incendies criminels, les cambriolages, les vols et les agressions étaient monnaie courante.
Peckham, un quartier marqué par l’image de la violence et de la pauvreté
L’image de Peckham comme un quartier dangereux n’a pas été améliorée par le choix de la série populaire Only Fools and Horses d’y avoir établi son histoire, bien qu’elle n’ait pas du tout été tournée là bas. La série comique dépeint le quartier comme un haut lieu de la pègre et résolument mal fréquenté.
La représentation médiatique du quartier n’a longtemps été que celle de la violence - qui a réellement existé. Parmi les cas connus, le meurtre du jeune Damilola Taylor en novembre 2000 et la fusillade d’une dizaine de personnes qui faisaient la queue devant le night-club Chicago's la même année. En 2011, Peckham a aussi été le lieu d’émeutes populaires comme partout au Royaume-Uni, après la mort d’un homme abattu par la police.
Un quartier en réalité très cosmopolite et divers
Comme souvent dans le cas des quartiers à l’image “mal famée”, Peckham est devenu un haut lieu de la culture underground londonienne. La musique punk et rock des années 1990 s’y est jouée lors de free parties dans des squats de bâtiments désaffectés appartenant au ministère de la santé britannique.
Depuis la fin des années 1990, Peckham a profité de financements européens pour le réaménagement des lieux de vie du quartier. La bibliothèque inaugurée en 2000 a marqué un tournant dans l’histoire du quartier, notamment grâce au prix d’architecture Stirling qui lui a été décerné. Si vous visitez Peckham, ne manquez pas de jeter un œil au street art qui fait aussi sa réputation dans le monde entier.
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La population est aujourd’hui très cosmopolite : on retrouve une grande communauté nigériane - Peckham est parfois surnommé “Little Lagos”, mais aussi des personnes issues des Caraïbes, de Chine, d’Inde, du Pakistan etc. Depuis une dizaine d’années, le quartier s’est beaucoup gentrifié, et on voit aujourd’hui apparaître de plus en plus de boutiques hipsters, d’épiceries biologiques et de bars à vins.
Un repère d’artistes et de lieux alternatifs
Ouvert en 2017, Peckham Levels est un lieu incontournable du quartier. Cet espace immense accueille autant un bar et des foodtrucks que des résidences d’artistes, des lieux ouverts à la création, aux artisans locaux et aux petites entreprises du coin. On y trouve aussi des espaces adaptés aux enfants. Peckham Levels se trouve dans un ancien parking sur plusieurs niveaux (d’où le nom) réhabilité par une association. Ne manquez pas le bar sur le toit aux beaux jours, d’où vous aurez une vue imprenable sur Peckham.