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5 bonnes raisons de regarder la série “Chernobyl”

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Écrit par Benjamin Wettling
Publié le 28 avril 2020

Au fil des jours, dans ses colonnes, LePetitJournal.com se propose de revenir vers vous avec des séries qui nous ont marqués, et que nous souhaitons partager avec vous.

Vous l’avez peut-être vécu, au Royaume-Uni ou ailleurs, en direct à la télévision : la terrible explosion du réacteur de Tchernobyl fait partie de ces événements qui ont marqué la mémoire collective. Une chose est certaine, personne n’a oublié ce qu’il s’est passé ce 26 avril 1986, et cet accident est aujourd’hui encore qualifié de « plus grave catastrophe nucléaire du XXème siècle ». Que ce soit par son ampleur, sa médiatisation, le contexte historique, l’histoire de Tchernobyl a tous les ingrédients d’une série à succès. Et c’est ce qui s’est passé en 2019 avec l’excellent Chernobyl de Craig Mazin. Entre radioactivité et URSS, voici 5 bonnes raisons de vous replonger dans l’un des événements les plus marquants du siècle dernier.

1. Le synopsis de la série :

On pourrait penser que, puisque l’histoire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl est déjà connue de tous, le scénario serait un des points faibles de la série. Il n’en est rien, et c’est même tout le contraire. L’équipe de Craig Mazin a fait un incroyable travail d’investigation et de reconstitution des faits. Une analyse périodique, en profondeur, qui va largement au-delà de tout ce qui a pu être présenté par les médias de l’époque ou par des documentaires depuis. Ce n’est jamais redondant, et on est presque surpris de redécouvrir l’explosion et ses conséquences.

2. Des personnages très réussis et bien écrits :

Ce qui distingue vraiment Chernobyl de tous les autres supports qui ont traité de l’accident de Tchernobyl, c’est sa forme. Au contraire de la plupart de ses prédécesseurs, la série ne se tourne pas vers le format documentaire. Elle fait au contraire le pari risqué de la série historique, qui aborde la réalité des faits à travers les yeux de ses personnages, et c’est diablement efficace. On est au cœur de l’action, avec Valery Legasov, Boris Shcherbina, Lyiudmilla Ignatenko… On s’attache aux personnages très réalistes et bien écrits (souvent inspirés de vraies personnes), qui constituent en vérité le cœur de la série. On se rend mieux compte à quel point l’explosion de Tchernobyl a affecté la vie des ces hommes et de ces femmes.

3. Le contexte historique de Tchernobyl :

Par sa photographie toute en nuances de gris et ses décors soignés, la série nous plonge dans l’URSS de la fin des années 80. Un état soviétique exsangue et à bout de souffle, mais qui refuse par-dessus tout d’admettre sa décadence pourtant évidente. Le gouvernement russe n’a d’ailleurs que très peu goûté, lors de la sortie de Chernobyl, la manière dont est dépeinte la vie de l’autre côté du « rideau de fer ». Un réalisme pourtant absolument fascinant, qui lève le voile sur ce mystère attrayant qu’a toujours été la vie en URSS. Mais plus que son ambiance, c’est l’ancrage historique qui fait la force de Tchernobyl : on assiste à la fin inéluctable d’une superpuissance, actrice majeure d’un « court vingtième siècle » comme le désignait l’écrivain Eric Hobsbawm. Les signes avant-coureurs sont tous là, et pourtant la catastrophe se produit quand même. Et alors que l’évident ne peut être nié (la centrale a explosé, le cœur est à l’air libre), Moscou continue à s’enfoncer dans un aveuglement idéologique et une paralysie bureaucratique qui finiront par causer sa perte. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl, c’est en ce sens le premier indice évident de la fin de l’URSS.

4. Une catastrophe nucléaire, mais un drame humain avant tout :

La série Chernobyl a eu la bonne idée d’éviter de trop en faire niveau effet spéciaux, et c’est tant mieux comme ça. La catastrophe n’est pas abordée par le biais du gigantisme, d’explosions et de fumées vertes incroyables. Non, c’est réaliste ! Et même si les quelques scènes un peu choquantes qui peuvent apparaître sont très bien réalisées (on a encore des frissons quand on pense au maquillage des victimes), la série évite l’écueil du mauvais goût en dosant parfaitement à l’écran ce qui doit être montré et ce qui ne doit pas l’être, afin de ne jamais tomber dans le sensationnel ou perdre de vue l’essence de ce qui fait sa force : c’est un drame humain. Et la puissance du scénario repose en partie sur ses personnages et leurs sacrifices pour protéger le reste de l’Europe de la catastrophe. Ce n’est pas un spectacle, c’est un drame !

5. Chernobyl, une série intelligente :

C’est peut-être la plus grande qualité de la série : elle respecte l’intelligence de ses spectateurs. Une catastrophe nucléaire, c’est un problème complexe, et nous ne sommes pas tous des physiciens spécialisés en énergie nucléaire ! Et pourtant Chernobyl aborde les problèmes les plus complexes sans jamais nous prendre pour des idiots, et en clarifiant le propos. C’est souvent fait à travers la relation entre le professeur Legasov et le vice-président du conseil des ministres de l’URSS, Boris Shcherbina, et ça ne semble jamais forcé ou simplifié et pourtant on comprend tout. Cette intelligence qui colle à la pellicule de Chernobyl, on la retrouve même dans le traitement de la radioactivité à l’image. Elle est traitée comme une menace invisible, un monstre omniprésent mais insaisissable qui s’avère terrifiant. Tellement terrifiant que certaines scènes sont presque insoutenables, alors que l’on ne voit jamais la menace on sait qu’elle est là, et c’est digne des meilleurs thrillers.

En bref, Chernobyl c’est à la fois une série historique, scientifique, de suspense, d’horreur mais aussi de drame, et le tout sans jamais se trahir ou inventer quoi que ce soit. Et c’est très fort. 

La série est disponible sur HBO. 

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